Un parcours pour visiter Bordeaux
Le nom de Bordeaux évoque bien entendu ses célèbres vins dont la renommée a fait le tour du monde. Capitale de la région Nouvelle-Aquitaine, elle dispose de nombreux autres atouts, notamment architecturaux avec ses nombreuses places et rues entourées de façades remarquables.
La localisation de la ville est également un point appréciable, puisqu’elle ne se situe pas très loin de la Dordogne avec la vallée de la Vézère, de La Rochelle ou Saintes, de l’océan Atlantique ou encore des montagnes des Pyrénées.
Un peu d’histoire
De l’antiquité au Moyen-Age
La ville est déjà occupée depuis quelques siècles quand les romains arrivent. Ils y développent la vigne et aménagent la ville à la romaine, c’est-à-dire autour de deux grands axes routiers qui sont maintenant la rue Sainte-Catherine ainsi que les rues Porte Dijeaux et Saint-Rémi. Bordeaux est un carrefour de commerce entre le nord et le sud-est de l’Europe et devient une ville portuaire. On y échangeait notamment du vin d’Italie contre de l’étain d’Angleterre. La ville devient la capitale de l’Aquitania, à la place de Saintes.
Les invasions barbares poussent à la construction d’un mur d’enceinte, qui servira plus tard dans les conflits entre francs et wisigoths, francs et omeyyades (le premier califat qui s’étendait alors jusqu’au nord de l’Espagne) qui pillent la ville, de même que le feront les Vikings à deux reprises au cours du IXe siècle.
Du Moyen-Age à l’époque moderne
En 1152, Aliénor d’Aquitaine, alors duchesse de la région, n’a pas meilleure idée que de se marier avec le roi d’Angleterre après avoir été répudiée par celui de France. Elle amène avec elle sa région qui restera dans le giron anglais jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans. Durant l’époque anglaise, Bordeaux prospère grâce au commerce de vin. La région bénéficie de privilèges commerciaux avec l’Angleterre.
La guerre de Cent Ans terminée, la ville reste assez anglophile. Charles VII décide de construire des châteaux en ville. Si ces constructions peuvent être utiles pour la défense de la ville, les canons ne sont pas tournés du bon côté pour ce faire. En effet, la construction de ces châteaux vise surtout à calmer d’éventuelles velléités de révolte de la ville.
Et il ne pensait pas si bien dire, puisque la ville se révolte au milieu du XVIe siècle. Comme de nombreuses villes en France, les guerres de Religion laissent leurs traces. Cependant, Bordeaux est aussi la ville de l’humanisme avec Montaigne (Maire de la Ville de 1581 à 1585). Il forme avec Montesquieu et Mauriac les trois M de la ville.
De l’époque moderne à nos jours
Au XVIIe siècle, la ville redevient prospère grâce à son port, le plus grand de France. Elle s’enrichit du commerce avec les colonies mais aussi par le commerce d’esclaves. Cet enrichissement s’accompagne de la construction de plusieurs arcs de triomphe comme sur la place de la Victoire, celui près de la place Gambetta, et d’autres qui se trouvent à l’emplacement des anciennes portes de la ville. On construit également au XVIIIe le Grand Théâtre, la Place de la Bourse et on aménage sur 10 hectares environ le Jardin Public, un jardin à la française.
Après les guerres napoléoniennes, le château Trompette, en bord de la Garonne, est détruit et laisse place à la place des Quinconces. Sur ordre de Napoléon 1er, on construit enfin un pont que l’on nommera tout simplement le pont de pierre pour relier le centre-ville au quartier de La Bastide, sur la rive droite. La ville s’étend alors au XIXe sur l’autre rive. La ville accueillera le gouvernement français au cours des trois dernières guerres. A la suite de la Seconde Guerre Mondiale, on construit à toute vitesse et ce ne sont pas moins de trois nouveaux ponts qui franchissent la Garonne. La ville continue toujours son expansion, le tram est installé en 2003 et poursuit son extension sur les villes de la périphérie.
Visiter Bordeaux
Si vous vous demandez pourquoi visiter Bordeaux, je vous informerais simplement que la ville a été élue par le Los Angeles Times comme étant LA ville à visiter en 2017. Bon, OK, c’était il y a trois ans… Mais ça place quand même la barre haut, non ?
Etant donné que j’y ai habité quelques années, j’ai eu l’occasion de faire pas mal le tour de la ville. Cela me permet d’avoir une vision assez complète des choses à voir.
Ne l’écoutez-pas, il a tout fait au pas de course durant les deux week-ends qui ont précédé son départ.
Hum hum, que nenni ! Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur internet…
J’ai essayé de faire un circuit, mais c’est presque mission impossible… Ce qui était pratique en Indonésie, à Madagascar ou aux Etats-Unis, c’est que j’ai présenté les choses dans l’ordre dans lequel je les ai faites. Mais à Bordeaux, j’ai un peu visité n’importe comment…
Voilà donc comment nous allons procéder : nous allons partir de la place de la Victoire pour visiter le centre-ville, qui correspond peu ou prou à la ville entourée des remparts. Puis, je présenterai les quartiers périphériques dans un ordre hasardeux. Et comme je mets des grands titres, vous pourrez vous y retrouver facilement.
C’est bon, on peut y aller ?
Le centre-ville
Le départ de la place de la Victoire
Nous commençons la visite par l’une des places les plus animées de la ville, repère des étudiants de la faculté de médecine que vous pouvez voir sur la place, et le jeudi soir point de rencontre des étudiants venant des Ecoles et universités périphériques. Cette agitation était déjà présente au Moyen-Age, la foire ayant lieu à cet endroit. L’arc de triomphe est situé, comme indiqué dans la première partie, à l’emplacement d’une ancienne porte de la ville. Vous allez en croiser d’autres. L’obélisque et les tortues sont l’œuvre d’un sculpteur d’origine tchèque : Ivan Theimer, avis aux connaisseurs. Ils ne datent que de 2005.
Nous empruntons ensuite la rue Sainte-Catherine. Avec son kilomètre et quart, c’est l’une des plus longues rues piétonnes d’Europe. Mais rassurez-vous, nous n’allons pas la remonter en entier, tout comme nous n’allons pas faire de shopping (l’endroit s’y porte). Sachez que c’était l’une des voies principales dès l’Antiquité !
La grosse cloche
En arrivant Cours Victor-Hugo, tournez à droite. Sur la gauche, vous devriez voir la Grosse Cloche, que vous reconnaîtrez à son apparence de porte et grâce… A sa cloche ! C’était là que se trouvait l’hôtel de ville au XVe siècle. Adossée à ce monument, vous trouverez l’église Saint-Eloi du XIIe siècle. La rue Saint-James était une rue empruntée par les pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle. C’est aujourd’hui une rue animée avec de nombreux commerces.
Nous continuons quant à nous sur le Cours Victor Hugo au bout duquel vous pouvez voir le pont de pierre. Construit en 1819 après quelques retards, il permet enfin de relier la rive droite, située à 487 mètres de là. Pour la petite anecdote, il était prévu que le pont soit détruit pour en construire un plus large. Cependant, le début de la Seconde Guerre Mondiale entraîna l’abandon de ce projet.
Le début des quais et la Porte Cailhau
Sur la gauche, vous ne devriez pas tarder à voir la Porte Cailhau. Porte fortifiée de la ville au Moyen-Age, comme en témoignent les mâchicoulis, elle illustre la période de transition avec la Renaissance, qui a amené les fenêtres à meneaux et leurs décorations. Elle peut se visiter.
Passez la porte et continuez sur la rue du palais de l’Ombrière, aujourd’hui détruit. C’était la résidence des ducs d’Aquitaine, puis le lieu où se réunissait le Parlement de la ville. En continuant, vous arriverez sur la rue du Loup , où, au numéro 76, l’hôtel particulier de Ragueneau a un portail surplombé d’une voûte en trompe ondée et agrémentée d’une glycine labellisée « remarquable » de plus de 150 ans. A voir si c’est le printemps ! L’hôtel en lui-même n’a rien de particulier, il a hébergé les archives municipales.
Une affaire de places : de la place Camille Jullian à la place de la Bourse
De l’Utopia à l’église Saint-Pierre
En prenant la rue du Serpolet ou la rue du Pas-Saint-Georges, vous arriverez sur la place Camille Jullian . L’Utopia, un cinéma, proposant une riche programmation de films français et internationaux pas toujours très connus, a été installé dans une ancienne église. Je viens de vous donner la réponse d’une question de l’un des parcours proposés par l’Office de Tourisme… Les places ne sont vraiment pas chères !
Prenez la rue Saint-Siméon sur la droite (en étant face à l’Utopia) et trouvez la rue Vinet. Le long de cette rue, vous verrez un square accueillant le plus long jardin vertical jamais réalisé à ce jour. L’endroit est très calme et en retrait des places fréquentées.
En tournant à droite puis à gauche, vous arriverez devant l’église Saint-Pierre. Datant du XIV-XVe siècle, elle a remplacé un édifice plus ancien (sanctuaire du Vie siècle et paroisse du XIIe siècle). C’est non loin d’ici que se trouvait le premier port de la ville, à l’embouchure de petits ruisseaux (dont l’un se trouve sous le Cours d’Alsace et Lorraine).
En prenant la rue Parlement-Saint-Pierre, on arrive sur la place du Parlement. Cette place, créée en 1760, est bordée d’immeubles richement décorés du XVIIIe siècle, qui entourent une fontaine, construite en 1865. Sur cette place, une très bonne librairie : La Machine à Lire.
La célèbre Place de la Bourse
En allant vers la Garonne, vous arrivez à la Place de la Bourse, la plus connue et la plus belle des places de Bordeaux. Cette place, inaugurée en 1755, constituait la première ouverture des remparts. Avec ces immeubles typiques du classicisme, elle donnait sûrement une image plus prospère de la ville que d’austères remparts ! A l’origine, une statue de Louis XV se trouvait au centre de la place. Elle a été fondue à la Révolution et remplacée en 1869 par la fontaine des Trois Grâces, encore présente aujourd’hui. Sur les façades des bâtiments, vous pouvez observer de nombreux mascarons. Il y en aurait près de 3000 en ville. Ils représentent le visage de dieux grecs, d’animaux, de personnages lambdas représentatifs de l’histoire de la ville…
De l’autre côté de la rue se trouve le miroir d’eau, dans lequel se reflètent les bâtiments de la Place de la bourse, ce qui peut permettre de très jolies photographies. Des jets d’eau se déclenchent de façon aléatoire. Mis en place en 2006, il sert maintenant de « piscine » pour les bordelais… Au moins, l’absence de maîtres-nageurs ne pose aucun risque…
Toujours plus de places : de l’esplanade des Quinconces à la place Gambetta
L’esplanade des Quinconces
En continuant sur les quais, vous arriverez sur la place des Quinconces. Impossible de la rater : c’est la plus grande place de France. Bâtie à la place du château Trompette, elle tient son nom de la disposition des arbres sur ses côtés. Elle est aménagée au début du XIXe siècle, mais ce n’est qu’en 1883 que l’on commence l’immense colonne à la mémoire des Girondins, un groupe politique important lors de la révolution jusqu’à leur arrestation en 1793.
Suivez le tracé du tram B pour arriver devant le Grand Théâtre. Ce théâtre à l’italienne, inauguré en 1780, a un style qui fait fortement penser à l’Antiquité. Au sommet des 12 colonnes corinthiennes se trouvent 9 statues de muses et 3 statues de déesses antiques. Pour le visiter, vous devez réserver du mardi au samedi, de 13h à 18h30. Les visites se font à 14h30, 16h et 17h30 pour un prix de 6€ (gratuit pour les enfants de moins de 12 ans).
Une église cachée
Remontez le Cours de l’Intendance. Avec le cours Georges-Clemenceau et les allées de Tourny, le cours de l’Intendance forme un triangle dont le centre est la place des Grands Hommes, triangle appelé par les Bordelais le « triangle d’or ». Les magasins les plus prestigieux de la ville y sont regroupés. Vous y trouverez des immeubles du XVIIe siècle et une belle vue sur la Cathédrale Saint-André. Avant d’aller sur la Place Gambetta, tournez à droite et prenez la rue Martignac. Vous arriverez devant l’église Notre-Dame. Un peu cachée, c’est pourtant, de mon avis, l’une des plus belles églises de la ville grâce à sa façade richement décorée (baroque) et ses nombreux tableaux à l’intérieur.
Pour la petite anecdote, je l’ai découverte complètement par hasard alors que je me rendais au travail après avoir fait mes vaccins pour aller en Indonésie. A côté la Salle capitulaire et le cour Mably (ancien cloître de l’église Notre-Dame). Les bâtiments abritent la cour régionale des comptes. La salle capitulaire et le cloître accueillent régulièrement des expositions ou des événements culturels.
Une autre place
En revenant sur le Cours de l’Intendance, nous pouvons maintenant nous rendre sur la place Gambetta. Aménagée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c’est l’œuvre de l’architecte André Portier. Au XIX les Frères Bühler aménagent un parc au centre. Il a été remplacé récemment, puisque la place a été réaménagée récemment. Les travaux sont toujours en cours fin 2019.
A partir de la place Gambetta, prenez le Cours Georges Clémenceau , une large rue encadrée d’arbres, pour arriver au Jardin Public. D’abord jardin français, créé au milieu du XVIIIe siècle, il devient jardin anglais en 1856. D’un style romantique, c’est le lieu de rencontre des hommes d’affaires à l’époque. Aujourd’hui lieu de promenade et de repos (oui, on peut s’allonger et marcher sur les pelouses !).
Sur le Cours Clémenceau, vous pouvez vous engager sur la rue Fondaudège et tourner à gauche à la rue Sansas ou la rue du Dr Albert Barraud pour apercevoir le Palais Gallien. Cette construction, qui n’est pas un palais et n’a rien à voir avec l’empereur romain Gallien, est un amphithéâtre romain.
De l’église Saint-Seurin à la Cathédrale Saint-André
La plus anciennes église de la ville
En revenant à la place Gambetta, empruntez la rue Judaïque puis 2e route à droite. Vous arriverez devant la basilique Saint-Seurin. Construite sur une nécropole du IVe siècle, c’est l’une des plus anciennes églises de la ville. La première chapelle est détruite lors des invasions normandes au IXe siècle. Une église est reconstruite au début du Xie siècle. Certaines chapelles datent néanmoins du XIVe siècle. En face de l’église, vous pouvez voir la façade de l’hôtel Frugès. Si la façade ne casse pas trois pattes à un canard, l’intérieur vaut le coup d’être visité. Cependant, les visites ne sont possibles que durant les journées du patrimoine…
Retournez à la place Gambetta et empruntez la rue du Dr Charles Nancel Penard puis tournez sur la gauche sur le Cours d’Albret. Vous pouvez voir le jardin du palais Rohan (aujourd’hui l’Hôtel de Ville) sur votre gauche, puis suivre le tram à gauche pour passer devant le Tribunal de Grande Instance. Pour les amateurs d’architecture contemporaine, il a été réalisé en 1998 par le cabinet Richard Rogers). A cet endroit se dressait le château du Hâ, l’un des châteaux construits pour contenir les envies de révolte des bordelais. Deux tours sont encore visibles. La façade opposée, de style néoclassique, arbore quant à elle douze colonnes rappelant la Rome antique.
La place Pey Berland et la cathédrale
Au centre de la place Pey Berland se dresse la cathédrale Saint-André. C’est dans cette cathédrale, consacrée en 1096, après de multiples destructions de la première église du IIIe siècle, qu’eût lieu le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Louis VII. L’édifice actuel, de style gothique, date du XIIIe siècle. Ne ratez pas l’orgue, l’un des plus grands du pays. Le clocher, aussi appelé tour Pey Berland, est détaché de la cathédrale. Construit au XVe siècle, il s’est retrouvé isolé du reste de la cathédrale pour s’adapter au sol marécageux. J’entends souvent dire que ce type de sol fragiliserait l’édifice, soumis aux vibrations des cloches.
La tour Pey Berland peut se visiter, à condition d’être patient ou d’arriver en avance… Au sommet, on a une vue sur toute la ville ainsi que des panneaux retraçant l’histoire de Bordeaux. Et en bonus, c’est une très bonne occasion de faire du sport (quelques centaines de marches) !
Le palais Rohan jusqu’à la fin de la promenade
Ne partez pas tout de suite de la place, car il y a aussi le palais Rohan, plus connu sous l’intitulé d’hôtel de ville. Son nom lui vient du fait qu’il a été construit en 1771 pour un archevêque au nom à rallonge terminant par « Rohan ». Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan pour être exact. Eh non, aucune référence au Seigneur des Anneaux ici ! Après cela, le bâtiment est devenu tribunal révolutionnaire, palais impérial, palais royal puis enfin hôtel de ville. Je l’ai visité durant les journées du patrimoine. La guide nous a raconté que les grandes fenêtres étaient à la mode à l’époque et permettait aux gens riches de montrer leur style de vie aux plus pauvres afin de se faire envier. Chacun ses délires, hein…
Pour finir ce tour de la ville, vous pouvez revenir à la place de la Victoire. Si vous le faîtes en repassant devant le palais de justice puis en prenant à gauche sur le Cours d’Albret puis de nouveau à gauche sur le Cours Aristide Briand, vous pourrez voir la Bourse du Travail. Ce bâtiment fût construit en 1935 pour permettre aux syndicats de bénéficier d’un bâtiment plus spacieux. Quand j’y suis passé, un drapeau de la CGT flottait sur le toit, rendant le bâtiment reconnaissable, au cas où.
D’autres quartiers de Bordeaux
Oui, on ne peut pas toujours avoir plein d’imagination pour les titres.
Le quartier Saint-Michel
La bonne nouvelle avec ce quartier, c’est que le départ se fait de la place de la Victoire. En descendant le Cours de la Marne et en tournant sur la place André Meunier, vous devriez arriver à l’église Sainte-Croix. Cette église, avec une façade de forme assez inhabituelle, a été construite à la fin du XIe siècle . Edifiée entre le XIIe et le XIIIe siècle, ne subsistent que les murs de la nef et quelques vestiges du mobilier. Comme de nombreuses autres églises de la ville, les Sarrazins puis les Vikings l’endommagèrent fortement. Elle a été presque entièrement reconstruite par Paul Abadie au XIXe siècle Elle est dotée d’un orgue vert à l’intérieur.
Dans ce quartier se trouve aussi le jardin des remparts , parfois qualifié de « jardin mystérieux » sur internet. Et pour cause, difficile à trouver, il est en plus fermé depuis quelques temps… Il parait que dans ce jardin longeant les anciens remparts de la ville, on peut avoir de belles vues sur l’église Sainte-Croix par exemple.
On trouve aussi dans le quartier Saint-Michel la basilique Saint-Michel, qui a donné son nom au quartier. Bâtie du XIVe au XVIe siècle, d’un style gothique flamboyant, elle possède elle aussi un clocher indépendant. D’une hauteur de 114 mètres, on le voit de très loin ! Il a été restauré par Paul Abadie, l’architecte du Sacré-Cœur. Il y a des tableaux à voir dans certaines chapelles, cependant les pierres de la façade de l’entrée sont toutes noires.
Le quartier Saint-Michel, où s’installaient les immigrés de différentes nationalités au XIXe siècle, est resté cosmopolite et le marché propose des prix plutôt intéressants.
Au-delà de Meriadeck
Cette partie concerne l’église Saint-Bruno et le cimetière de la Chartreuse. La première a été bâtie au début du XVIIe siècle après les travaux d’assainissement des marais de la zone. D’un style baroque, on apprécie la visite pour les restes de peintures murales et son autel richement décoré.
Le cimetière, dont la porte est tout ce qu’il reste de l’ancien couvent des chartreux, est le lieu d’inhumation de certains personnages « connus ». J’utilise des guillemets car c’est relatif. Ma tante me souffle : Flora Tristan, femme de lettres et féministe, grand-mère du peintre Paul Gauguin, par exemple. Personnellement, je n’en connais aucun…
Le quartier des Chartrons
Le quartier des Chartrons tient son nom des moines de l’Ordre des Chartreux qui vinrent s’y installer au XIVe siècle. C’est le lieu où se trouvaient de nombreuses habitations de négociants de vin.
Tout d’abord, c’est le quartier où se trouve le GIP ATGeRi, où j’ai obtenu mon premier emploi ! Comment ça, vous n’en avez rien à faire ? C’était juste pour placer le nom « GIP ATGeRi », vous vous demandez bien à quoi cela correspond hein ? Eh ben, mystère !
Sinon, vous pourrez trouver sur les quais deux maisons flamandes et l’église Saint-Louis des Chartrons, construite à la fin du XIXe siècle ! Sur la même rue se trouve un temple protestant. Quand j’y suis passé, il y avait à l’intérieur une exposition ultra glauque. Sûrement de l’art contemporain que je ne suis pas destiné à comprendre…
Le quartier Bacalan
C’est un ingénieur néerlandais qui assèche les marais de cette zone au XVIe siècle. C’était un quartier d’usines, de manufactures et de négoces. Le tram électrique y arriva en 1890 jusqu’en 1958. Il reviendra en 2008. La cité des Lumières, immense bâtiment d’habitations construit en 1956, fût détruite en 1997 et laisse maintenant place à des petites habitations pavillonnaires et un quartier avec une vie associative riche. Avec l’arrivée du tram, le quartier se transforme et de nouveaux immeubles voient le jour. On y trouve aussi la base sous-marine de la Seconde Guerre Mondiale, aujourd’hui transformée en lieu d’expositions temporaires.
La rive droite
Une maison atypique et une église
C’est bon, on part à l’aventure en traversant la Garonne ! La rive droite, comme on l’appelle ici, avec son nom officiel la Bastide, est un quartier annexé à la commune de Bordeaux au XIXe siècle. Longtemps quartier industriel et populaire, il fait l’objet de nombreux projets d’aménagement urbain. C’est le nouveau Bordeaux où se construisent des quartiers écolos de la ville (en plus de Bacalan et après la gare). Nous nous trouvons donc sur l’avenue Tiers.
Tout d’abord, nous allons trouver la rue de Nuits (accessible aussi de jour) où se trouve la maison cantonale. Vous ne pouvez pas la rater car son style contraste avec tous les bâtiments aux alentours. Construite en 1924, c’est un croisement entre les styles néo-gothiques et art nouveau, quand les sculptures sont plutôt issues de l’art déco.
En revenant sur l’avenue Thiers, nous devriez apercevoir l’église Sainte-Marie, et son clocher en pomme de pin. C’est l’architecte du Sacré-Cœur, Paul Abadie, qui construit cette église au XIXe siècle.
Un jardin botanique et les derniers quartiers de la ville
Non loin de là, le jardin botanique, créé en 2001 sur la rive droite de la Garonne, vous permettra de découvrir les paysages de la région sans bouger de Bordeaux. Au XIXe siècle, il était localisé dans le jardin public de la ville. En rejoignant les quais, vous aurez une belle vue sur les autres quais de Bordeaux. Ces derniers sont bien plus connus, mais ce côté-ci conserve un certain charme et une tranquillité. En vous éloignant de l’avenue Thiers, vous devriez arriver quai des Queyries, au Darwin Camp, une ancienne caserne militaire de près de 20 000 m2, qui abrite des magasins bios, un restaurant, des espaces de co-working, un terrain de bike-polo, une pépinière d’entreprises tournée vers le développement durables et ateliers de réparation et recyclage.
Ah et petit détail, pas des moindres, la photos montre aussi le Pont de Pierre et la basilique Saint-Michel.
Les Quais de Bordeaux
Sur la rive gauche, les quais se déroulent sur 4,5 kilomètres de long de la gare Saint-Jean aux bassins à flot.
Pour les marcheurs, une belle ballade se profile le long de la Garonne : un parcours de 6,7 km sans dénivelé entre rive gauche et rive droite : après la visite des Chartrons, en empruntant le Pont Chaban Delmas (Le Baba pour les bordelais, car il permet de passer du quartier Bacalan à celui de la Bastide), vous pouvez aller rive droite.
Vous cheminerez alors le long de la Garonne (Vous longerez le Parc aux angéliques – du nom de l’angélique des estuaires, une espèce protégée), continuerez jusqu’au Pont de Pierre que vous traverserez pour rejoindre la rive gauche au niveau de la Porte de Bourgogne.
Et si vous vous demandez ce qu’ils font dans cette sous-partie de l’article, c’est que je voulais faire un focus dessus sans interrompre l’itinéraire. J’ai mis du temps à le trouver !
Le quartier Lescure
Petit ajout de dernière minute, pas pour les matchs de rugby, mais pour l’art déco. En effet, il y a des bâtiments s’architecture art déco prêt du stade Chaban Delmas. Peut-être vous souvenez-vous de la première apparition de l’art déco sur ce blog : c’était l’année dernière à Bandung. C’est un mouvement artistique apparu dans les années 1910. Il a progressivement succédé à l’art nouveau, que nous avions découvert à Nancy. Les formes d’inspiration de la nature sont remplacées par des formes géométriques disposées de façon symétrique, ou tout du moins organisée.
Avis aux amateurs d’architecture !
Visiter les musées de Bordeaux
Bordeaux est aussi un centre culturel. La ville se doit donc d’avoir des musées. Un article se consacre d’ailleurs pleinement aux différents musées de la ville ! Il a bien fallu découper un peu cet article qui commençait à se faire long.
Que faire aux alentours de Bordeaux ?
Saint-Emilion
Les amateurs de vin, et même ceux qui ne le sont pas, apprécieront la visite du village de Saint Emilion, où se tient de festival de philosophie tous les ans au mois de mai. L’église dans une mégalithe vaut le détour et ce village médiéval a tout son charme.
Lors des vendanges , vous pouvez faire tout un circuit dans les châteaux viticoles de la région.
Le château de Montesquieu
Aussi nommé château de la Brède, c’est dans ce château qu’habitait le célèbre philosophe. D’où l’usage du nom de Montesquieu quand je parle du château, c’est quand même un peu plus connu !
On peut y voir la chambre de Montesquieu, conservée dans son état du XVIIIe siècle, et sa bibliothèque, dont les livres ont été transférés à la bibliothèque municipale de Bordeaux. Ne ratez pas le jardin à la française qui vous réserve quelques surprises.
Le bassin d’Arcachon
Si le bassin d’Arcachon ravira les amateurs de plage, les amateurs de nature seront aussi servis. Vous pouvez visiter la réserve ornithologique du Teich dans l’espoir d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux. Il faudra cependant vous armer de patience. Rester immobile à attendre représente en ce qui me concerne un véritable défi… Et poursuivre la ballade vers les domaines de Certes et Graveyron . C’est un espace naturel unique de 530 hectares au cœur du Bassin d’Arcachon, sur les communes d’Audenge et de Lanton.
Le petit mot de la fin
On l’a vu, il y a de quoi faire à Bordeaux ! La ville a conservé un patrimoine depuis l’Antiquité, même si ce sont majoritairement les immeubles du XVIIIe siècle qui constituent les façades les plus emblématiques de la ville. Différents styles architecturaux sont ainsi présents sur les immeubles, mais aussi dans les églises dont chacune a sa petite particularité.
La ville continue de se développer, rendant le contraste entre les deux rives parfois saisissant. Enfin, il serait dommage de ne pas profiter de l’emplacement de la ville pour prolonger votre séjour dans l’une des destinations facilement atteignable depuis cette dernière. Et si vous pensez que j’en ai terminé avec Bordeaux, il n’en est rien ! Je reviendrai avec un deuxième article pour compléter celui-ci. Quatre années de ma vie passées dans cette ville, ça mérite plus d’un article quand même !