Visiter le 17e arrondissement de Paris

Visiter le 17e arrondissement de Paris

Nous entrons dans la partie nord de Paris. Après la visite du beau 16e arrondissement, qui a été riche en découvertes architecturales, le 17e avait fort à faire pour maintenir le niveau ! Mais qu’y a-t-il à voir dans le 17e arrondissement ? Voici une question à laquelle je n’avais pas la moindre idée de réponse avant d’en faire la visite… Mais comme toujours à Paris, il y a différents styles d’immeubles à découvrir au détour d’une rue, un musée, un parc, une église… Ce qui est certain, c’est que nous n’allons pas croiser beaucoup de touristes, mais que nous ferons tout de même de belles découvertes.

Un peu d’histoire

Au XVIIe et XVIIIe siècle, la plaine de Monceau est un lieu de chasse. Des nobles s’y font aussi construire des maisons de campagne, des “folies”. En 1782, les Fermiers généraux décident de construire un mur autour de Paris, dans le but de lutter contre la fraude qui touche le paiement des taxes sur les marchandises entrant dans Paris. Les villages composant l’actuel 17e arrondissement se trouvent à l’extérieur de cette enceinte. Des théâtres ouvrent et des guinguettes servent du vin non assujetti aux taxes d’entrée dans Paris. Ainsi, les hameaux commencent à se développer. L’urbanisation se fait majoritairement à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. On construit alors des immeubles Haussmanniens autour de grandes avenues. Le village de Batignolles passe d’un petit village de campagne à un quartier surpeuplé !

Découvrir le quartier des Ternes

L’histoire du quartier des Ternes

Au XIIIe siècle, un village de campagne se trouve perché sur la colline du Roule (nom que l’on retrouve dans l’église Saint-Philippe du Roule dans le huitième arrondissement). Une ferme, la villa externa, donnera au village de nom de village des Ternes. Il se développe autour d’une résidence féodale, le château des Ternes. Des promoteurs immobiliers investissent autour du château à partir de 1820. Le quartier des Ternes, alors rattaché à la commune de Neuilly, se retrouve coupé de celle-ci lors de la construction de l’enceinte de Thiers, puis se voit incorporer dans Paris. A la fin du XIXe siècle, l’industrie automobile investit le quartier des Ternes. On y trouve encore aujourd’hui le siège de Peugeot et de nombreux concessionnaires.

L’église Notre-Dame-de-Compassion

Le 13 juillet 1842, le prince Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, quitte les Tuileries pour inspecter son régiment à Saint-Omer. Il compte passer au château de Neuilly pour rendre visite à ses parents. Arrivé au bout de la rue des Ternes, il emprunte un chemin différent de d’habitude. Soudain, les chevaux se cabrent et le prince chute. Il décède des suites de ses blessures (fracture du crâne). Le roi achète l’épicerie où le prince a été recueilli après son accident.

A cet emplacement, l’architecte Pierre-François-Léonard Fontaine établit les plans d’une chapelle de style néo-byzantin, construite en 1842 et 1843. Mais la chapelle n’est alors pas à son emplacement actuel. En effet, la construction du palais des Congrès en 1974 entraînera le déplacement de la chapelle, pierre par pierre, à son emplacement actuel ! Elle se retrouve au-dessus d’une crypte. Malgré les panneaux indiquant l’entrée de celle-ci, je ne l’ai jamais vue ouverte…

entrée de l'église notre-dame de compassion avec un toi arrondi
La petite église semble un peu perdu au milieu de la circulation des grands axes routiers qui l’entourent !

A l’intérieur, Triqueti réalise, sur les dessins d’Ary Scheffer, un cénotaphe en marbre de Carrare. Un ange de la Résignation, réalisé par Marie d’Orléans, la sœur du prince, veille sur le défunt, représenté dans la position dans laquelle il est décédé. Les vitraux sont quant à eux l’œuvre de Jean-Auguste-Dominique Ingres, ami du prince. Il réalise les modèles, tandis que la manufacture de Sèvres exécute la commande. Les vitraux représentent les saints patrons de la famille royale. Ils ont même leur visage ! Trois rosaces représentent la Foi, l’Espérance et la Charité. Les critiques fusent : les dessins sont pas assez colorés, et certaines formes mal dessinées… Les critiques visent également la décision d’avoir donné aux saints les visages de la famille royale, et son style trop éloigné de l’art médiéval. Mais le roi est quant à lui satisfait de la réalisation.

Voyage au début du XXe siècle dans le boulevard Gouvion-Saint-Cyr

A vrai dire, je pensais tout d’abord terminer la visite par ce boulevard. La promenade aurait fait une boucle à partir de la porte de Maillot. Finalement, elle se terminera près du 18e arrondissement. C’est plus pratique et le retour vers la porte de Maillot m’aurait obligé à passer un trop long moment sur un grand boulevard. Nous aurons cependant l’occasion d’y retourner plus tard.

De nombreux immeubles Art déco

En 1913, un projet naît dans les esprits. Il s’agit d’aménager l’espace laissé vacant par la destruction de l’enceinte de Thiers. Pourquoi pas avec des lieux de promenade ? On pourrait aménager trente-cinq kilomètres de promenade où planter des arbres, aménager des jardins… Pour ceux et celles qui suivent l’actualité parisienne, cela fait penser à quelque-chose… Mais ce projet ne voit pas le jour. En effet, on construit à la place des HBM (Hébergements Bon Marché) ou des équipements publics. La période de construction explique le style dominant dans les immeubles : l’Art déco. Nous allons en voir plusieurs dans cette partie.

On commence avec l’immeuble au numéro 2 de la place Koenig. L’architecte André Arfvidson construit plutôt pour une clientèle fortunée. Mais il réalise ici, en 1929-1930, un HBM en îlot, qu’il fait orner de mosaïques au niveau des allèges et du couronnement.

immeuble de HBM avec des mosaïques au niveau du couronnement

André Arfvidson est l’auteur du bâtiment d’artistes de la rue Campagne-Première, dans le 14e arrondissement.

Au numéro 2 boulevard Pershing, des fleurs de style Art déco ornent la tourelle d’angle.

fenêtre avec bas-reliefs floraux et rambarde de balcon art déco
Petit zoom sur une fenêtre représentative des immeubles Art déco du nord-ouest du 17e.

Au numéro 42 du boulevard Gouvion-Saint-Cyr, Raymond Perruch construit en 1929-1931 un immeuble pour personnes aisées. Il met en place trois montants saillants encadrant les balcons, dont les deux aux extrémités présentent des ornements géométriques. Il se distingue également par des motifs américains et des garde-corps de balcons différents des ferronneries habituelles.

immeuble art déco a rambardes rouges
Un peu de New-York à Paris !

Un peu plus loin, le square de Vivarais occupe l’emplacement du bastion n° 49 de l’enceinte de Thiers. Plusieurs immeubles Art déco l’entourent, notamment l’immeuble en briques au fond.

On peut aussi citer l’ensemble situé au numéro 14, boulevard Gouvion Saint-Cyr. On retrouve ces immeubles rue Claude Debussy. Celle-ci présente un enchaînement de façades typiques des HBM en briques des années 1930, avec leurs bow-windows et motifs géométriques.

ensemble d'immeubles hbm en briques rouges
Des briques rouges typiques des HBM parisiens.

On continue dans ce style architectural avec l’immeuble au numéro 6, place de la Porte de Champerret. Il est reconnaissable aux motifs floraux typiques de ce style. C’est le cas de tout le bloc d’immeuble, puisque les immeubles de gauche de la rue Catulle-Mendès sont aussi de ce style. Les motifs sculptés sont ici plutôt des formes géométriques telles que des triangles. Les portes avec leur ferronnerie sont typiques de l’Art déco.

porte art déco avec motifs floraux et motifs géométriques dans la ferronnerie
Un exemple de porte dans la rue Catulle-Mendès, mélange de fleurs et de motifs géométriques.
immeuble art déco
La rue Catulle-Mendès présente une grande homogénéité dans le style de ses immeubles.

L’église Sainte-Odile

Alors que l’on construit à tout va des bâtiments là où se trouvait l’enceinte de Thiers, il faut fournir aux nouveaux habitants des lieux de prière. Cela rentre dans le cadre de l’œuvre des Chantiers du Cardinal. Cette initiative vise en effet à promouvoir la construction et l’entretien des églises catholiques de Paris.

Monseigneur Edmond Loutil est le curé de l’église Saint-François-de-Salles, que nous verrons plus tard. Dans la vie, il a un projet : construire une église dédiée à sainte Odile, sainte patronne de son Alsace natale, qui a le même prénom que sa mère. Mais il n’obtient rien de l’Oeuvre des Chantiers du Cardinal. Il fait donc appel aux donations privées, grâce à une intense campagne promotionnelle. En 1935, le chantier commence. Mais un an plus tard, il est déjà interrompu à cause des grèves, alors que le Front populaire arrive au pouvoir. Puis c’est la Seconde Guerre mondiale qui intervient. La construction se termine en 1946.

L’architecte chargé de la construction de l’église Sainte-Odile est Jacques Barge, qui n’est diplômé que depuis quatre ans quand il se voit confier ce projet. Il bâtit une église de style néo-byzantin en béton armé, qu’il recouvre de briques roses et de grès. Il la dote d’un clocher de 72 mètres de haut, ce qui en fait le plus haut de Paris. Ce clocher est séparé du reste de l’édifice pour éviter que les vibrations provoquées par les carillons ne fragilisent sa structure. Un grand bas relief représentant sainte Odile introduite au paradis par la Vierge entoure le portail en fer forgé.

église avec coupole byzantine et haut clocher
L’église Sainte-Odile est vraiment… Eblouissante !

A l’intérieur, François Décorchemont réalise une immense verrière de 300 m² entre 1935 et 1938. Divisée en trois parties, dont la centrale raconte la vie de sainte Odile, cette verrière possède des vitraux liés par du ciment et non du plomb. La technique utilisée pour sa réalisation est celle de la pâte de verre. Chaque pièce possède son propre moule. L’artiste doit mélanger les pâtes colorées de façon à obtenir les couleurs désirées. La verrière ainsi créée est plus onéreuse, mais elle représente aujourd’hui un chef d’œuvre de l’art du verre du XXe siècle. Le chœur n’est pas en reste. Robert Barriot met en place un retable en émail sur cuivre repoussé au marteau. Pour le maître-autel, Auguste Labouret innove et le recouvre de dalles de verre éclatées au marteau.

intérieur art déco avec grand vitraux
L’intérieur de l’église Sainte-Odile se caractérise par ses coupoles ainsi que trois grands vitraux.
grand vitrail représentant saint michel
Grand vitrail représentant saint Michel.

Autour du boulevard Pereire

Du boulevard Gouvion-Saint-Cyr à la place du maréchal Juin

immeuble art déco à tourelle d'angle et orné de motifs géométriques
La tourelle d’angle haussmannienne à la sauce Art déco (8 rue Albert Samain).

Nous passons par la rue Albert Samain, une vitrine d’Art déco, que ce soit dans les motifs sculptés ou dans la ferronnerie des portes, qui ont chacune leur particularité. Il y en a une au 189 rue de Courcelles par exemple (depuis l’église Sainte-Odile, elle se trouve à droite après la rue Albert Samain).

porte avec fleurs art déci sur le fronton et vases de fleurs représentés par les ferronneries des portes
Un autre exemple de belle porte de style Art déco.

Nous tournons ensuite à droite, boulevard Berthier. Nous pouvons ainsi voir un ensemble d’immeubles de style Art déco, avec des réminiscences du style Haussmannien.

immeuble avec bas-reliefs art déco et tourelle d'angle
Une autre tourelle d’angle avec motifs Art déco.

Puis nous tournons à gauche, avenue de Villiers. Cette avenue menait au village de Villiers-la-Garenne, aujourd’hui englobé dans la commune de Levallois-Perret. L’immeuble au numéro 134 est un exemple de bâtiment de style néo-gothique que l’on trouve dans cette rue. Un style que l’on retrouvera au cours de notre visite du 17e arrondissement. Nous arrivons sur la place du maréchal Juin et tournons à gauche, boulevard Pereire, puis tout de suite à droite, rue Ampère.

La rue Ampère

Quand je me promène, je fais toujours attention aux immeubles qui m’entourent. C’est ainsi que j’ai repéré cette rue, dans laquelle je signalerais par exemple l’hôtel particulier néo-gothique construit en 1880 au numéro 68, le bâtiment à la ferronnerie verte du numéro 79, l’hôtel néo-Louis XIII du numéro 63 ou le bâtiment en briques et ses petites mosaïques au numéro 91. Je n’en perds pas une miette !

hôtel particulier de style néo-gothique
La rue Ampère est un festival architectural de la fin du XIXe siècle.

Un peu plus loin, la rue Puvis de Chavannes (peintre majeur français de la seconde moitié du XIXe siècle, qui a par exemple réalisé des peintures pour le Panthéon) est ouverte en 1899, après les rues avoisinantes. L’immeuble au numéro 10, construit en 1907, est de style Art nouveau. Des guirlandes de vignes se trouvent sous les bow-windows arrondis, qui montent jusqu’au toit en auvent.

immeuble art nouveau avec auvent au niveau du toit et bow-windows arrondis
Plus qu’une vague impression d’Art nouveau.

Nous faisons demi-tour et parcourons le boulevard Pereire.

Le boulevard Pereire

Le boulevard Pereire porte le nom des frères Pereire, deux banquiers et parlementaires qui fondèrent en 1852 le Crédit Mobilier, une banque spécialisée dans les prêts aux industriels. Parmi les industries dans lesquelles ils investissent, on peut citer les chemins de fer. Une de leurs compagnies réalise l’embranchement entre Paris et Saint-Germain-en-Laye. C’est d’ailleurs en lien avec celle-ci que l’on aménage le boulevard Pereire entre 1852 et 1854, puisque la ligne reliant Auteuil et les Batignolles y passe.

L’espace rural qu’il occupe est alors encore vide de constructions. Cependant, les immeubles bordant le boulevard Pereire datent majoritairement de la première moitié du XXe siècle, ayant remplacé des hôtels particuliers ou bâtiments haussmanniens. Au centre, on a recouvert la ligne de chemin de fer, sauf au nord où la mairie ouvre une promenade en 2019. Dans le reste du boulevard, trois promenades ont été aménagées, portant chacune le nom de résistantes : Gilberte Brossolette, Rosemonde Pujol et Thérèse Pierre.

Un immeuble de style Art déco se trouve au numéro 182 bis. Jean Boucher et René Pierre construisent en 1929 un immeuble décoré de motifs floraux sculptés et présentant deux bow-windows arrondis, encadrant des fenêtres bien rectangulaires. J’en avais vu un autre, mais je ne suis pas parvenu à le retrouver ! Mais ce n’est pas grave, il sera sûrement au programme d’un futur article…

Nous arrivons au croisement avec l’avenue des Ternes et tournons d’abord à droite.

L’avenue des Ternes

La villa des Ternes

La villa des Ternes se trouve au numéro 96 de l’avenue des Ternes. Elle se trouve sur les terrains de l’ancien château des Ternes, puis plus tard d’un parc d’attractions avec les premières montagnes russes. C’est un conseiller municipal de Neuilly qui créa la villa en 1822. Il laisse les consignes de construction à ses fils dans son testament. Ceux-ci font appel à des architectes qui aménageront par endroits de beaux bas-reliefs en grès et donneront à chaque demeure des caractéristiques propres. Plus récemment, un HLM a été construit dans la villa.

Faisons demi-tour et parcourons l’avenue des Ternes dans l’autre sens.

L’église Saint-Ferdinand-des-Ternes

Avant la construction de cette église, les habitants priaient dans une chapelle située dans la villa des Ternes. Entre 1842 et 1847, l’architecte Paul-Eugène Lequeux construit une première église qui portera le patronage de Saint-Ferdinand, en honneur du prince Ferdinand-Philippe d’Orléans (vous vous souvenez, c’est lui qui a eu un accident de la route en début d’article !). Mais le développement urbain prend les décideurs de court, et l’église se révèle rapidement trop petite. On l’agrandit donc, et dès 1849, on détruit un manoir du XVIIIe siècle puis on achète des terrains pour ce faire. Et finalement, on doit reconstruire toute l’église ! En 1937, Paul Théodon, Frédéric Bertrand et Pierre Durand commencent à construire une vaste église de style romano-byzantin. Interrompus par la Seconde Guerre mondiale, les travaux se terminent en 1957.

Le clocher est en fait une grande façade sur laquelle se trouvent les statues de saint Ferdinand, le Christ et sainte Thérèse de l’enfant Jésus. De nombreuses peintures en style naïf recouvrent les murs de l’église, autrement assez sobre. Le chemin de croix a été réalisé en 1993 en mosaïques. Plusieurs oculus à motifs géométriques se trouvent dans la nef. Dans le transept gauche se trouve un Christ en croix réalisé par Antoine-Auguste Préault. Cette statue en bronze est très réaliste, le sculpteur ayant représenté jusqu’à la crispation des muscles pour montrer la souffrance de Jésus.

Le style naïf est un courant artistique qui se caractérise par une représentation simplifiée du monde. Le peintre naïf ne se soucie pas des proportions, de la perspective, ou plus généralement des conventions artistiques en vigueur. Le tableau apparaît comme simple, innocent, ainsi qu’utilisant des couleurs vives.

Quelques immeubles dans l’avenue des Ternes

L’immeuble au numéro 49 est de style Art nouveau. Le style se reconnaît ici grâce aux fenêtres arrondies, voire ovales dans les bow-windows, se trouvant entre des décors courbés. Des courbes que l’on retrouve au-dessus de la porte d’entrée.

immeuble art nouveau avec petites fenêtres ovales
Un immeuble asymétrique avec les fenêtres rectangulaires et les petites ouvertures ovales en opposition.

Au numéro 30 se trouve un ancien bâtiment des Magasins réunis. Cette chaîne de magasins est originaire de Nancy. Antoine Corbin y fonde un premier magasin en 1867, qui deviendra le plus grand magasin de province jusqu’en 1965 ! Le Bazar Saint-Nicolas devient en 1890 les Magasins réunis, nom repris d’un grand magasin parisien ouvert en 1866. Le fils d’Antoine Corbin, Eugène, reprend l’affaire. Il est un mécène du mouvement Art nouveau de l’école de Nancy et en 1906, il reconstruit l’ensemble de ses magasins avec des lanternes d’angle et en faisant appel aux artistes nancéiens. Un espace de vente est même dédié aux créations de Louis Majorelle et son atelier !

D’ailleurs, tant qu’on parle de Nancy, j’ai écrit un article sur cette ville si ça vous intéresse pour un prochain week-end.

Nous avions déjà vu les Magasins réunis près de la place de la République. C’est d’ailleurs le même architecte, Marcel Oudin, qui construisit l’édifice de la rue des Ternes en 1912. L’ancien nom du magasin est visible sur la coupole d’angle. Marcel Oudin construisit dans le style Art nouveau, style qui se retrouve dans les décors et notamment ceux des vitraux de 1924 réalisés par le maître-verrier Jacques Grüber.

verrière transparente et bords aux teintes jaunes et marron et motifs floraux
Ce n’est pas au niveau des coupoles des Grands magasins du 9e arrondissement, mais c’est joli quand même !

La place des Ternes

L’avenue des Ternes débouche sur la place des Ternes. Au numéro 9, la rambarde du balcon au quatrième étage est richement sculptée, le balcon étant soutenu par des colonnes ioniques. Avec cet immeuble, Jean Boussard réalise un ensemble d’appartements de luxe organisés autour d’une cour-jardin circulaire. Au centre de la place, la bouche de métro est l’une des représentantes du style Guimard.

Faisons demi-tour dans l’avenue des Ternes et tournons à droite, rue Poncelet.

Autour de la rue Poncelet et la rue Laugier

La rue Poncelet est une rue où se tient tous les jours un marché. Nous tournons à gauche, rue Laugier. Au numéro 15, Pierre et Ernest Bertrand construisent un immeuble de style Art déco en 1937. En face, des fleurs en fer forgé ornent la façade de l’école. Au numéro 22 et 22bis, Henri Sauvage et Charles Sarazin construisent un immeuble de style Art nouveau en 1904. Des décors végétaux se trouvent sous les balcons, les bow-windows et dans la ferronnerie des portes. Les courbes des bow-windows sont à mettre en opposition avec les bow-windows de l’immeuble du numéro 15.

immeuble art nouveau avec motifs floraux dans les rambardes des balcons
Je vous laisse découvrir les portes lors de votre visite !

Nous retournons dans la rue Poncelet et tournons à gauche dans celle-ci. Sur la façade de l’immeuble au numéro 43, on peut voir quelques guirlandes végétales. Mais sous la tourelle d’angle se trouvent deux fleurs surmontées de grands pétales.

Traversons l’avenue de Wagram et continuons avec la rue Cardinet.

Le quartier de la Plaine de Monceaux

L’histoire de la plaine de Monceaux

Monceaux fût longtemps un lieu de chasse, encore peu peuplé lorsque survient la Révolution. Un premier projet de lotissement en 1837 échoue. Sept ans plus tôt, le hameau de Monceaux a bien fusionné avec celui des Batignolles, mais il faudra attendre encore quelques années pour que la population augmente et passe à un peu plus de 44 000 habitants. En 1853, la commune offre une bande de terrains aux frères Pereire afin qu’ils étendent la ligne de chemin de fer. Elle établit tout de même une condition : celle d’aménager un boulevard de chaque côté de la ligne et une station au pont du Cardinet. Sentant le potentiel développement urbain qu’entraineront ces aménagements, des investisseurs spéculent sur les terrains de la plaine de Monceaux.

Dans la seconde moitié de la décennie 1850, le baron Haussmann crée de larges avenues (Wagram, Villiers, prolongement du boulevard Malesherbes), sur des terrains en partie offerts par les trois principaux investisseurs dans le quartier, qui comprennent que le reste de leurs terrains va prendre en valeur. Une véritable frénésie s’empare des décideurs, si bien que le quartier devient celui où le plus grand nombre de voies sont ouvertes durant le Second Empire ! Les frères Pereire, dont nous avons parlé tout à l’heure, revendent par parcelles les terrains qu’il avaient acquis jusque-là, avec obligation de construire une maison bourgeoise sous les six mois. Le quartier va donc rapidement s’urbaniser, avec par endroits des hôtels particuliers .

L’urbanisation visait à offrir un quartier résidentiel à la grande bourgeoisie. Elle s’est faite rapidement, d’où l’homogénéité des constructions : des hôtels de styles variés, s’inspirant du passé (néo-gothique, néo-Louis XVI…). Une deuxième vague d’urbanisation a lieu en 1880 et voit la construction d’immeubles locatifs. Après 1900, on construit des hôtels particuliers boulevard Berthier, donc plus en périphérie. Toutes ces constructions ont remplacé pratiquement toutes celles d’avant 1850.

Des immeubles autour de la rue Cardinet

Au numéro 5 de la rue Cardinet, à l’angle avec la rue de Courcelles, Théo Petit construit en 1907 un vaste immeuble de style Art nouveau comprenant des appartements de toutes tailles. Il se caractérise par deux dômes en béton décorés avec du grès émaillé. Les sculpteurs Henri Bouchard et Léon Binet réalisent des décors sculptés (frise animalière et hauts reliefs représentant les vendanges), tandis qu’Alexandre Bigot réalise des mosaïques florales.

immeuble art nouveau avec tourelles d'angles
L’immeuble se distingue grâce à ses tourelles d’angles très travaillées.
immeuble à tourelle d'angle et succession d'immeubles haussmanniens
La rue de Courcelles continue avec un bel enchaînement d’immeubles.

Le numéro 5 de la rue Cardinet constitue une autre façade de l’immeuble Art nouveau du 136 rue de Courcelles. L’immeuble au numéro 27 est de style Art déco et date de 1925. Des motifs végétaux géométriques et des visages égyptiens ornent sa façade.

Nous tournons à droite, rue de Prony, puis à gauche, rue Fortuny.

Florilège d’hôtels particuliers dans la rue Fortuny

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la plaine de Monceau fait l’objet d’une intense spéculation immobilière. La rue Fortuny est ouverte en 1876 sur des terrains appartenant à Louis Godefroy Jadin, qui a peint plusieurs scènes de chasse de Napoléon III. Ce sont d’ailleurs en grande partie des artistes, attirés par la proximité du parc Monceau, qui vont habiter les hôtels particuliers de cette rue. Des hôtels particuliers dans lesquels les architectes vont laisser libre cours à leur imagination, faisant de la rue Fortuny une collection hétérogène d’hôtels particuliers de la fin du XIXe siècle.

Dans l’hôtel un peu quelconque du numéro 2 vécut Edmond Rostand, qui y écrivit Cyrano de Bergerac. L’hôtel au numéro 8 semble sorti du Moyen-Âge, si ce n’est que sa peinture bien blanche le rapproche grandement de notre époque : il a en effet été construit en 1882. L’hôtel particulier au numéro 9 est l’un des plus beaux de la rue, mélangeant style néo-gothique et une frise de céramique émaillée Art nouveau. Construit en 1891 par Adrien-Paul Gouny, il est désormais inscrit aux monuments historiques.

hôtel particulier avec alternance de briques beiges et rouges ainsi que céramiques polychromes
Une entreprise du numérique aurait investi les lieux. J’envoie mon CV ?

Construit en 1879-1880 pour un peintre, Paul Vayson, le numéro 13 est bien plus sobre, mais il présente tout de même une frise décorative en haut de la façade. La façade du numéro 14 est quant à elle décorée de mosaïques représentant des fleurs et disposées au-dessus de la porte et des fenêtres du deuxième étage.

hôtel particulier décoré de panneaux de céramiques représentant une fleur bleu sur fond doré
Un hôtel avec des panneaux de céramiques de style Art nouveau.

Au numéro 27, du carrelage souligne les différents étages de cet hôtel particulier construit en 1878. Avec son voisin, le numéro 29, il était habité par deux courtisanes de la Belle Epoque, Caroline Otero et Geneviève Lantelme. Enfin, au numéro 42, l’hôtel de style néo-Renaissance, construit en 1879 par Alfred Boland pour le maître verrier Joseph-Albert Ponsin possédait une grande verrière, aujourd’hui disparue, promue à l’Exposition universelle de 1878, placée entre les deux cariatides. Sa façade reste tout de même richement décorée.

hôtel particulier avec grandes baies vitrées et cariatides les encadrant
C’est vraiment dommage pour la verrière mais la façade reste très belle même sans ça !

Tournons à gauche, avenue de Villiers.

L’avenue de Villiers

Le musée Jean-Jacques Henner

Ce musée est consacré à l’œuvre de ce peintre du XIXe siècle. Jean-Jacques Henner s’est spécialisé dans les portraits réalistes et les paysages symbolistes. En revanche, ce ne fût pas son atelier, mais celui de Guillaume Dubufe. Jean-Jacques Henner avait son atelier dans le quartier de la Nouvelle Athènes. Le musée présente une collection de ses tableaux, qui se répartissent dans l’ensemble du bâtiment. A l’arrière de l’atelier, on découvre la véranda. La visite permet de visiter l’intérieur d’une demeure d’artiste du XIXe siècle.

Plus loin, de l’autre côté de l’avenue et à l’angle avec la rue Cardinet, se trouve un grand bâtiment du début du XXe siècle. Nous continuons notre promenade jusqu’à l’intersection avec la rue Jouffroy d’Abbans et la rue Bremontier, à droite. Au numéro 6 de cette dernière se trouve l’église Saint-François de Sales.

L’église Saint-François de Sales

L’église Saint-François-de-Sales a beau être construite en 1873, elle se trouve alors au milieu des champs ! Édouard Delebarre Debay l’élève dans un style néo-roman. Plus tard, on la relie à une deuxième église, construite plus tardivement. Cependant, l’église Saint-François de Sales ne reste pas longtemps dans la campagne. En effet, le quartier Plaine-Monceaux connaît au début du XXe siècle, comme de nombreux autres quartiers parisiens, une forte augmentation de population. L’architecte Eugène Ewald construit une deuxième église de 1911 à 1913, juste à côté de la première. Un couloir relie les deux églises. 

Visitons d’abord l’ancienne église. L’intérieur est plutôt sobre, avec des vitraux relatant l’histoire de saint François-de-Sales. Les chapelles absidiales sont bien plus décorées, avec leurs peintures murales. Les panneaux du chemin de croix sont constitués de petites peintures au style plus moderne. Enfin, les plus beaux vitraux sont sans aucun doute ceux du chœur, représentant la Tradition, le Peuple de Dieu et l’Écriture.

La nouvelle église est de style romano-byzantin. Son porche abrite une mosaïque du Christ bénissant. J’y suis retourné plusieurs fois après ma première visite mais je n’ai jamais vu cette église ouverte. Je n’en ai donc vu que les photos sur Wikipédia !

Faisons demi-tour dans l’avenue de Villiers. Au numéro 35, le consulat d’Haïti en France a pris place dans un immeuble Art nouveau à la façade ornée de fleurs en céramique.

La place du Général Catroux

La place du Général Catroux est née de l’aménagement de la plaine Monceau par les frères Pereire, qui mirent en place l’avenue de Villiers et l’avenue de Malesherbes. Elle se trouve à l’intersection entre ces deux avenues. D’abord nommée place de Malesherbes, elle prend son nom actuel en 1977 en honneur du général Georges Catroux, l’un des généraux ralliés au général de Gaulle après son appel du 18 juin.

Plusieurs statues se trouvent dans les différents espaces verts de la place, dont une statue d’Alexandre Dumas père et une d’Alexandre Dumas fils, qui fût l’un des premiers écrivains à emménager dans la plaine de Monceau.

Au numéro 1 de la place se dresse un vaste hôtel : l’hôtel Gaillard. Le banquier Emile Gaillard charge l’architecte Jules Février de bâtir un hôtel particulier afin d’y stocker ses collections d’art. Jules Février construit donc ce vaste édifice de 1878 à 1882 en s’inspirant du château de Blois. En 1885, Emile Gaillard, vêtu à la mode qui prévaut sous le règne d’Henri II, inaugure son hôtel en organisant un bal costumé qui réunit plus de deux mille personnes ! Les invités sont tous vêtus comme le maître de maison, et le peintre Gustave Jacquet arrive même à cheval. Les collections d’Emile Gaillard sont dispersées à sa mort en 1902, et son hôtel, racheté par la Banque de France en 1919, devient la Cité de l’Économie en 2019.

grand hôtel particulier de style néo-Renaissance
Pour construire un si grand hôtel particulier, il fallait être un brave gaillard !

La Cité de l’économie

La Cité de l’Économie, Citeco de son surnom, se consacre à un thème, qui est bien sûr l’économie, comme on peut le deviner. Dans l’ancienne salle des coffres se trouvent des objets de collection, tandis que plusieurs salles présentent les marchés économiques, les échanges commerciaux… De nombreux jeux sont présents afin de découvrir les concepts économiques de façon ludique, complétés par des interviews d’économistes répondant à toute sorte de questions. La visite est aussi l’occasion de découvrir l’intérieur de l’hôtel Gaillard, si bien qu’on a l’impression de faire deux visites en une, les panneaux retraçant l’histoire des lieux côtoyant ceux définissant les échanges monétaires ou la dette. Les écrans récents s’intègrent avec plus ou moins de difficultés dans les boiseries d’apparence du XVIe siècle.

Le musée ouvre de 14h à 18h, ce qui est tout juste suffisant pour tout voir. Il faudra sélectionner les jeux auxquels vous voulez jouer. Lors de mon passage, il n’y avait pas trop de monde, ce qui fait qu’ils étaient accessibles.

Nous empruntons ensuite la rue Legendre, au nord-est de la place.

Quelques découvertes dans la rue Legendre

La bibliothèque de la rue Legendre

Cachée au quatrième étage du bâtiment au numéro 20 de la rue Legendre, une bibliothèque a pris place dans une ancienne chapelle devenue entre-temps une loge maçonnique. Si la bibliothèque n’a maintenant plus de livres, elle conserve un décor néogothique avec des peintures, des boiseries, ou encore une cheminée richement décorée.

Pour visiter les lieux, il faut contacter l’association Concorde Les Amis de la Mission Catholique Polonaise, qui a restauré les lieux en 2003.

L’église Saint-Charles de Monceau

L’architecte Eugène Homberg construit cette église pour l’ordre des Barnabites en 1896. Mais en 1903, la congrégation est expulsée et la chapelle est fermée. Rendue au culte en 1907, elle se voit attribuer comme saint patron Charles de Borromée, un acteur important de la Contre-Réforme, tout comme l’était Ferdinand de Sales. On agrandit l’église de 1908 à 1912 et l’architecte Christian Labouret construit une nouvelle façade néo-romane, un style que l’on retrouve dans le reste de l’édifice.

Avec les vitraux de la nef, représentant la vie de saints et de saintes sur trois lancettes, Fernand Rosey s’autorise quelques libertés historiques. En effet, s’il copie le style artistique du XIIIe siècle, les personnages représentés sont souvent des acteurs de la Contre-Réforme, ayant eu lieu au cours du XVIe siècle. Les vitraux éclairent très peu l’intérieur de l’église, mais il est tout de même possible d’admirer les peintures murales des transepts. Les panneaux du chemin de croix sont en pierre sculptée et ne sont pas colorés.

Quelques beaux immeubles

Nous arrivons au croisement de la rue Legendre avec la rue de Tocqueville. A l’angle du bâtiment au numéro 22, un bas-relief nous apprend que l’immeuble était la propriété de la compagnie d’assurances sur la vie. Nous sommes déjà passés devant un autre de leurs bâtiments lors de notre visite du huitième arrondissement, au 217 rue du Faubourg Saint-Honoré.

bas relief indiquant que l'immeuble est la propriété de la france compagnie d'assurances sur la vie située aux 7, 9 et 11 boulevard Haussmann
Maintenant on mettrait juste un simple panneau !

De l’autre côté de la rue Legendre, toujours dans la rue de Tocqueville, se trouve une succession de beaux immeubles. L’hôtel particulier au numéro 30, construit en 1880 dans un style éclectique, était celui du parfumeur Guerlain. L’immeuble de style Art nouveau au numéro 34, construit par Léon Benouville en 1897, présente quelques motifs floraux sculptés et des vitraux sur sa porte, au-dessus de laquelle on peut voir des bas-reliefs représentant des fleurs. Construit la même année par Charles Plumet, son voisin du numéro 36 dispose d’une loggia en hauteur et de vitraux sur son bow-window.

immeuble art nouveau avec bow-window et loggia
Un immeuble bourgeois de la fin du XIXe siècle.

Nous continuons sur la rue Legendre et tournons à droite, rue de Lévis.

La rue de Lévis

La rue de Lévis était une ancienne voie romaine. Elle conduisait de Lutèce à Argenteuil. Au VIIe siècle, le village de Monceau commença à se développer autour de cet axe. Au XVIIe siècle, le marquis de Lévis l’empruntait pour se rendre à leur château de Monceau, situé au niveau de l’actuelle place de Lévis. Aujourd’hui, c’est une rue commerçante où se déroule un marché permanent.

Nous tournons à gauche rue des Dames puis à droite, rue Puteaux.

Le quartier des Batignolles

L’histoire du quartier des Batignolles

Tout comme la plaine de Monceaux, les environs du village des Batignolles constituent une réserve de chasse pour le roi et la haute noblesse. A la Révolution, on détruit les remises de gibier, que l’on remplace par des fermes ou des maisons. Des commerçants parisiens construisent leur maison de campagne dans le village des Batignolles. Le village est rattaché à Paris en 1860 et se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Plusieurs artistes s’y installent, formant le groupe des Batignolles, des peintres d’avant-garde regroupés autour d’Edouard Manet. Le développement urbain a continué jusqu’à très récemment puisqu’un important projet de réaménagement, le projet Clichy-Batignolles, est mené à partir de 2010.

Le musée maçonnique

Le musée maçonnique se trouve 8 rue de Puteaux. Il expose une collection d’œuvres d’art et objets maçonniques. Le visiteur peut également découvrir deux temples et une bibliothèque. Possibilité de visites guidées le deuxième et le quatrième mercredi de chaque mois, entre 10h et 12h, ainsi qu’entre 14h et 16h.

La rue des Batignolles

En 1888, Paul Friesé bâtit à l’actuel numéro 53 de la rue des Dames l’usine génératrice de la Société électrique du secteur de la place de Clichy, alors au plus près d’une clientèle dans le quartier.

édifice en pierres de taille et plaques métalliques oranges
Un immeuble d’architecture industrielle qui apparaît en plein milieu du 17e.

Nous tournons à gauche, rue de Batignolles.

Comme son nom l’indique, cette rue traversait le village des Batignolles. Aux numéros 16-20, la mairie du 17e arrondissement est bien plus moderne que celles des arrondissements précédents. Paul-Eugène Lequeux avait bien construit une mairie, inaugurée en 1849, mais celle-ci est située au sud-est de l’arrondissement. Le projet de déménagement vers un emplacement plus central tarde à se réaliser, bien qu’en 1940, la population relevant de la mairie a presque été multipliée par dix ! Autant dire qu’elle n’est plus très adaptée… Finalement, Albert Favre et Pierre Burc détruisent l’ancienne mairie et construisent à la place l’édifice actuel, de 1970 à 1972. La mairie n’aura donc pas déménagé.

La rue des Batignolles nous mène devant l’église Sainte-Marie-des-Batignolles.

L’église Sainte-Marie des Batignolles

En 1824, cinq-mille villageois habitent dans le village des Batignolles. Une souscription est lancée dans le but de construire une église. Les sommes récoltées permettent de construire simplement une chapelle. Mais la population des Batignolles augmente, et il faut vite agrandir cette chapelle. L’architecte Paul-Eugène Lequeux ajoute deux bas-côtés, deux transepts et aménage le chœur. Les travaux se terminent en 1851, même si le petit campanile date de 1857, alors que le projet de construire deux clochers est abandonné. Comme de nombreuses églises bâties lors de la Restauration, l’église Sainte-Marie-des-Batignolles est de style néo-classique. Elle s’inspire ainsi des basiliques romaines antiques.

église avec petit campanile et fronton triangulaire sur colonnes ionique typique du style néoclassique
L’église Sainte-Marie des Batignolles présente un portique typique du style néo-classique. Elle est d’apparence très carrée !

L’intérieur est plutôt sobre, et assez sombre, si bien que le regard est immédiatement attiré par la statue du chœur, au-dessus du retable sculpté. Mélangeant les styles rococo et néo-gothique, le chœur se compose de panneaux en chêne sculpté, d’un retable et d’une grande statue représentant l’Assomption de la Vierge, éclairée par une source de lumière naturelle. Plusieurs tableaux se trouvent dans les absidioles, tandis que les motifs sculptés se trouvent dans la chaire. Enfin, le plafond est également peint.

intérieur de l'aglise notre-dame des batignolles avec au fond le chœur rococo et une statue de la vierge fortement éclairée
Le chœur de style rococo attire tous les regards !

Le square des Batignolles

Le square des Batignolles se trouve derrière l’église Sainte-Marie-des-Batignolles.

Quand on détruit des immeubles par exemple, on obtient pas mal de matériaux, et il faut bien les stocker quelque part. Ce sera sur un terrain vague au nord de la ville. En 1835, on transforme l’endroit en place publique, où a lieu la fête du village des Batignolles. Sous l’impulsion du baron Haussmann, Adolphe Alphand y aménage un jardin, avec l’aide de Gabriel Davioud, Jean Darcel et l’horticulteur Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Le jardin sera à l’anglaise, un goût que l’empereur a ramené d’un voyage en Angleterre.

square avec pièce d'eau et statue représentant des vautours
Je me demande pourquoi une statue de vautours au centre de la pièce d’eau du square des Batignolles ?

Le square des Batignolles accueille plusieurs espèces d’arbres, dont quatre platanes plantés entre 1840 et 1880. Les pelouses sont interdites d’accès, ce qui a permis aux oiseaux de coloniser les lieux, notamment autour de la rivière et du lac. On trouve également une grotte, une cascade et, dans un autre registre, une statue du poète et peintre Léon Dierx ainsi que la statue Les Vautours de Louis de Monard.

Le parc Clichy-Batignolles – Martin Luther King

De l’autre côté du square des Batignolles, la rue du Cardinet le sépare du parc Clichy-Batignolles – Martin Luther King.

Depuis 2001, un projet d’aménagement urbain a lieu dans le quartier Clichy-Batignolles. Au milieu de ce projet, la paysagiste Jacqueline Osty aménage ce parc qui s’étend désormais sur dix hectares. L’endroit était à l’origine destiné à être intégré au village olympique de 2012. Mais comme les Jeux n’ont pas eu lieu cette année-là, les plans ont changé. Ainsi, un nouvel éco-quartier a vu le jour tout autour. Le parc est d’ailleurs réalisé sur ce thème, puisqu’on y trouve une éolienne, des panneaux solaires, un système de récupération d’eaux pluviales ou encore des plantes peu consommatrices en eau et ne nécessitant que peu d’engrais ou d’insecticides. Le parc est coupé en deux par les rails de l’ancienne Petite Ceinture, mais une passerelle permet de traverser la voie ferrée. La partie la plus intéressante se trouve au sud.

parc entouré d'immeubles contemporains
Parc intéressant si vous êtes amateur d’architecture contemporaine, moins si vous aimez l’ombre !

Quoi qu’il en soit, notre promenade continue avec la rue Truffaut, à gauche juste avant le 154 rue Cardinet. Nous tournons ensuite à gauche, rue Legendre. Au numéro 77 bis, le square Nicolay est malheureusement fermé par une grille, laissant peu de choses visibles.

Tournons à droite, rue Lemercier.

La rue Lemercier

Quelques immeubles de la rue Lemercier

Un immeuble de style Art déco se trouve au numéro 64. Sa façade en briques présente un bow-window, tandis que des fleurs sculptées se trouvent autour de la porte, dont les ferronneries sont, ici aussi, une bonne illustration de ce style. Un style qui est aussi présent dans l’immeuble aux numéros 53 et 55. Plus large, comportant deux bow-windows, celui-ci a également une porte intéressante.

porte géométrique avec fleurs art déco sur le fronton
Une porte qui rappelle celles de la rue Catulle-Mendès aux 53-55 rue Lemercier.
porte avec fleurs art déco sur le fronton et motifs géométriques
Porte du 64 rue Lemercier.

La cité Lemercier

Au numéro 28 débute la cité Lemercier, une impasse paisible qui se cache derrière une grande porte. J’ai cependant pu y rentrer à deux reprises, la première fois suite à l’invitation d’un habitant, mais je ne sais pas si elle est ouverte en temps normal.

petite allée de pierres et avec de la végétation
Une petite ruelle qui surprend, surtout après la visite des grands boulevards avec les imposants ensembles d’immeubles !

Tournons ensuite à gauche, rue des Dames puis de nouveau à gauche, avenue de Clichy.

Le quartier des Epinettes

L’histoire du quartier des Epinettes

Le hameau des Epinettes se trouve d’abord rattaché au village des Batignolles. Très agricole, il se rattache à Paris en 1860 et, alors qu’il s’est lentement développé jusque-là, se lotit rapidement avec la construction de nombreux immeubles haussmanniens. Alors que le quartier de la Plaine de Monceaux a été aménagé pour la haute bourgeoisie, le quartier des Epinettes est un quartier ouvrier, où se trouvent plusieurs usines. Mais ce quartier ouvrier et populaire voit le départ des usines dans la première moitié du XXe siècle. La destruction de l’enceinte de Thiers permet l’urbanisation d’une nouvelle zone, notamment avec des habitations à bon marché. Le quartier s’embourgeoise au fur et à mesure que les classes moyennes remplacent la classe ouvrière, puis qu’il accueille des cadres. 

L’avenue de Clichy

Dans l’avenue de Clichy, nous commençons par découvrir à droite, au numéro 34, un immeuble de style Art nouveau. Une tête de femme est représentée au dessus de la porte d’entrée, qui est entourée d’une guirlande végétale. Des guirlandes végétales se trouvent également au-dessus des fenêtres, certaines se trouvant sur des bow-windows légèrement saillants. Mais notre promenade continue plutôt dans l’autre direction. Au numéro 47 bis, la cour Saint-Pierre est un autre exemple de petite cour en retrait des rues principales. On y trouve des immeubles à deux étages, devant lesquels les habitants ont placé des plantes en pot.

Un peu plus loin, à droite, la rue Saint-Jean nous mène devant l’église Saint-Michel-des-Batignolles.

L’église Saint-Michel-des-Batignolles

L’appellation “des Batignolles” provient du fait que l’église Saint-Michel-des-Batignolles se trouvait à l’origine à la limite du village est Batignolles. Une première annexe de l’église Sainte-Marie des Batignolles ouvre en 1858. Lorsque Napoléon III donne son accord pour la construction de l’église, celle-ci avait en réalité déjà été construite ! Malgré cela, on en construit déjà une nouvelle en 1860 et le premier édifice disparaît en 1910. En 1913, l’architecte Bernard Haubold construit un édifice permanent, de style romano-byzantin, à la mode à cette époque. Mais la Première Guerre mondiale débutant peu après, les travaux se retrouvent à l’arrêt. Ils reprennent une fois le conflit fini et se terminent en 1938.

Les murs extérieurs de l’église Saint-Michel des Batignolles sont couverts de briques rouges et de quelques décors colorés.

Une statue de saint Michel, réalisée par Frémiet, se trouve au sommet du campanile de 37 mètres de haut. Il domine une nef de 35 mètres de long, construite en béton recouvert de briques. L’intérieur, très sombre, laisse tout de même voir quelques décors en brique polychrome ou en mosaïque. Ils ne représentent qu’une petite partie des décors prévus initialement. En 1992, on déplace dans cette église deux tableaux de l’artiste brésilienne Maria-Morgan Snell, réalisés de 1964 à 1966. Des tableaux réalisés par une peintre, chose rare dans les églises ! A voir également, le maître autel et les peintures du plafond au-dessus, les chapelles de part et d’autre du maître-autel, ainsi que les vitraux modernes. Enfin, des mosaïques ornent la porte sous le clocher.

intérieur sombre et grande peinture représentant le christ au-dessus du maître-autel
La pénombre de l’intérieur permet difficilement d’admirer les peintures, notamment celle du Christ au-dessus du maître-autel, comme le montre cette photo.

Le marché des Batignolles

Plus loin, à gauche, la rue des Moines mène devant le marché des Batignolles. Un bon complément pour celles et ceux qui veulent découvrir l’ambiance du quartier. La rue Brochant nous ramène sur l’avenue de Clichy. Remarquons l’immeuble de style Art nouveau au numéro 43 de la rue Brochant. Un visage sculpté de femme, entouré de guirlande, se trouve sur le fronton de la porte. Des guirlandes végétales se trouvent sous le balcon du deuxième étage, ainsi que ceux sous le cinquième étage, sur lesquels des colonnes soutiennent un balcon plus proéminent.

immeuble à imposant balcon et colonnes ioniques au cinquième étage
Le visage du fronton est timide et se cache derrière l’arbre !

La Cité des Fleurs

La Cité des Fleurs débute au numéro 154, avenue de Clichy.

En 1846, Ernest Goüin crée son entreprise. Elle sera spécialisée dans la construction de locomotives. Et de machines de filatures, tant qu’à faire. Les affaires marchent bien et rapidement, deux mille personnes y travaillent. Un an plus tard, Adolphe Bacqueville et Jean-Edmé Lhenry créent la cité des Fleurs, une voie de 320 mètres. Étant située près de l’usine d’Ernest Goüin, elle va vite loger plusieurs ingénieurs de cette entreprise. Le règlement quant aux constructions est très strict. Ainsi, il stipule un nombre précis d’étages constructibles, la hauteur des murs, ainsi que la plantation de trois arbres devant la façade, dans un unique modèle de pot en fonte. Des règles toujours en vigueur aujourd’hui !

Au numéro 29 se trouve un hôtel à la façade néo-Renaissance, j’ai noté également les numéros suivants : 35, 37, 41… Le mieux étant de vous faire votre propre idée en parcourant l’ensemble de la cité des fleurs, une découverte plutôt inattendue !

petit hôtel particulier de la cité des fleurs
Un exemple d’hôtel particulier de la cité des Fleurs.
hôtel particulier derrière des palmiers
On dirait le sud !

Le numéro 59 permet d’accéder à l’église Saint-Joseph des Epinettes, du côté du chevet.

L’église Saint-Joseph des Epinettes

Avec l’église Saint-Joseph des Batignolles, l’architecte Placide Thomas construit la première église parisienne après la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il réalise un édifice entièrement en béton recouvert de briques. Ce procédé lui permet d’édifier l’église Saint-Joseph des Batignolles en seulement un an, de 1909 à 1910.

Il faut passer du côté de la rue Pouchet pour voir la façade à deux niveaux avec une grande verrière, qu’encadrent deux tourelles.

En sortant de l’église, prenons la rue Pouchet à droite, puis tournons à droite, rue de la Jonquière.

Le square des Epinettes

Avant de nous rendre dans le square des Epinettes, tournons à gauche, rue des Epinettes. Un bel immeuble de style Art déco se trouve au numéro 27, tout en briques et béton. De retour sur la rue de la Joncquière, nous continuons jusqu’à la rue Jean Leclaire, qui nous mène rapidement devant le square des Epinettes.

Jean-Camille Formigé, architecte auteur du jardin des serres d’Auteuil, aménage ce square d’un hectare en 1893. Son nom rappelle un cépage de vignes – Les épinettes – présent autour du lieu-dit éponyme qui se trouvait ici, et qui a donné son nom au quartier. Deux statues se trouvent dans le parc : le Monument à Jean Leclaire de Jules Dalou (1896) et la Statue de Maria Deraismes de Louis-Ernest Barrias (1898). Ce ne sont cependant pas les originales. En effet, celles-ci ont été fondues durant la Seconde Guerre mondiale, et refondues respectivement en 1971 et 1983. On trouve également dans le square des Epinettes quelques arbres peu communs, tels qu’un hêtre pourpre planté en 1879, des savonniers de Chine, un tulipier de Virginie ou encore un pavier jaune.

Jean Leclaire était un chef d’entreprise, animé de convictions sociales puisqu’il établit une société de secours mutuels dans son entreprise en 1838 et imagine une participation des ouvriers aux bénéfices de l’entreprise en 1842. Maria Deraismes est une femme de lettres, oratrice et féministe française, et qui fût la première femme initiée à la franc-maçonnerie.

Il nous faut maintenant rejoindre l’avenue de Clichy pour continuer en direction du nord-ouest. Remarquons au passage l’immeuble de style Art déco au numéro 3 de la rue Fragonard. Cet immeuble construit en 1931 en béton et briques marron pâle présente de belles ferronneries sur sa porte et les rambardes des balcons, ainsi que des fleurs sculptées au-dessus de la porte et sous les bow-windows.

immeuble art déco en briques avec motifs géométriques sur les rambardes des balcons
Des briques, et toujours ces mêmes fleurs et des motifs géométriques sur les rambardes des balcons.

Le cimetière des Batignolles

Nous arrivons sur la place de la Porte de Clichy. Remarquons le haut bâtiment avec trois blocs de verre. Construit par l’architecte Renzo Piano, cet immeuble de 160 mètres de hauteur accueille le Tribunal de Grande Instance, qui a quitté le quai des Orfèvres, sur l’île de la Cité.

Traversons le boulevard Berthier et tournons à droite, avenue du cimetière de Batignolles. Avenue aussi étroite qu’une rue, mais passons. Ce cimetière ouvert en 1833 accueille en 1896 la tombe de Verlaine. Plusieurs artistes (peintres, poètes, réalisateurs, acteurs…) y reposent, mais aucun que je connaisse ! On y trouve également plusieurs sépultures russes. En effet, les russes blancs ayant émigré après la prise de pouvoir par les communistes ont enterré leurs morts dans le cimetière des Batignolles, avant l’ouverture du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.

La tombe de Verlaine se trouvait à un emplacement sous le boulevard périphérique. Elle a été déplacée dans la onzième division en 1989.

tombe avec une sculpture représentant une tête de cheval
Au milieu des tombes, une tête de cheval faisant de la philosophie !

La Tower Flower et un pan de mur de l’enceinte de Thiers

Faisons demi-tour dans l’avenue de la Porte de Clichy puis tournons à droite, boulevard Berthier. La rue Marguerite Long (à 900 mètres de la Porte de Clichy, à droite) permet d’accéder au jardin Claire Motte. Situé à l’emplacement du chemin de fer qui reliait Paris à Saint-Germain-en-Laye, le jardin Claire Motte occupe aussi celui du bastion n°45 de l’enceinte de Thiers. Il s’agit du mur que l’on voit au milieu du jardin.

Au nord-est se trouve la Tower Flower, un immeuble de dix étages construit par Edouard François et le botaniste Patrick Blanc dans le cadre de la zone d’aménagement concerté de la porte d’Asnières. La particularité de cet immeuble est le fait que des bambous en pot se trouvent sur chacun de ses balcons.

immeuble avec bambous en pots sur les balcons
Un immeuble assez original, mais il vaut mieux aimer les bambous pour y habiter !

A ne pas manquer

La plus belle église : c’est très compliqué à choisir ! Je dirais l’église Sainte-Marie des Batignolles, même si j’ai beaucoup aimé l’église Sainte-Odile.
La rue Fortuny et ses hôtels particuliers.
La Cité des Fleurs.
Les amateurs d’architecture du début du XXe siècle pourront partir sur le boulevard Gouvion-Saint-Cyr de la chapelle Notre-Dame de Compassion à l’église Sainte-Odile.

Les immanquables de cet arrondissement sont cités plus haut, et vous pouvez compléter la visite par une petite promenade dans la rue des Batignolles puis continuer dans le square des Batignolles.

Le mot de la fin

Bien que le 17e arrondissement ne soit pas réputé et n’attire pas les foules de touristes, il y a toujours quelque chose à découvrir. Je parlais de découvertes architecturales dans le seizième arrondissement, et il est vrai qu’il en est très riche. Mais dans le 17e arrondissement, les découvertes sont nombreuses également. Cet arrondissement garde les traces des anciens villages qui se trouvaient là il y a encore deux siècles, et conserve un air, peut-être pas de campagne, mais au moins une impression d’être un peu éloigné du tumulte du centre-ville. Mais avec le 18e arrondissement en ligne de mire désormais, il se pourrait que cette impression change ! D’ailleurs, je vous laisse, je dois préparer la visite de cet arrondissement.

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