Visiter le cinquième arrondissement de Paris

Visiter le cinquième arrondissement de Paris

Dans cet article, nous allons visiter le cinquième arrondissement de Paris. Cet arrondissement est placé sous le thème de l’enseignement, des sciences, de la littérature et du cinéma. C’est l’un des plus anciens quartiers de Paris, occupé dès l’Antiquité. Il y a donc beaucoup de choses à découvrir, de toutes les époques. Ainsi, je ne pense pas que ce soit faisable en une journée. Ainsi, je divise l’article en plusieurs parties principales, formant une seule boucle mais pouvant se faire chacune en autonomie.

De la place Saint-Michel aux quais de la Seine

La place Saint-Michel

Les travaux Haussmanniens ont dégagé, en 1855, cette place qui se trouve à l’extrémité du pont du même nom. Une fontaine, datant de 1860 et réalisée par le sculpteur Gabriel Davioud, fait face au pont. Elle a cependant un style Renaissance avec quelques éléments d’inspiration antique. Au sommet de la fontaine figure une statue de Saint-Michel terrassant le dragon. La place fut un repaire des Républicains lors du Second Empire, puis des Communards et fut le lieu d’affrontements entre Résistants et soldats du 3e Reich en 1944.

fontaine saint-michel
Comme souvent quand je passe devant une fontaine de Paris, je cherche l’eau…

Quatre ans après le dégagement de cette place, c’est au tour du boulevard Saint-Michel d’être percé. Des nombreuses librairies qu’il y avait alors, il ne reste plus que deux enseignes de la librairie Gibert.

Le quartier Saint-Séverin

Eléments généraux

En empruntant la rue de la Huchette, nous entrons dans le quartier Saint-Séverin. Ce quartier date de l’Antiquité et ses petites rues ont gardé une ambiance médiévale. Si à l’époque, on y trouvait des rôtisseurs, ce sont maintenant les restaurants qui ont envahi les lieux. Il y en a pour tous les goûts ! Mais on ne trouve pas que de quoi se restaurer dans le quartier Saint-Séverin. La rue du Chat-qui-pêche est la plus étroite de Paris : 1.8 mètre ! On y trouve aussi un petit théâtre, le théâtre de la Huchette. Depuis le 16 février 1957, et sans interruption, se joue dans ce théâtre La Cantatrice chauve suivi de La Leçon d’Eugène Ionesco, dans leurs mises en scène d’origine ! On y trouve également un club de jazz, le plus ancien de Paris.

ruelle du quartier Saint-Séverin
Une ruelle de la rue Saint Séverin, avant l’ouverture des restaurants !

L’église Saint-Séverin

Cette église date du XIIIe siècle, mais sa construction a continué lors des siècles suivants, tout en profitant de la reprise économique une fois la guerre de Cent Ans terminée. Ainsi, elle se compose d’éléments de style gothique flamboyant et a été beaucoup élargie au fil du temps. Cet élargissement rend possible la présence d’un double déambulatoire, passant devant des chapelles aux beaux vitraux, dont celle de l’architecte Mansart. Le déambulatoire comporte des colonnes torsadées et les vitraux sont de différentes époques : XVe, XIXe et XXe siècle (façade est).

intérieur de l'église Saint-Séverin
Un chef d’œuvre gothique, dont on ne peut malheureusement pas voir le double déambulatoire. Ca vous fait une bonne raison de venir voir le cinquième arrondissement et cette église de plus près !
autel de l'église Saint-Séverin à Paris
Intéressant contraste entre les vitraux et l’intérieur gothique !

Depuis la rue de la Parcheminerie, on ne soupçonnerait pas son existence : c’est un charnier qui se trouve à côté de l’église Saint-Séverin. Datant du XVe siècle, c’est le plus ancien de Paris. Pour mieux apprécier son style gothique et son air de cloître, il faut s’y rendre le dimanche, en fin de matinée. En effet, le charnier Saint-Séverin est accessible depuis une porte de l’église après la messe. Autrement, il est visible à travers un portail depuis la rue Saint-Jacques.

Passage dans le Moyen-Âge

La rue Saint-Séverin débouche sur la rue Galande, déjà occupée au Moyen-Âge. On y a retrouvé des caves de l’époque médiévale. La plus ancienne enseigne de Paris se trouve au numéro 42, sur le mur du Studio Galande. Datant de 1380, elle représente Saint-Julien l’Hospitalier.

La rue Saint-Julien le Pauvre part de la rue Galande et offre un beau panorama sur la cathédrale Notre-Dame. L’église Saint-Julien-le-Pauvre est l’une des plus anciennes de Paris. Le premier édifice, détruit lors des raids Vikings en 886, laisse sa place à l’église actuelle, construite dans la seconde moitié du XIIe siècle. Elle est désormais affectée au culte grec melkite catholique, qui y a apporté les iconostases que l’on voit sur la paroi traversant le chœur.

Le plus vieil arbre de Paris se trouve dans le square René Viviani. Il s’agit d’un robinier faux-acacia planté en 1636. Il ne tient d’ailleurs debout que grâce à une béquille en béton. Devant l’église Saint-Julien-le-Pauvre, on trouve un puits du XIIe siècle et une dalle des anciennes voies romaines.

En continuant sur la rue Galande, on croise la rue du Fouarre, ouverte au XIIe siècle.

Des quais de Seine au boulevard Saint-Germain

Nous rejoignons les quais de la Seine en prenant la rue de l’hôtel Colbert, puis en tournant à droite dans la rue de la Bûcherie et enfin en tournant à gauche, rue Maître Albert.

Le quai de la Tournelle

En plus d’une vue sur Notre-Dame, on y trouve plusieurs façades du XVIIe siècle. L’hôtel de Miramion, au numéro 47, est devenu la Pharmacie générale des hospices sous le Premier Empire.

Le collège des Bernardins

La rue de Poissy mène au collège des Bernardins, un édifice long de 70 mètres construit en 1246. Déjà à l’époque, l’enseignement avait une place particulière dans ce quartier. A l’intérieur, on peut y voir une grande salle gothique à trois nefs. Le bâtiment accueille dorénavant des concerts et des conférences.

Le boulevard Saint-Germain

Cette voie qui parcourt plus de trois kilomètres date des travaux Haussmanniens. Sur une aussi longue distance, dont une partie seulement se trouve dans le cinquième arrondissement, il y a forcément des choses à voir.

De nombreuses façades possèdent des décors sculptés, que l’on découvre au hasard en marchant sur le boulevard. L’étroitesse du numéro 7bis témoigne de l’emplacement du mur de l’enceinte de Philippe Auguste, qui coupait l’axe du boulevard Saint-Germain à cet endroit.

Dans la rue de Bièvre, on trouve une statue de Saint Michel terrassant le dragon au numéro 12. En continuant sur le boulevard Saint-Germain, on arrive sur la place Maubert. A l’angle avec la rue Maître Albert, on constate que la Seine a beaucoup débordé lors de sa crue en 1711.

La rue Saint-Jacques est une voie déjà parcourue dans l’Antiquité, mais son nom provient du fait qu’elle était empruntée par les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle. Témoins de son ancienneté, on y trouve de nombreuses maisons anciennes, reconnaissables à leurs fenêtres (numéro 25 par exemple). Un cadran solaire réalisé par Salvador Dali se trouve sur le mur du numéro 27.

Du musée de Cluny au Panthéon

Le musée de Cluny

Nous longeons ensuite le jardin du musée de Cluny. Ce dernier étant le musée national du Moyen-Âge, le jardin a donc été aménagé de façon appropriée en jardin médiéval. Ce musée se trouve dans non pas un, mais deux monuments !

Alors qu’on tourne à gauche dans le boulevard Saint-Michel, on aperçoit le premier d’entre eux, des thermes romains du IIe siècle. La construction des murs fait penser à l’amphithéâtre de Bordeaux, le Palais Gallien, avec des couches en pierre blanche entrecoupées de rangées de briques.

Le deuxième monument date de la fin du XVe siècle. C’est l’hôtel de Cluny, dédié à l’accueil des moines de l’abbaye éponyme lors de leurs séjours à Paris. Le bâtiment a conservé des éléments de l’époque, notamment les tourelles et les créneaux, ainsi que les fenêtres marquant le passage à la Renaissance. Il est possible de voir une façade de l’hôtel de Cluny depuis les jardins médiévaux. Mais la plus belle façade est visible depuis la place Paul Painlevé, de l’autre côté.

Hôtel de Cluny
Un bâtiment fort approprié pour accueillir le musée national du Moyen-Âge !

Quelques écoles

Depuis le boulevard Saint-Michel, tournons à gauche, dans la rue des Écoles. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la population de Paris triple. Sur la rive gauche, où se concentrent les habitants pauvres ou à revenus modestes, le développement de l’urbanisme s’est fait de façon un peu anarchique. Le quartier a hérité du Moyen-Âge de plusieurs établissements scolaires prestigieux, qui se retrouvent coupés les uns des autres et difficiles d’accès. C’est dans ce contexte que l’on perce la rue des écoles, devant relier plusieurs d’entre elles et permettre une meilleure circulation.

Tout de suite à droite, la rue Champollion accueille plusieurs cinémas d’art et essais. Devant le square Samuel Paty, nous pouvons voir l’une des façades de la Sorbonne. La statue faisant face à la rue est celle de Montaigne, l’actuelle en bronze ayant remplacé en 1989 la précédente en pierre. Remarquez son pied droit, blanc, alors que le reste de la statue est noir. Ensuite, on peut voir le Collège de France. Fondé en 1530, le Collège de France est dédié à l’enseignement et la recherche, une fonction qu’il a encore aujourd’hui. Quand je suis arrivé, j’ai entendu un cri d’oiseau plutôt bizarre. C’est alors que j’ai vu plusieurs perruches vertes s’envoler d’un arbre ! Il paraît qu’un petit nombre s’est échappé et elles ne semblent pas trop dérangées par le froid de l’hiver et le manque d’arbres tropicaux.

Cour intérieure du collège de France
La cour du Collège de France, où Guillaume Budé regarde avec détermination la rue Saint-Jacques.

Le lycée Louis le Grand

En étant devant l’entrée du Collège de France, nous avons traversé la rue Saint-Jacques que nous empruntons maintenant dans le sens de la montée. Elle permet de voir la cour intérieure du collège de France. Nous passons devant le lycée Louis-le-Grand. Lycée parisien réputé, il a été fondé pour l’enseignement des jésuites en 1550. D’abord appelé Collège de Clermont, il est mis sous séquestre après la première interdiction de la Compagnie de Jésus. Jean Châtel, qui a poignardé le roi Henri IV, provenait de ce collège et les jésuites sont déclarés comme coupables de ce crime. Le collège devient ensuite librairie royale, patronnée par Louis XIV. L’établissement scolaire change ensuite plusieurs fois de nom.

La Sorbonne

Tournons à droite, rue Cujas, pour faire le tour de la Sorbonne. La place de la Sorbonne offre une belle vue sur la chapelle de la Sorbonne. Car en 1257, la maison de Sorbonne accueille seulement seize étudiants de familles modestes suivant des cours de théologie. Elle devient rapidement le siège de l’Université et s’oppose aussi bien aux Templiers qu’aux protestants, jansénistes et jésuites, ou encore philosophes des Lumières.

Les bâtiments de l’université dataient de la première moitié du XVIIe siècle, mais de nombreux travaux et agrandissements ont eu lieu dans les deux dernières décennies du XIXe siècle. L’église, premier monument à coupole de la capitale, est de style jésuite (baroque à la française, plus classique que le baroque à l’italienne) et date du XVIIe siècle. Un édifice est présent dès le début du Collège de la Sorbonne, et rappelle la présence de religieux. Le cardinal de Richelieu fit construire une nouvelle église ou son corps repose désormais. Enfin, où son corps aurait dû reposer plutôt. Il n’a en effet pas résisté à la Révolution. L’église s’est retrouvée également fortement dégradée, et ce n’est que récemment, en 2004, que l’Etat et la ville de Paris ont lancé une campagne de restauration de l’édifice.

façade principale de l'église de la Sorbonne dans le cinquième arrondissement
Ce n’est que pendant les Journées du Patrimoine que j’ai pu découvrir l’intérieur de l’église de la Sorbonne !

Sur la place de la Sorbonne, on trouve également une statue d’Auguste Comte, le philosophe fondateur du positivisme. Souvenez-vous, lors de la visite du troisième arrondissement, nous étions passés devant un temple du positivisme. Il se trouve près du square Georges Caïn.

Le lycée Saint-Louis

De l’autre côté du boulevard Saint-Michel, le lycée Saint-Louis a été fondé en 1280 ! C’était alors le collège d’Harcourt, du nom du chanoine qui l’a fondé. Il était destiné à accueillir des étudiants pauvres devant venir à Paris pour poursuivre leurs études. Il devient progressivement école, d’abord avec un enseignement de théologie, puis plus général. Contrairement au lycée Louis-le-Grand, alors collège de Clermont, il s’oppose aux jésuites. Sa renommée est déjà établie au XVIe siècle. C’est en 1820 qu’il obtient son nom actuel, suivant la tendance d’autres établissements de Paris nommés d’après des rois de France. Et il faut dire qu’avec le nombre de Louis qu’il y a eu, c’est un nom qui a plus de chances de revenir.

Nous remontons le boulevard Saint-Michel pour tourner à gauche, rue Soufflot.

Le Panthéon

La rue Soufflot offre une belle vue sur le Panthéon. Il attire tellement le regard qu’on ne remarquerait pas les ornementations sous le thème de la mythologie qui ornent la façade de l’immeuble au numéro 3.

Alors qu’il tombe malade à Metz en 1744, Louis XV déclare qu’il construira une église s’il guérit. Elle sera construite au point le plus élevé de la rive gauche, remplaçant l’église Sainte-Geneviève, fort dégradée par le temps. Le Marquis de Marigny réalise l’ouvrage, suivant les plans de l’architecte Soufflot. Par soucis de financement, les travaux prennent du temps et prennent fin en 1789. C’est Rondelet, un élève du premier architecte, qui termine la construction. Avec ces dimensions impressionnantes, 110 mètres de long et plus de 80 mètres de haut, on peut dire que la vue de cet imposant édifice est à couper le souffle. De nombreuses colonnes soutiennent le dôme, au centre du plan à croix grecque.

Panthéon de Paris

La fonction d’église ne dure pas, le bâtiment est consacré à accueillir les cendres des grands hommes, Voltaire et Rousseau par exemple. L’édifice est plusieurs fois rendu au culte par la suite, et c’est en 1885 que sa fonction actuelle devient pérenne. Les cryptes du Panthéon accueillent donc les tombes de nombreuses personnalités au cours de l’histoire : des philosophes, scientifiques, auteurs et autres personnalités ayant marqué l’Histoire française, comme des résistants.

façade du Panthéon de Paris
Un fronton changé quatre fois, suivant les usages du bâtiment.
Coupole du Panthéon de Paris

En plus de cela, il y a plusieurs choses à voir. De grands tableaux, peints à la fin du XIXe siècle, ornent les murs de la salle principale. Jean-Antoine Gros est l’auteur de la peinture présente sur la coupole, tandis que les autres tableaux sont l’œuvre d’autres artistes, tels que Puvis de Chavannes, Jean-Paul Laurens et Alexandre Cabanel. Certains retracent des histoires telles que celles de Sainte-Geneviève, Jeanne d’Arc ou Saint-Louis. D’autres œuvres sont présentes et représentent par exemple l’engagement patriotique. Au centre, sous le dôme, le pendule de Foucault a été placé ici en 1995, à l’endroit où ce dernier a réalisé son expérience pour prouver que la Terre tourne sur elle-même. Un panneau explique l’expérience menée.

intérieur du Panthéon de Paris
On ne le devinerait pas sur la photo, mais il y avait énormément de monde qui visitait le Panthéon !

Deux bâtiments font face à l’entrée du Panthéon. Symétriques autour de la rue Soufflot, ce sont la mairie du cinquième arrondissement et l’université de droit Panthéon-Assas.

Faculté de Droit Panthéon-Assas

Boucle autour du Panthéon et du boulevard Saint-Germain

Des bibliothèques

Du côté de l’université de droit, la place est mitoyenne de la bibliothèque Sainte-Geneviève. L’architecte Labrouste, très réputé dans l’architecture métallique, réalise cette bibliothèque au milieu du XIXe siècle. Elle remplace un édifice plus ancien. En effet, une bibliothèque existait dans l’abbaye Sainte-Geneviève, située non loin d’ici, dès le XIIe siècle. De dehors, l’architecture métallique ne se voit pas, on se contente de noter l’inscription de nombreux noms, dont ceux d’auteurs. Il est possible de visiter la bibliothèque durant l’après-midi.

bibliothèque Sainte-Geneviève

Tournons maintenant à gauche et prenons la rue Valette. Ne vous inquiétez pas, nous reviendrons pour voir l’église Saint-Etienne-du-Mont ! La bibliothèque Sainte-Barbe se trouve au sein des murs de l’ancien collège du même nom, fermé en 1999.

Plus loin, à gauche, les façades de part et d’autre de la rue Lanneau datent du XVIe siècle. A droite, l’édifice au numéro 17 de la rue des Carmes est église Saint-Ephrem-le-Syriaque. La chapelle de 1334 était alors le collège des Lombards. L’édifice actuel date de 1738 et est attribué à la Mission syriaque catholique depuis 1925. Quand j’ai visité le cinquième arrondissement, un concert de musique classique allait y avoir lieu.

Le musée de la Préfecture de police

Un peu plus loin à droite, la rue Basse des Carmes permet d’accéder au musée de la Préfecture de police. Il relate l’histoire de la police parisienne du Moyen-Âge à 1870. Et qui dit police, dit aussi les brigands parisiens célèbres. Enfin, je n’en connais aucun… La visite est gratuite, profitez-en !

Tournons à droite sur la rue Monge.

L’église Saint-Nicolas du Chardonnet

Dédiée à Saint-Nicolas, cette église en porte le nom. Et comme elle fût construite sur un terrain où il y avait beaucoup de chardons, on précisa Saint-Nicolas du Chardonnet. Après que se soient succédé plusieurs bâtiments, la construction de l’édifice actuel est lancée au milieu du XVIIe siècle dans un style classique. Le peintre et décorateur Charles Le Brun a activement participé à ces travaux en réalisant la porte latérale et plusieurs dessins à l’intérieur. Son monument funéraire se trouve à l’intérieur de l’église. Des travaux au XIXe siècle entraînent la modification de l’abside par Victor Baltard, l’architecte des Halles de Paris du même siècle.

Pour les nostalgiques de leurs cours de latin, l’église est le lieu de culte des catholiques traditionalistes, la messe s’y fait en latin. Les amateurs d’art y trouveront plusieurs tableaux classés à l’inventaire des monuments historiques.

Le collège des Bernardins

En continuant sur la rue Saint-Victor puis sur la rue de Poissy, nous arrivons devant le collège des Bernardins. Ce collège, bâti en 1246, dispose d’une grande salle gothique avec trois nefs s’étirant sur 70 mètres. L’intérieur est de style cistercien. Suite aux restaurations de l’édifice, il accueille désormais des expositions d’art, du cinéma, des concerts… Malheureusement, il était fermé lors de mon passage.

Le square Paul Langevin

De l’autre côté de la rue des écoles, on trouve des cinémas d’art et essai dans cette portion, le square Paul Langevin offre une belle vue sur l’une des façades de l’ancienne école polytechnique. Derrière les jeux pour enfants, un grand bas-relief présente des symboles franc-maçonniques. Originellement décorant le palais de l’Industrie lors de l’Exposition Universelle de 1889, il trouve sa place dans le square au nom du physicien Paul Longevin, dont il n’est cependant pas certain qu’il ait été franc-maçon.

L’ascension de la montagne Sainte-Geneviève jusqu’à l’église Saint-Etienne-du-mont

D’autres écoles

Je vous arrête tout de suite, inutile de sortir vos chaussures de randonnée. Nous ne partons pas faire de l’alpinisme mais nous allons gravir la rue de la montagne Sainte-Geneviève.

En passant devant le numéro 34, j’ai eu la chance d’en apercevoir la cour intérieure alors qu’une personne en sortait. Ça avait l’air sympathique, alors je suis rentré. En ces lieux, Claude Bernard, un disciple de saint Vincent de Paul, fonda le séminaire des 33 en 1633. Cette petite cour et ses buissons offrent un cadre très tranquille aux habitants des lieux.

Le séminaire des 33 était destiné à accueillir des détenus ayant juré de rentrer dans les ordres. Ces détenus étaient au nombre de trente-trois, comme l’âge de Jésus à sa mort.

Plus loin, sur la gauche, la rue Descartes mène devant l’entrée de l’ancienne école Polytechnique. L’installation de cette école remplace le collège de Navarre, bâti en 1304. Désormais, ce sont le ministère de l’Enseignement et de la recherche ainsi que le Collège international de Philosophie qui se trouvent ici.

Plusieurs bâtiments se trouvent sur la liste des monuments historiques. Je ne sais pas ce qu’il en est pour le numéro 40, mais il semble assez ancien.

L’église Saint-Etienne-du-Mont

Située à côté du Panthéon, cette église du XVIe et XVIIe siècle, mélange de styles gothique flamboyant et Renaissance, devait présenter des atouts très forts pour se faire remarquer. C’est chose faite avec sa façade riche en bas-reliefs composée de trois frontons superposés. Cette façade annonce la richesse de l’intérieur où se trouve le seul jubé de Paris. Le chœur se trouve en effet derrière un superbe jubé dont on admirera la finesse des sculptures. Les chapelles possèdent de beaux vitraux, et l’une d’elle abrite la châsse de Sainte Geneviève dans un décor doré. Lors de la visite, ne pas oublier le cloître des charniers et la chapelle des Catéchismes, accessibles depuis une porte située à droite de la chapelle de la Vierge, derrière le cœur. Enfin, on notera la présence du plus ancien orgue de Paris et de belles clés de voûte pendantes, de style gothique flamboyant.

façade principale de l'église Saint-Etienne du Mont
L’architecte Victor Baltard rénove entièrement cette façade au XIXe siècle. Il se ne prive pas pour ajouter de nombreuses statues !
jubé de l'église Saint-Etienne du Mont
Le dernier jubé de Paris !

Le jubé a peu à peu disparu des églises, remplacé par la chaire. En effet, ils furent détruits alors que le style gothique passait de mode, mais aussi pour permettre à tous de voir le maître-autel et de casser cette séparation entre les fidèles et les clercs. C’est pour cette raison que les jubés furent aussi victimes des protestants durant les guerres de religion. Celui de l’église Saint-Etienne-du-Mont a échappé à la destruction voulue les paroissiens, dans la première moitié du XVIIIe siècle. Ça aurait été vraiment dommage !

Du Panthéon au Val de Grâce

Le lycée Henri IV

Derrière le Panthéon, nous passons devant le lycée Henri IV. Plutôt que d’un lycée, nous avons l’impression de passer devant un édifice religieux. C’est parce que nous longeons le réfectoire de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, datant du XIIIe siècle. En plein milieu du lycée, la tour que nous voyons apparaître est la tour de Clovis, l’ancien clocher de l’église, dans un mélange de styles roman et gothique. Ce n’est qu’en 1795 que l’Ecole centrale du Panthéon remplace l’abbaye. En 1873, on lui donne son nom actuel, le lycée Henri IV.

Un peu plus loin, la rue Clovis coupe un mur pas comme les autres. C’est un vestige de l’ancienne enceinte de Philippe Auguste.

Mur d'enceinte de Philippe Auguste dans la rue Clovis
Je suis sûr qu’on pourrait passer devant sans trop le remarquer !

Retournons sur la place du Panthéon et continuons notre promenade, rue d’Ulm.

La rue d’Ulm et ses alentours

La place de l’Estrapade

La rue de l’Estrapade, en tournant à droite, coupe la rue d’Ulm, d’où on a une belle perspective sur le Panthéon. La place de l’Estrapade tient son nom du supplice infligé notamment aux soldats déserteurs. Dans la série Emily in Paris, l’héroïne habite au cinquième étage du numéro 1 de cette place.

Petit aparté : j’ai commencé à regarder la série et au moment d’écrire ces lignes, je n’ai vu que le premier épisode. C’est fou le nombre de clichés, dont certains totalement injustifiés, que j’ai pu voir en seulement une demi-heure… En tout cas, j’attends toujours de commencer mes journées à 10h30 et mes pauses de trois heures le midi. Quoique ça me ferait terminer très tard, il ne vaut mieux peut-être pas.

Le musée Pierre et Marie Curie

C’est tout logiquement qu’on trouve le musée Curie dans la rue Pierre et Marie Curie. Les bâtiments de la fondation du Radium accueillent maintenant un musée présentant les appareils utilisés par la famille de scientifiques durant leurs travaux de recherches. « la famille », car la fille de Pierre et de Marie, Irène, est également devenue une scientifique de renom. En 1903, le couple obtient le prix Nobel de physique avec Henri Becquerel pour leurs recherches sur la radioactivité. Marie Curie obtient le prix Nobel de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium. Leur fille, Irène Joliot-Curie, obtient quant à elle le prix Nobel de physique en 1935 pour sa découverte de la radioactivité artificielle.

Dans une salle près de laquelle les visiteurs découvrent le laboratoire de Marie Curie et son bureau, des panneaux explicatifs et divers objets sont consacrés au radium et à ses utilisations, à la vie de la famille Curie ainsi qu’aux traitements contre le cancer, domaine dans lequel l’Institut du Radium est toujours très actif. La visite est gratuite et limitée à une heure afin de laisser tout le monde en profiter. Car en effet, il y avait beaucoup de visiteurs lors de mon passage ! Mais une heure suffit largement pour tout voir, pour vous donner un ordre d’idée, il m’a fallu trois quarts d’heure.

Au numéro 45 de la rue d’Ulm se trouve l’Ecole Normale Supérieure dont on peut voir la façade du bâtiment depuis la rue.

Tournons à droite, rue Gay-Lussac, puis à gauche, rue Saint-Jacques.

L’église Saint-Jacques du Haut Pas

En 1459, année de la suppression de l’Ordre des Hospitaliers, les quelques frères présents sur ces lieux, qui leur appartiennent, se trouvent au milieu des champs entourant la capitale. Mais la population augmente et les habitants des lieux viennent prier dans la chapelle devenue celle des Bénédictins, qui n’apprécient guère ce remue-ménage. En 1584, on construit donc ici une première chapelle. Mais elle devient trop petite, si bien qu’en 1630, d’importants travaux ont lieu. Mais l’église se trouve dans un quartier pauvre, les travaux prennent du temps, si bien que l’édifice se retrouve avec un style épuré.

L’église Saint-Jacques du Haut Pas devient un foyer du jansénisme. La construction du nouvel édifice se termine en 1685. Malgré son style sobre, elle renferme quelques tableaux et vitraux intéressants ainsi qu’un orgue du XVIIe siècle.

On parle des jansénistes et des jésuites, mais qui sont-ils ?

Je vais sûrement simplifier les choses afin de fournir une explication rapide. Ces deux courants religieux apparaissent au XVIe siècle et s’opposent notamment sur l’interprétation de la grâce divine. Ils reprennent en cela un débat déjà ancien, débuté par Saint-Augustin et Pélage, ayant vécu au IVe et au Ve siècle. Alors que pour les jansénistes, le destin de chacun est écrit à l’avance, et que par conséquent, la grâce divine est accordée ou non à chacun dès la naissance, les jésuites croient au libre-arbitre, à même d’influer sur la grâce divine au moment du Jugement Dernier.

Sur la façade principale, il manque une tour : seule celle de gauche est présente.

Autour de l’église Saint-Jacques du Haut Pas

Après avoir traversé la rue de l’Abbé de l’Epée, l’institut national des jeunes sourds se trouve sur la droite. On trouve à l’intérieur un four gallo-romain du Ier et IIe siècle, visible sur réservation auprès de l’Institut.

Un portail Art nouveau ferme l’entrée du numéro 14 de la rue de l’Abbé de l’Epée. Une belle façade se trouve quelques mètres plus loin. Au numéro 8 de la rue Henri Barbusse, un curieux bas-relief orne le mur de l’habitation.

Le Val de Grâce

Dans la prolongation de la rue Saint-Jacques, on trouve au numéro 1 de la place Alphonse-Laveran le Val de Grâce. Ça ne se devine pas forcément vu de là, mais le Val de Grâce est une ancienne abbaye du XVIIe siècle. C’est Anne d’Autriche qui fît construire l’abbaye et l’église en 1643, par François Mansart, puis par Jacques Lemercier, Pierre le Muet et Gabriel Le Duc, qui reprennent les plans du premier. En 1793, elle devient un hôpital des armées et accueille désormais le service de santé des armées.

façade de l'église du Val de Grâce
L’église du Val de Grâce est de style baroque, un baroque français, donc plus sobre que le baroque italien.

On peut entrer par la petite porte de droite pour visiter le musée du Service de santé des armées. Dans le cadre de cette visite, il est possible de découvrir l’église, visible depuis la place Alphonse-Laveran. Inspirée de l’église Saint-Pierre et l’église du Gésu à Rome, le plus bel élément est sûrement sa grande coupole peinte, recouvrant l’édifice de style baroque. L’intérieur est rempli de pilastres richement ornés et de nombreux bas-reliefs.

Dôme de l'église du Val de Grâce
J’ai essayé de reconnaître les scènes représentées, mais ça me donne le tournis. Bon, et même sans ça, je n’en ai aucune idée…

Du Val de Grâce à la rue Mouffetard

Quelques éléments inattendus

La rue Saint-Jacques débouche sur le boulevard de Port-Royal. Nous tournons à gauche pour le parcourir. Dans la rue des Flatters, un curieux magasin de lampes se trouve au numéro 4. Spécialisée dans la vente et la réparation d’éclairages anciens, la boutique Lumières de l’œil fait aussi office de musée. Le vendeur propose une visite guidée d’un peu moins d’une heure.

éclairages dans le musée des éclairages anciens
Si vous pensez avoir une collection de lampes, j’ai bien peur qu’elle soit dans l’ombre de celle-ci, tant le magasin contient d’éclairages anciens…

Après le boulevard Port-Royal, nous prenons le boulevard Saint-Marcel et tournons à gauche, rue Geoffroy Saint-Hilaire. Au numéro 5, nous passons devant un ancien marché aux chevaux. Levez les yeux, vous devriez voir une tête de cheval sur la façade.

A gauche, la rue du Fer à Moulin mène au square Théodore Monod. On y trouve le bas-relief des boulangers, réalisé en 1897 pour l’exposition universelle ayant eu lieu trois ans plus tard. De l’autre côté de la rue Scipion, le bâtiment est l’ancienne boulangerie des hôpitaux de Paris. On trouve dans la cour une façade de style Renaissance du milieu du XVIe siècle. Encore faut-il que ce soit ouvert ! Je pense qu’il y avait des travaux quand j’y suis passé.

Continuons et tournons à gauche dans la rue de Bazeilles. 

L’église Saint-Médard

L’église Saint-Médard se trouve après la fontaine Guy Lartigue et au début de la rue Mouffetard (ou à la fin…). Débutée au XVe siècle, sa construction s’étend sur les trois siècles suivants. Cela lui permet de témoigner des évolutions de style au cours de cette période : gothique (nef et fenêtre de la façade principale), Renaissance et classique. Les parties les plus récentes se trouvent vers l’entrée tandis que la chapelle derrière le chœur date du XVIIIe siècle. Un panneau indiquant la date de construction de chaque partie se trouve à l’intérieur de l’église, chose fortement appréciable pour tous ceux qui ne connaissent pas très bien les styles architecturaux !

L’église Saint-Médard est l’église des artistes : on y trouve un grand nombre de tableaux répartis dans les différentes chapelles. Remarquez au plafond les clés de voûte et les sculptures qui les décorent. Enfin, notons que les vitraux témoignent de plusieurs styles différents et méritent également de l’attention.

La rue Mouffetard

Datant au moins du XIIIe siècle, la rue Mouffetard se trouvait près de la Bièvre, une rivière maintenant enfouie sous les rues de Paris. L’axe est celui de l’ancienne voie romaine qui menait vers Lyon. On y trouve maintenant de nombreux commerces et restaurants, un cinéma d’art et essais et un théâtre de marionnettes.

Une fois arrivé au niveau de la place de la Contrescarpe, nous entrons dans la rue de Lacépède, à droite, puis dans la rue Monge, de nouveau à droite. De nombreux immeubles Haussmanniens entourent la place Monge, que nous traversons pour continuer notre route jusqu’à la rue du Puits de l’Ermite (à gauche), qui nous mène devant la Grande Mosquée de Paris.

Le quartier du jardin des plantes

La Grande Mosquée de Paris

Le projet de bâtir un lieu de culte musulman à Paris remonte au XIXe siècle. Mais il tarde à voir le jour. Finalement, après la fin de la Première Guerre Mondiale, il s’agit d’honorer les combattants de confession musulmane morts pour la France pendant la guerre. La construction se termine en 1926.

La mosquée est de style hispano-mauresque (andalou et almohade), inspirée de la mosquée el-Karaouine de Fès. Ce n’est pas son seul lien avec le Maroc, puisque sa construction a fait intervenir des artisans de Fès et Meknès et le sultan marocain Moulay Youssef était présent lors de l’inauguration de la mosquée. Un petit bout de Maroc à Paris ! Et elle ne fait pas pâle figure en comparaison avec les mosquées marocaines. On y retrouve tous les éléments caractéristiques de l’architecture marocaine : la porte d’entrée ressemblant aux portes d’apparat sur les murs des anciennes cités marocaines, l’utilisation de zellige… 

cour intérieure de la grande mosquée de Paris
minaret de la grande mosquée de Paris
Je n’ai pas réutilisé de photos de mon article sur Fès !

La visite ne coûte que trois euros, c’est bien moins cher qu’un billet d’avion n’est-ce pas ?

En tournant à droite dans la rue Lacépède, nous arrivons devant le jardin des plantes. J’en parle dans la partie juste après, mais il est préférable de prévoir une demi-journée, voire une journée pour le visiter sans se presser.

Le jardin des plantes

En 1635, un édit royal institue le jardin royal des plantes médicinales, neuf ans après que le roi ait autorisé Guy de la Brosse et Jean Héroard, médecins et apothicaires, d’en installer un dans le faubourg Saint Victor. En 1640, le jardin ouvre au public. Buffon est le surintendant du Jardin du Roi de 1739 à 1788. Il développe grandement le jardin, qu’il étend jusqu’à la Seine. Il crée l’amphithéâtre, le belvédère, des galeries… A la Révolution, le Jardin des Plantes se voit confier trois missions : la recherche, la conservation d’espèces végétales et animales et l’enseignement.

Il y a de très nombreuses choses à voir dans le Jardin des Plantes, et il est aisé d’y rester une journée complète. Je vais essayer de dresser une liste, en partant de la Seine au sud, puis en faisant demi-tour pour revenir face à la Seine par le côté Nord.

La grande allée jusqu’à la Grande galerie de l’Evolution

La grande allée jusqu’à la galerie de l’Evolution se compose de galeries au sud, une perspective à la française au centre, et des jardins au nord.

La galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée

Construite en 1898, la galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée présente cinq mille pièces, entre squelettes de dinosaures, organes d’animaux actuels, fossiles, reconstitutions d’animaux…

La visite coûte 7€ (gratuit pour les moins de 26 ans) et peut s’effectuer entre 10h et 18h.

Le jardin écologique

Le jardin écologique ne peut se visiter que le temps d’une visite guidée (d’une durée d’1h30). On ne dirait pas, mais c’est un ancien arboretum. La nature y a repris ses droits, et il constitue maintenant un petit coin sauvage en plein Paris.

Le jardin d’iris et de plantes vivaces

Malheureusement, le jardin des iris est fermé durant le week-end. Il ouvre en semaine de 8h30 à 15h30. Mais en dehors de ces horaires, il est toujours possible d’admirer à travers les barrières les nombreux iris, ainsi que les 450 espèces de plantes vivaces.

Juste à côté du jardin d’iris, le manège dodo semble sorti des années 1930. Il est cependant ici depuis 1992, et son thème est les animaux disparus ou en voie de disparition. Les enfants peuvent donc faire un tour sur un dodo de l’île Maurice, un tricératops ou un loup de Tasmanie…

La galerie de botanique

Située elle aussi dans la partie sud de la grande allée, la galerie de botanique est le plus ancien et le plus grand herbier du monde. Il n’y a pas moins de huit millions de spécimens !

La galerie de botanique ouvre de 10h à 17h, tous les jours sauf le mardi. Le billet pour les grandes serres inclut la visite de la galerie de botanique.

Le jardin de l’école de botanique

En face de la galerie de botanique, le jardin de l’école de botanique rassemble environ quatre mille espèces de plantes alimentaires ou médicinales.

Le jardin de l’école de botanique ouvre de 8h à 17h30, avec une prolongation jusqu’à 19h45 pendant l’été.

La galerie de minéralogie et de géologie

Après les fossiles et les plantes, nous voilà au royaume des cailloux. Mais pas n’importe quels cailloux. On y trouve des minerais, des météorites, parmi les plus beaux de la collection du Muséum national d’Histoire naturelle et dont certains proviennent des collections des rois Louis XIII et Louis XIV. La collection de cristaux est l’une des plus riches du monde.

Ouverte de 10h à 17h de novembre à février (jusqu’à 18h de mars à octobre), tous les jours sauf le mardi, la galerie de minéralogie et de géologie se visite moyennant un prix d’entrée de 7€.

Les grandes serres

Entre 1834 et 1836, l’architecte Charles Rohault de Fleury applique à grande échelle les principes de l’architecture métallique pour construire deux grandes serres métalliques. Elles sont alors chauffées à la vapeur. D’autres serres les rejoignent durant le siècle suivant. Une grande partie de la collection est perdue lors des guerres mondiales, lorsque la pénurie de carburant oblige à couper le chauffage. Rénovées entre 2005 et 2010, les serres sont consacrées à quatre thèmes (un par serre) : les forêts tropicales et humides, le désert, la Nouvelle-Calédonie et l’histoire des plantes.

Les grandes serres sont ouvertes de 10h à 17h (18h l’été), et l’entrée coûte 7€ (5€ pour les moins de 26 ans), combinée avec la galerie de botanique.

La Grande galerie de l’Evolution

Au bout de la grande allée fleurie, le bâtiment est celui de la Grande galerie de l’Evolution, l’attraction la plus réputée du Jardin des Plantes. Nous sommes ici dans un véritable temple des animaux, répartis sur plusieurs étages. Au rez-de-chaussée, on découvre une grande diversité d’animaux de toutes tailles. Au premier étage se trouve la fameuse galerie de l’Evolution, où de nombreux animaux naturalisés sont tournés dans la même direction. Le deuxième étage présente l’influence de l’action humaine sur les animaux, que ce soit la domestication, la pollution ou la chasse. Une salle est consacrée aux espèces en voie de disparition ou disparues. Au troisième étage, un rhinocéros ayant appartenu à Louis XV puis Louis XVI, de ce fait le plus ancien animal naturalisé du musée, accueille les visiteurs qui découvriront ici les théories du vivant, de Lamarck à Darwin aux dernières découvertes concernant l’ADN.

Au premier étage, la galerie des enfants présente de façon ludique la biodiversité et les questions environnementales aux enfants. Quatre milieux sont présentés, dont la ville de Paris et la forêt amazonienne.

La Grande galerie de l’Evolution est ouverte de 10h à 18h, tous les jours sauf le mardi. L’entrée coûte 10€ pour l’exposition principale, 12€ avec en plus l’exposition temporaire ou la galerie des enfants, 14€ pour tout inclus.

La partie Nord du Jardin des Plantes

Le cabinet de curiosités de Bonnier de la Mosson

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, Joseph Bonnier de Mosson établit une grande collection d’animaux et d’outils scientifiques. Il met tant d’argent dans sa passion qu’à sa mort, ses créanciers la saisissent et en vendent une partie pour se rembourser. Buffon se porte acquéreur de l’un des cabinets, contenant notamment de très nombreux insectes. Derrière les vitrines richement ornées en bois de Hollande, restaurées en 1979 et classées Monument Historique l’année suivante, le visiteurs découvre des insectes et arthropodes, des oiseaux, des coraux, des cornes de rhinocéros ou de narval…

Le jardin anglais

Dans le jardin anglais, situé au nord-ouest du Jardin des Plantes, on trouve le labyrinthe, au sommet duquel se dresse un kiosque métallique : la gloriette de Buffon. Quelques chauves-souris y nichent ! L’été, il y a bien plus d’ombre que dans la partie sud, ce qui est très appréciable.

La gloriette de Buffon est la plus ancienne construction métallique de France. Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, en plus d’être le surintendant du Jardin du Roi, dirigeait les forges dont provient l’acier utilisé dans sa construction.

Non loin de l’entrée nord-ouest, une statue de lion dévorant un pied humain accueille les visiteurs. Mais rassurez-vous, cela ne peut pas être un mauvais présage. En effet, il n’y a plus de lion dans le Jardin des Plantes ! Le sculpteur, Henri Jacquemont, est également l’auteur des lions sur la place Félix Eboué dans le treizième arrondissement.

Le jardin alpin

Le jardin alpin rassemble plus de deux mille plantes qui, bien qu’elles ne soient pas toutes originaires des Alpes, proviennent des montagnes (montagnes françaises, Himalaya…). Si le jardin est en cuvette et que les plantes sont en contrebas, 3 mètres en dessous du reste, c’est pour reproduire les conditions climatiques des montagnes (pente, moindre ensoleillement…). Au printemps au moins, il ne fait pas beaucoup plus froid que dans le reste du jardin.

Le jardin alpin ouvre de 8h à 17h30 et l’entrée est gratuite.

La ménagerie

La ménagerie du Jardin des Plantes a ouvert en 1794. Elle accueille d’abord les rares survivants de la ménagerie royale de Versailles et les animaux confisqués aux forains des ménageries anbulantes, dont l’activité est interdite à Paris en 1793. Puis de nombreux animaux offerts par des pays étrangers les rejoignent. La ménagerie du Jardin des Plantes est agrandie en 1860 afin d’étudier les animaux évoluant dans de plus grands espaces. En 1934, certains pensionnaires sont un peu à l’étroit dans la ménagerie. Ils sont déménagés dans le parc zoologique de Vincennes. Progressivement, le manque d’entretien affecte les capacités d’accueil de la ménagerie, qui subit la concurrence de zoos plus modernes. Plusieurs rénovations sont effectuées dans les années 1980, et l’ensemble des bâtiments sont classés Monuments Historiques en 1993. La plupart des grands animaux sont transférés au zoo de VIncennes, à mesure que les luttes pour le bien-être animal progressent.

Durant le siège de Paris par les Prussiens en 1870, de nombreux animaux de la ménagerie du Jardin des Plantes finirent dans les assiettes. Ainsi, des chroniqueurs anglais se font critiques gastronomiques et déconseillent la consommation de viande d’éléphant. Certains animaux tels que les singes, les hippopotames (vendus trop cher) ou les lions et les tigres, jugés trop dangereux, sont épargnés.

A l’ouverture de la ménagerie, les parisiens pouvaient y découvrir de nombreux animaux exotiques, qui étaient bien rares en France à cette époque. La ménagerie a conservé ce rôle. Six-cents animaux y sont présents. Avec tout ça, on en oublierait plus l’architecture des bâtiments tels que la rotonde de 1812, la galerie des reptiles de 1870, la grande volière de 1888 ou encore la singerie de 1934.

La ménagerie du Jardin des Plantes est ouverte tous les jours de 10h à 17h et l’entrée coûte 10€.

Les arènes de Lutèce

Depuis le jardin des plantes, prendre la rue Lacépède puis la rue de Navarre pour arriver devant un square. On y trouve les anciennes arènes de Lutèce, construites au IIe siècle. Deux siècles plus tard, elles sont abandonnées et tombent petit à petit dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1868 qu’elles refirent surface, lors du percement de la rue Monge. Elles échappèrent alors de peu à la destruction, bien que la restauration de 1915-1916 n’ait pas été sans dégâts. Elles offrent maintenant, grâce à leurs gradins, aux habitants du quartier des bancs sur lesquels s’asseoir.

On trouve dans le square de nombreuses espèces d’arbres, dont un fau de Verzy à la forme pour le moins très particulière !

Descendre la rue des Arènes puis tourner à gauche sur la rue Linné.

Autour de l’Université de sciences

De nombreuses sculptures garnissent la façade du bâtiment à l’angle entre la rue Linné et la place Jussieu. L’Université détient une grande collection de minéraux qu’il est possible de voir. Il y en a plus d’un millier ! A découvrir le lundi et du mercredi au samedi. La seule fois que je suis rentré dans ce campus, c’était pour passer les TP de biologie du concours BCPST. Il n’y a pas eu de minéraux durant l’épreuve, et heureusement !

Au-dessus du restaurant le Buisson Ardent, un bas-relief représente le Buisson ardent de la Bible, quand Dieu se révèle à Moïse lors de l’Exode.

L’Institut du Monde Arabe

En 1987, une initiative est prise de bâtir ce musée afin de mieux faire connaître la culture arabe. Construit par Jean Nouvel, également auteur du musée du quai Branly, ce grand bâtiment et ses fenêtres en verre renferme sept étages, avec des expositions sur de nombreux supports afin de découvrir les villes de la région, les coutumes, les religions… On y trouve aussi un cinéma et une médiathèque.

Pour terminer, vous pouvez aller faire une petite marche aux bords de Seine.

A ne pas manquer

Le Panthéon
La plus belle église : Saint-Etienne du Mont, dont l’entrée est gratuite, et le Val de Grâce.
Une promenade au hasard autour de Saint-Séverin ou de la rue Mouffetard.
Le jardin des Plantes au printemps.
Les cinémas d’art et essai.

Le mot de la fin

Le cinquième arrondissement est très dense, et pourrait se découper en deux visites : du quartier Saint-Séverin jusqu’au Panthéon, et du Val de Grâce au jardin des Plantes. C’est l’arrondissement des amateurs de cinéma avec ses cinéma d’arts et essais qu’on se plaira à découvrir à travers d’une promenade sans réel itinéraire. Le Panthéon, monument emblématique du cinquième arrondissement, est entouré par une grande partie des principaux sites à voir. Le jardin des plantes, entouré de rues aux noms de scientifiques, invite à la découverte des évolutions dans ce domaine ayant eu lieu au XIXe siècle.

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