Un tour dans la jungle de Bukit Lawang

Un tour dans la jungle de Bukit Lawang

En fait, Bukit Lawang est le village d’où partent les trek pour le parc national de Gunung Leuser. Les orangs-outans se trouvent donc dans ce dernier.

Comment y aller ? De la station de bus de Pinang Baris

Combien de temps ? 3 heures de trajet.

Prix ? 40.000 IDR. J’ai lu sur d’autres blogs 20.000, le prix de 40.000 IDR m’a été confirmé par des locaux et semble avoir été le prix payé par d’autres touristes que j’ai croisé.

 

Un départ difficile

Après la visite d’Istana Maimun, je me suis rendu à la station de bus de Pinang Baris avec l’aide du gardien du parc qui m’a aidé à trouver le bon bus à un prix correct. Une fois à la station de Pinang Baris, j’embarque assez vite dans un bus à destination de Bukit Lawang. Ensuite, une personne collecte les paiements. Le prix demandé ? 200 000 IDR. Cela me parait (un peu!) élevé. Je regarde donc sur mon guide qui m’indique plutôt 20 000 IDR, 200 000 IDR étant presque le prix d’une voiture privée avec chauffeur. Je tente de lui expliquer mais il n’accepte de ne baisser qu’à 150 000 IDR. Qu’à cela ne tienne, je descends du véhicule !

Me voilà donc quelque-part sur le bord d’une route de Medan. Avec des gars qui me suivent partout et semblent bien décidés à me faire monter dans un bus. Au moins, sur ce point là, on est d’accord ! Je leur fais comprendre que je veux retourner à la station de bus, ce qu’on ne tarde pas de faire. Cette fois-ci, il est à 100 000 IDR… Mais la configuration a changé, il est vraiment tard et je veux absolument arriver à Bukit Lawang ce soir ! Ainsi, je craque et je monte dans le bus, mais à ce prix toujours trop élevé. Le départ est long, si bien que je me demande si on va vraiment partir… Heureusement, on finit par démarrer et quitter doucement Medan en direction de la jungle et de ses orangs-outans.

A l’arrivée au village de Bukit Lawang, ou pas vraiment en fait, je dois encore parcourir quelques centaines de mètres si je comprends bien. De nuit et sous une pluie torrentielle. Je m’assois sous un grand toit et discute avec une indonésienne qui parle anglais. Aucun conducteur de becak en vue, ce qui peut se comprendre sous ce déluge. Néanmoins, elle ne tarde pas à trouver un gars qui est d’accord pour me conduire en moto jusqu’à mon hôtel pour le même prix qu’un becak.

L’arrivée à l’hôtel

Comme je parle un peu indonésien, j’en profite pour tester mes compétences et essayer de sympathiser avec mon chauffeur. Surprise : il est guide ! En arrivant à l’hôtel, il me montre la palette avec les tarifs et je décide de partir avec lui pour deux jours. Le prix est de 85€, payables immédiatement. Ou en l’occurrence, après qu’il m’ait amené retirer de l’argent dans un bureau. Il ne semble pas y avoir de distributeur automatique dans ce petit village. Il ne me fait pas payer les déplacements, je paie le trek et je dîne.

A l’hôtel, il y a d’autres touristes, l’ambiance est assez bon enfant : ils jouent de la guitare et chantent avec des indonésiens. Cependant, je réalise avant de m’endormir que je n’ai pas vérifié que le guide en était vraiment un, qui plus est officiel. Ça me perturbe après l’épisode du bus.

 

Départ en trek dans le parc de Gunung Leuser

 

Le matin, je retrouve mon guide et nous partons dans la jungle. Le groupe est constitué de deux guides, d’un couple de français, un autre d’allemands et d’une allemande qui voyage seule. A l’entrée, on nous donne les consignes de sécurité. Le deuxième guide nous explique que la forêt a bien changé depuis son enfance. En effet, les plantations s’en approchent de plus en plus et l’agitation est grandissante. C’est l’inconvénient de cette forme de tourisme : est-ce que ça ne perturbe pas la vie de ces animaux qui sont avant tout sauvages et dont la destinée n’est pas d’être observés comme des animaux dans les zoos ? Et si c’était le prix à payer pour préserver les orangs-outans ? En perturber certains pour le tourisme pour permettre à d’autres de vivre en paix dans la jungle ?

Récolte de sève d'un hévéa à Bukit Lawang
Avant la jungle, il y a une culture d’hévéas ! La sève sera utilisée pour faire du caoutchouc.

 

Nous ne tardons pas à voir notre premier orang-outan. Les touristes sont nombreux et il y a un « effet zoo » effectivement. Lors de la première heure, les rencontres s’enchaînent : d’autres orangs-outans, mais aussi un groupe de singes de Thomas, plus petits, et un autre dont j’ai oublié le nom, à la tête un peu plus étrange. Les singes de Thomas, contrairement aux orangs-outans, vivent en groupe. Nous repérons le mâle dominant qui nous fixe du regard et surveille que nous ne représentons pas de danger pour le groupe. Ne t’inquiète pas mon petit, puis je n’ai pas peur de toi, hein !

Un ourang-outan dans le parc de Gunung Leuser
Il n’était pas très bien caché celui-ci !

 

Un singe de Thomas dans le parc de Gunung Leuser
Le patron du groupe de singes de Thomas.

 

Un singe dans le parc de Gunung Leuser
J’ai oublié son nom, à celui-ci ! Il a l’air triste ! Allez ne fais pas la tête !

Les pauses repas

 

Car marcher, ça donne faim ! Nous nous arrêtons une première fois pour manger plusieurs fruits. Peu avant, un groupe doit plier bagage car un orang-outan a repérer leur festin du haut de son arbre et semble bien décidé à avoir sa part ! Le guide dispose les fruits comme une œuvre d’art. Ainsi, j’ai pris une photo pour immortaliser la scène.

Ensemble de fruits pour regagner des forces pour le trek
Après l’effort, le réconfort ! Et après le réconfort, l’effort (bah oui, désolé !)

 

Le fruit marron avec une peau qui ressemble à un serpent, c’est un salak. C’est un peu trop sec pour moi. Le blanc, c’est un duku.

Nous apercevons ensuite deux mâles, reconnaissables grâce à leur barbe, qui les fait ressembler à des vieux sages de la forêt !

Ourang-outan mâle dans le parc de Gunung Leuser
Salut à toi, grand sage de la forêt !

 

Puis, nous voyons un plus petit. Il doit être encore assez jeune, mais indépendant. J’arrive à prendre une vidéo d’un autre. Ensuite, nous tombons sur une mère avec un bébé que j’arrive à photographier.

Une mère ourang-outan avec un bébé
Une première photo d’une mère avec un petit !

 

Mère ourang outan avec un bébé dans le parc de Gunung Leuser
Un autre petit orang-outan

 

Je ne sais pas trop quoi dire, mais c’est une sensation étrange que de les voir évoluer. C’est vrai qu’ils nous ressemblent et ça me fascine d’essayer d’imaginer ce qu’ils peuvent penser en nous voyant, ce qu’ils penseraient s’ils s’aventuraient en ville, dans notre vie…

Le trek en lui-même n’est pas très difficile, il fait juste super chaud. Vraiment beaucoup trop chaud ! Surtout quand vous vous méfiez des moustiques suffisamment pour avoir pris un T-shirt à manches longues. Et que ce T-shirt à manches longues est en coton, ce qui n’est vraiment pas la bonne matière !!! Au moins vous êtes prévenus : prenez une chemise !

Un grand arbre dans le parc de Gunung Leuser
Certains arbres ont une taille démesurée ! Il y a une liane si vous voulez vous prendre pour Tarzan !

Pour le déjeuner, nasi goreng (riz frit) au menu. A peine arrivé au tiers de ma portion, je ne ressens plus la sensation de faim et j’ai l’impression que je vais vomir si je continue. J’essaie un peu de me forcer mais je finis par donner ma part à l’un de mes compatriotes, qui se satisfait d’une part supplémentaire. Heureusement, j’ai moins de mal à manger l’ananas du dessert !

 

En route pour le campement

 

Nous continuons notre route. L’après-midi, nous ne croiserons pas d’autres orangs-outans. Seuls quelques bruits se font entendre, mais l’animal qui en est à l’origine reste introuvable. Au moins, nous ne croiserons pas Mina, une femelle orang-outan réputée pour son agressivité. Le guide que j’ai rencontré hier s’est déjà fait mordre en s’interposant entre elle et un touriste, tandis que le deuxième guide nous affirme qu’il n’a pas peur d’elle. Plus taciturne, il semble plus à l’aise dans la jungle. Quand je le vois prendre des vidéos, je me dis qu’on doit vraiment être chanceux aujourd’hui de voir autant d’orangs-outans. En fait, chaque trek est différent pour lui et représente une occasion d’observer toujours plus les occupants de la forêt du parc de Gunung Leuser.

Ils nous montrent des fourmis géantes. Le mâle peut piquer, il attrape donc une femelle. Elle sent bien fort l’ammoniac. D’ailleurs, ces petites bêtes n’ont pas l’air très pacifiques. Non loin de là, il y a des restes de ce qui semble être un immense champ de bataille !

Une fourmi géante dans le parc de Gunung Leuser
Les fourmis en France sont des naines !

 

Guerre entre des fourmis dans le parc de Gunung Leuser.
La guerre des fourmis ! Et les opercules de mon appareil-photo, qui ne se sont pas complètement ouverts…

 

Vous remarquerez que les combats un contre un se soldent souvent par un mort de chaque côté…

Sinon, en ce qui concerne la marche, ça grimpe beaucoup puis ça descend beaucoup puisque le campement est proche d’une rivière. Des fois, c’est quand même en mode « escalier avec marche de 50 cm ». Mais sinon ça va. Puis vous allez voir des orangs-outans, ça vaut bien un peu d’efforts ! Comme on le remarque avec les autres touristes, on aurait pu ne faire qu’une matinée, on a déjà vu plein d’orangs-outans ! Ceci dit, je pense que deux jours est un bon choix, c’est le minimum si vous voulez avoir des chances de rencontrer des orangs-outans vraiment sauvages sans trop prendre trop de temps sur votre voyage.

 

Une soirée dans la jungle

 

Nous arrivons au campement en fin d’après-midi. Nous avons ainsi le temps de nous baigner dans la rivière et de discuter sur la rive entre nous et avec le guide. Ça permet d’échanger sur nos voyages et nos façons de voyager, mais aussi d’en apprendre plus sur la vie des gens ici grâce au guide. Le plus taciturne s’investit dans sa mission car il est persuadé que le développement du village est lié à celui de la forêt et que son travail apportera plus de richesse à sa famille.

Rivière dans le parc de Gunung Leuser
Pour nous, la soirée se passe non loin de cette petite rivière !

 

Le soir, le dîner est composé de plats très variés ! Je ne me sens toujours pas très bien et ce n’est encore qu’un demi-repas pour moi… Le soir, on se raconte des blagues et le guide nous présente des énigmes avec des allumettes. Malgré mon état de presque sommeil, j’arrive à en trouver deux, petite satisfaction personnelle !

Les abris sont construits donc pas de nuit à la belle étoile. La proximité de la rivière fait que l’endroit est assez bruyant mais après une journée de trek dans la jungle, je peux vous assurer qu’on n’a pas de mal à s’endormir.

 

Un deuxième jour dans la jungle : retour vers le village de Bukit Lawang

 

Je me réveille un peu avant tout le monde. Cela me permet d’observer au calme des singes de Thomas traverser la rivière à proximité. En face, la jungle plus sauvage. Et quelque-part, au loin, peut-être des tigres de Sumatra ou des éléphants d’Asie. Il y en a effectivement mais bien plus au nord, dans des coins reculés, accessibles pour ceux qui choisissent de faire des trek plus longs. En effet, il est possible de rester une semaine, peut-être plus, je ne me souviens plus bien. Tout est expliqué dans la plaquette que votre guide devrait vous présenter.

Pour le retour, deux choix s’offrent à nous. On peut revenir au village en marchant ou en tubing. Tout le monde a choisi la deuxième option. Ma stratégie était simple : ne pas choisir avant le départ, et faire mon choix en fonction du nombre de singes vus le premier jour. Je suis plutôt satisfait sur ce point là et je ne me sens pas d’attaque pour retourner faire le trek d’hier ! Pas facile avec le peu que j’ai mangé et j’ai en plus la diarrhée maintenant…

Cependant, j’ai fait une erreur de jugement : il faut continuer le trek pas mal de temps avant d’arriver au tubing et c’est plus compliqué qu’hier ! La pente est très abrupte. Nous verrons de très loin un gibbon et en allant aux toilettes, j’aurai l’occasion de passer à un ou deux mètres d’un singe de Thomas, perché sur une branche. Je ne le remarque qu’après-coup mais lui ne semble pas trop rassuré de me voir si proche et souffle (je ne sais pas trop comment on appelle ce qu’il fait, mais il semble vouloir m’intimider…) ! Le thème d’aujourd’hui sera plutôt floristique jusqu’à l’arrivée au tubing.

La jungle de Bukit Lawang
Pas d’orangs-outans sur cette photo, inutile de chercher !

 

La jungle de Gunung Leuser
Des arbres à perte de vue !

 

A l’assaut de la rivière

 

Les berges sont constituées de galets que nous ne sommes pas les seuls à fouler puisque nous croiserons d’autres singes de Thomas. En face, des ouvriers s’activent et semblent construire un nouvel hôtel (encore un !). Sauf que celui-ci est en plein milieu de la jungle. Peut-être pourrez-vous y dormir quand vous irez à Bukit Lawang. Pour information, la construction en était à ses tous débuts fin octobre 2018, seules quelques pierres étaient posées.

Le déjeuner sera le déjeuner de trop pour mon estomac. Le nasi goreng, c’est pourtant très bon ! Le tubing vaut le coup, d’autant plus que le guide m’a fait une petite réduction ! Il semble prendre un malin plaisir à nous faire passer là où le courant est le plus fort et les vagues les plus hautes. Qu’à cela ne tienne, il est tombé à l’eau ! Ah oui, dernière précision : n’oubliez pas vos affaires pour vous baigner 😉

A l’arrivée, le guide me conduit en moto jusqu’à la gare de bus et m’obtient un prix de 40.000 IDR. C’est parti pour un trajet de trois heures tout en ayant la diarrhée, on y croit !

 

Bilan

 

Comme je disais dans l’article, je vous conseille de rester au moins deux jours. Munissez-vous d’un bon appareil-photo, de chaussures de randonnée et de votre chance et vous pouvez y aller !

Je vous conseille de TESTER VOS MÉDICAMENTS DE PROPHYLAXIE avant votre départ en Indonésie. Les effets secondaires peuvent être violents, c’est encore plus ennuyant quand ils arrivent pendant un trek de deux jours qui potentiellement peut être constitué de moments inoubliables (pour le coup, je ne les oublierai doublement pas) !

Le trek n’est sinon pas très compliqué pour quiconque a un peu l’habitude de randonner. Je n’ai pas fait de randonnée depuis plusieurs années, je n’étais pas au mieux de ma forme, et ça s’est bien passé. Certaines personnes émettent des doutes quand au caractère complètement sauvage des orangs-outans que l’on croise près de l’entrée. C’est vrai qu’il sont nombreux et comme par hasard non loin de l’entrée (le « comme par hasard » du complot). Personnellement, je n’en sais rien et je préfère me dire qu’il sont bien sauvages et que j’ai eu de la chance. Après tout, ça ne coûte rien, ça ne change rien si ce n’est que je suis encore plus content de les avoir vus.

Voilà, j’espère que je n’oublie rien. Foncez !!!

N’hésitez pas si vous avez des questions ou si vous voulez nous partager vos aventures !

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