Visiter le 9e arrondissement de Paris
J’ai choisi de diviser cet article en quatre parties, en présentant les quatre quartiers du neuvième arrondissement. Ce découpage n’est pas tout à fait exact. En effet, il est possible que je présente un endroit d’un quartier dans la partie consacrée à un autre. Et pour cause : il est compliqué de faire un itinéraire respectant strictement ce découpage en quartiers. J’espère que personne ne m’en voudra.
Un peu d’histoire
Au XVIe siècle, le territoire de l’actuel neuvième arrondissement est encore composé de bourgs de campagne. C’est au XVIIe siècle que ce coin de campagne attire la bourgeoisie et les artistes à succès, qui se font construire des maisons de campagne, appelées “folies”. Nous en avons vu un exemple dans le huitième arrondissement, au parc Monceau. Le neuvième arrondissement est le quartier des plaisirs pour la haute société, et même le roi y est présent, avec l’hôtel des Menus-Plaisirs. C’est au XIXe siècle que de grandes opérations spéculatives vont faire sortir tout un arrondissement de terre. S’y installent alors les artistes près de la Nouvelle-Athènes et les banques. L’arrondissement est dédié au divertissement, ainsi l’Opéra Garnier est construit au Second Empire, de même que des hôtels pour accueillir les touristes venant de toute l’Europe.
Le XIXe siècle voit la population de Paris atteindre un million d’habitants. L’agrandissement de la ville devient une nécessité et se mène à plein régime. Des promoteurs font donc construire de nombreux immeubles, dont pour certains l’architecture s’inspire de la Renaissance italienne.
Le quartier de la Chaussée d’Antin
L’Opéra Garnier
Nous l’avions aperçu lors de notre visite du deuxième arrondissement, puis nous l’avions approché lors de notre visite du huitième arrondissement, nous commençons cette visite par l’Opéra Garnier.
En 1858, Napoléon III échappe à un attentat en se rendant à l’Opéra, alors situé dans la rue Pelletier. Il décide la construction d’un nouvel Opéra, plus grand, plus prestigieux, et surtout dans une grande avenue pour prévenir d’autres événements de ce genre. Il organise un concours, remporté par Charles Garnier, un jeune architecte de 35 ans, qui s’entoure de ses amis de l’école des Beaux Arts pour réaliser le nouvel Opéra de style éclectique. Autour de lui, une équipe de plusieurs dizaines de sculpteurs, peintres et mosaïstes se mettent au travail, et en 1875, le monument est inauguré.
La façade sud se compose de trois parties, sept portes séparées par des statues composent le premier, chacune étant surmontée d’une ouverture rectangulaire. Entre ces ouvertures, deux colonnes corinthiennes supportent le reste de l’édifice, et deux plus petites colonnes ioniques, chacune de part et d’autre de chaque ouverture, supportent une fenêtre circulaire entourant le buste doré d’un artiste. Enfin, le troisième étage est composé de deux frontons semi-circulaires et de quatre statues. Il est recouvert, à son extrémité du moins, par une guirlande dorée avec de nombreuses faces. Au sommet, deux statues dorées trônent et regardent au loin, vers le boulevard de l’Opéra. Ce dernier, dont la construction est postérieure à celle de l’Opéra, dégage une belle vue sur celui-ci, les façades haussmanniennes conduisant le regard vers le clou du spectacle.
L’intérieur est davantage coloré encore, puisque Charles Garnier a employé du marbre bleu, blanc, rouge, et autres couleurs. Le grand escalier permet de s’élever jusqu’à la salle de spectacle. Avant même le commencement du spectacle, le visiteur a assisté à un magnifique spectacle architectural !
Dès 1866, une bibliothèque prend place entre les murs de l’Opéra Garnier. Elle se trouve depuis 1882 dans le pavillon de l’Empereur dont nous pouvons admirer les hautes vitrines de boiseries présentant des livres, des partitions…
Faites le tour du bâtiment pour observer les autres façades, avec par exemple les cariatides portant des lampadaires.
De l’Opéra Garnier au boulevard Haussmann
L’Olympia
Face à la façade sud de l’Opéra Garnier, nous prenons le boulevard des Capucines pour arriver devant l’Olympia. De nombreux chanteurs ont fait des concerts dans cette salle de spectacle, d’Édith Piaf aux Rolling Stones, en passant par les Beatles, Johnny Hallyday, Jacques Brel…
On ne dirait pas, mais l’Olympia a plus d’un siècle. Fondé en 1893 par Joseph Oller, qui a déjà créé le Moulin Rouge, il prend la place de montagnes russes en bois, jugées trop risquées vis-à-vis des incendies, et donc détruites.
La rue Edouard VII
Nous revenons sur nos pas pour tourner à gauche, rue Edouard VII. Après la place de l’Opéra et le boulevard des Capucines, quelle surprise de trouver cette petite ruelle au calme ! Ouverte en 1912, elle est composée de deux squares : le square Edouard VII et le square Louis-Jouvet. On y trouve deux théâtres, le théâtre Edouard VII et le théâtre de l’Athénée.
Mais qui sont-ils, ces deux-là ?
Edouard VII fût le roi d’Angleterre, de 1901 à 1910. Il est à l’origine de la deuxième Entente cordiale, qui voit les Français et les Anglais arrêter de se mettre des bâtons dans les roues (ou de se taper dessus) et régler leurs différends. Louis Jouvet (1887 – 1951) est quant à lui un comédien, metteur en scène puis directeur du théâtre de l’Athénée.
En tournant à droite, rue Boudreau puis rue Auber, nous arrivons à la rue Scribe. Nous marchons jusqu’au boulevard des Capucines pour voir les endroits suivants.
La rue Scribe
L’hôtel Intercontinental Paris
Le Grand-Hôtel est construit en 1862. Il faut alors préparer l’Exposition universelle de 1867, et un grand hôtel de luxe pourra toujours servir plus tard, pour accueillir les mondains venus faire la fête, comme nous l’avons évoqué dans la partie historique.
Le musée du parfum
Le musée du Parfum-Fragonard porte le nom d’une maison fondée à Grasse en 1926, et je suis sûr que je n’ai pas besoin de vous dire quelle est sa spécialité ! A l’intérieur, plus de trois cents objets retracent l’histoire des parfums, depuis l’Egypte antique. Le musée consiste surtout en une exposition de flacons, avec peu d’explications. La visite est rapide, une demi-heure. Mais elle est gratuite.
Paris-Story
Au 11 rue Scribe, Paris-Story est une salle de cinéma de 130 places projetant un film de cinquante minutes sur l’histoire de Paris. Intéressant, mais lisez aussi mon blog !
Entrée à 10€, tarif pour les familles (deux parents et deux enfants) à 25€.
Les grands magasins
Le Printemps
Ici aussi, la deuxième moitié du XIXe siècle voit l’apparition de grands magasins. Cinq ans avant la Samaritaine et sept ans avant le premier grand magasin du Bon Marché, Jules Jaluzot ouvre le magasin Le Printemps. Mais ce n’était pas gagné ! A dix-neuf ans, il refuse de se lancer dans une carrière militaire. Il devient alors commerçant et gravit peu à peu les échelons. Il devient second au Bon Marché et c’est parmi les clientes qu’il rencontre sa femme : Augustine Figeac.
Si Jules apporte au mariage un peu plus de 60 000 francs, la dot de son épouse représente cinq fois cette somme. Ainsi, c’en est fini d’être second. Il va se servir de tout cet argent pour monter son propre commerce : le magasin Au Printemps est né. Jules Jaluzot l’équipe d’ascenseurs et d’un éclairage électrique qu’il produit avec des machines à vapeur situées au sous-sol du magasin. L’entrepreneur instaure les soldes de façon claire, finies les vieilles marchandises à prix réduits au milieu de produits neufs. Il y dédie également une période de l’année, pendant laquelle les clients viendront nombreux pour profiter des bonnes affaires.
De cette époque, il reste des traces au septième étage. Une verrière Art nouveau est en effet présente près des escaliers menant à une salle donnant accès à une autre, recouverte d’une immense coupole Art nouveau du maître verrier Brière en 1923. Magnifique, et inattendue !
Avant de partir, faîtes un tour sur la terrasse, d’où il est possible de voir la tour Eiffel, la Madeleine, l’Opéra Garnier…
Les galeries Lafayette
En 1895, deux cousins, Alphonse Kahn et Théophile Bader, reprennent un commerce et ouvrent le leur. A proximité de l’Opéra Garnier, de la gare Saint-Lazare et des grands boulevards, le magasin bénéficie d’un emplacement de choix ! Petit à petit, ils rachètent les immeubles alentour. A l’intérieur, ils font aménager une grande coupole Art nouveau en 1912, réalisée par les artistes de l’école de Nancy. Louis Majorelle réalise les balustrades, Jacques Grüber les vitraux néo byzantins et Edouard Schenk les faisceaux métalliques.
Les galeries Lafayette disposent elles aussi d’une terrasse sur leur toit, offrant également une belle vue sur Paris. On y voit Montmartre. L’aviateur Jules Védrines y pose son avion en 1919. Il remporte ainsi le défi lancé par le magasin et empoche la somme de 25 000 francs. Cependant, ce défi avait été interdit par la préfecture de Paris ! Jules Védrines paiera donc une amende de… 16 francs.
L’agence centrale de la Société générale
En 1905, la Société Générale rachète cet ensemble d’immeubles Haussmanniens et y installe son siège. L’architecte Jacques Hermant ne conserve que les façades et réaménage l’intérieur, recouvert d’une immense coupole de 24 mètres de diamètre. Elle est entourée de mosaïques et maintenue par une armature en métal. L’intérieur a conservé le style de cette époque et au sous-sol se trouvent des coffres-forts aux épaisses portes. Pour voir cela, il faut s’y rendre aux horaires d’ouverture, en semaine, ou lors des journées du Patrimoine. Je n’ai pas encore pris le temps de m’y rendre avant de publier cet article, mais c’est prévu !
Le quartier du Faubourg Montmartre
Les grands boulevards
Nous continuons notre route sur le boulevard Haussmann, puis tournons à droite, rue Taitbout, pour arriver sur le boulevard des Italiens. Nous sommes sur les grands Boulevards, où s’étendaient les remparts de Charles IX. En 1660, Louis XIV, qui a remporté de nombreuses victoires militaires, juge ces fortifications inutiles, et en plus, en mauvais état : il les supprime. Une fois le fossé comblé, il reste un large chemin, aménagé de doubles rangées d’arbres. En 1705, tout cet aménagement est terminé et la ville de Paris dispose d’une belle promenade de campagne. Ce n’est que cinquante ans plus tard que les nobles et les financiers aménagent l’endroit, qui devient un haut lieu festif sous le Directoire, et le lieu de modes, qui apparaissent au gré des événements.
Le boulevard des Italiens
En prenant le boulevard des Italiens sur la droite, vers l’Opéra Garnier, nous apercevons vite, en regardant vers la rue des Italiens, une horloge dorée au sommet d’un immeuble. Elle rappelle que cet immeuble fût le siège social du journal Le Temps, de 1861 à 1942. Au numéro 19, remarquez l’imposant immeuble, siège du Crédit lyonnais. La façade dispose de pilastres sur lesquels quatre cariatides maintiennent un fronton circulaire. Au centre se trouve une horloge. Il y a aussi trois statues du sculpteur Millet.
A gauche, la rue Laffitte offre une vue sur le Sacré-Cœur.
Intéressant immeuble au numéro 2, au croisement avec le boulevard Haussmann. Nous arrivons ensuite au boulevard Montmartre, qui prolonge le boulevard Haussmann, sur la droite.
Le boulevard Montmartre
L’hôtel Drouot
La rue Drouot mène devant l’hôtel de vente Drouot, où des ventes aux enchères ont lieu. C’est un haut lieu du marché de l’art, et les objets en vente y sont exposés avant les enchères.
Au numéro 6 de la rue Drouot, la mairie du neuvième arrondissement a pris place dans l’hôtel d’Augny, du milieu du XVIIIe siècle.
Le musée Grévin
Nous retournons boulevard Montmartre. Le musée Grévin est adjacent au passage Jouffroy. L’une de ses entrées se trouve d’ailleurs dans ce passage. En 1881, Arthur Meyer est directeur du quotidien Le Gaulois. En présentant l’actualité tous les jours, il est amené à parler de nombreuses personnalités. Mais les lecteurs ne voient pas forcément de qui il s’agit. Arthur Meyer cherche donc à mettre des visages sur les noms apparaissant dans ses journaux. Alors qu’aujourd’hui, il est facile d’ajouter une photo, celle-ci n’existe pas encore à cette époque. Il serait bien sûr possible de faire des tableaux, mais cela prendrait du temps, à lui, aux peintres et aux modèles.
Arthur Meyer fait donc appel à Alfred Grévin qui réalise des statues de cire, grandeur nature ! Le succès est immédiat et les deux compères font l’acquisition de nombreux décors, notamment le palais des Mirages, initialement créé pour l’Exposition universelle de 1900. Le musée s’enrichit depuis de nouvelles personnalités.
Le théâtre des Variétés
De l’autre côté de la rue, au numéro 7, le théâtre des Variétés date de 1807 ! L’entrée des acteurs est indiquée et se trouve dans le passage du Panorama.
Les passages couverts
Nous avons déjà visité les passages couverts qui débouchent sur le boulevard Montmartre. En effet, la visite du deuxième arrondissement avait un peu “débordé”. Je vous renvoie donc aux parties concernées dans l’article sur le deuxième arrondissement.
La rue du Faubourg Montmartre
La rue du Faubourg Montmartre reliait dès l’Antiquité le centre de Lutèce à la butte Montmartre. S’y dressaient les temples de Mars et de Mercure. Peu après la rue Geoffroy-Marie, se trouve à droite un bar avec des décors en céramique. On trouve dans cette rue deux théâtres, le théâtre du Nord-Ouest et le théâtre le Palace. Enfin, la Cité Bergère est une voix calme, où des hôtels se sont installés, plus au calme que dans les boulevards !
Le théâtre des Nouveautés
De retour sur le boulevard Montmartre, nous entrons dans le boulevard Poissonnière, qui se trouve dans la continuation du premier. Nous passons ensuite devant le théâtre des Nouveautés, où Georges Feydeau pouvait y voir jouées les pièces qu’il a écrites.
Nous tournons à gauche, rue Rougemont. La rue offre une vue sur un bâtiment de la BNP Paribas, construit de 1878 à 1883, ancien siège du Comptoir national d’escompte de Paris. Une banque qui est à l’origine de la première. Le bâtiment, construit pour celui-ci, est ainsi décoré sur le thème de la banque. L’architecte Edouard Corroyer, élève de Viollet-le-Duc, s’entoure de sculpteurs renommés, dont certains ont participé à l’édification de l’Opéra Garnier. Trois statues se trouvent sur le pavillon principal : le Commerce, la Prudence et la Finance. Cinq médaillons se trouvent au-dessus de la statue centrale et représentent les cinq continents.
Il y a beaucoup de banques dans ce quartier !
Imaginez que vous êtes une dame de la haute société à la fin du XIXe siècle. C’est le week-end, vous décidez de sortir avec vos amies ou votre mari. Au programme : l’Opéra ! C’est à la mode, et c’est là que vos semblables se réunissent pour discuter de tous les sujets chauds du moment. Vous ne voudriez pas rater ça ! Mais comme vous êtes une dame de la haute société, vous n’allez pas y aller habillée en baltringue. Il ne manquerait plus qu’on puisse vous prendre pour une de ces campagnardes venues à Paris chercher une vie meilleure. Vous vous parez donc de beaux vêtements, que vous agrémentez de quelques bijoux. Quelques bijoux, mais déjà une sacrée somme.
Le problème, c’est que dans la ville, il y en a un (et même plusieurs) qui a exactement le même programme que vous : c’est le pickpocket. Bien qu’il ne soit pas encore appelé comme ça, il est lui aussi de sortie ce week-end. Il n’a pas de billet pour l’opéra, mais il rôde dans la ville. Il n’a pas encore de bijoux, mais justement, il est de sortie pour s’en procurer. Mais vous êtes une dame de la haute société prévoyante, et vous avez donc mis vos bijoux dans un coffre-fort, à la banque ! Ainsi, le voleur ne peut pas vous les voler alors que vous vous rendez à l’Opéra et vous avez ruiné son programme de la soirée. Les banques se sont donc installées près de ce celui-ci, parce-que vous imaginez bien que sinon, ça ne sert pas à grand-chose !
L’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile
En l’honneur de l’impératrice Eugénie, qui est la marraine de l’édifice et avec qui il vient de se marier, Napoléon III fait construire cette église en 1854. Eh oui, la façade du XIIIe siècle n’est qu’un pastiche ! En vingt mois, l’architecte Louis-Auguste Boileau (connu notamment pour le magasin Le Bon Marché) bâtit une église de style néogothique, dont les murs sont colorés en rouge, bleu et doré, et la nef couverte de voûtes peintes. L’armature en fonte des colonnes et tribunes et en fer pour les arcs de la voûte permet une construction rapide et l’absence d’arcs-boutants.
Une autre particularité de cette église est la tribune en hauteur qui entoure la nef, et les vitraux constitués de deux rangées, une au-dessus de cette tribune, et une autre en dessous. Cette dernière retrace le chemin de croix de Jésus. Enfin, je parlais de couleurs, c’est aussi en comptant sur les nombreux vitraux de l’église, notamment ceux de l’abside, qui font face à l’entrée, et dont celui au centre représente la Transfiguration. Le tout est illuminé par des lustres du Second Empire.
Le deuxième patronage de l’église, donné en 1952, est celui de Sainte-Cécile, sainte patronne des musiciens, car le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique se trouve à quelques mètres de l’église (nous sommes passés devant). C’est aussi pour cela que l’église n’a pas de clocher : cela perturberait les études musicales des étudiants !
La cité de Trévise
Nous continuons dans la rue du Conservatoire et à gauche, rue Richer, se trouve la Cité de Trévise (première à droite en tournant à gauche dans la rue Richer). Au milieu de cette petite voie au calme se trouve une fontaine entourée d’arbres. Nous sommes loin des grands boulevards ! Curieuse porte au numéro 22, où deux têtes se font face.
Nous tournons à gauche, rue Bleue. puis de nouveau à gauche sur la rue La Fayette.
Ceux qui veulent faire un petit détour peuvent retourner rue Richer et la prendre à droite pour voir les Folies Bergère. Pas de moutons ici mais un théâtre, d’abord dans un bâtiment de style éclectique, qui s’est vu offrir une nouvelle façade de style Art déco, réalisée par l’architecte décorateur Maurice Pico.
Je n’ai pas fait de faute au nom du théâtre des Folies Bergère. Ce sont en effet les folies de la rue Bergère. Contactez le théâtre pour toute réclamation !
Tournez à droite, rue Saulnier.
Le nord du quartier du Faubourg Montmartre
Des stations de métro Art nouveau
Nous arrivons devant la station de métro Cadet. L’entrée de cette station de métro est de style Guimard. Autrement dit, de style Art nouveau, réalisé par Hector Guimard. On reconnaît ce style car le panneau de la station est porté par deux plantes, avec au sommet ce qui semblerait être des fleurs (en orange). Il y a plusieurs stations comme celle-ci dans le neuvième arrondissement.
Le musée de la franc-maçonnerie
Le musée de la Franc maçonnerie se trouve au numéro 16 de la rue Cadet, à gauche. Plusieurs documents, tabliers ou objets de décoration intérieure illustrent l’histoire du Grand-Orient de France et de ses membres, tels que Jérôme Bonaparte et Voltaire. Espérons que grâce à ce musée, nous saurons mieux déchiffrer les symboles franc-maçonniques qui se cachent dans la capitale. Souvenez-vous, nous en avons vu au parc Monceau, dans la galerie Vivienne, dans le square Paul Langevin, ou encore derrière l’Assemblée Nationale (rue de l’Université).
Ouverture : 10h-12h30 et 14h-18h en semaine et dimanche, 10h-13h et 14h-19h le samedi, fermé le lundi. Tarif : 7€
La visite dure environ une heure. La visite guidée est plus chère (14€), mais dure deux heures et permet d’accéder à un temple maçonnique.
La rue de Châteaudun
Nous retournons rue La Fayette puis tournons à droite, rue de Châteaudun. Belle façade avec de nombreux pilastres au numéro 9. Au numéro 17, l’immeuble possède deux cariatides sur sa façade.
L’église Notre-Dame-de-Lorette
L’église Notre-Dame-de-Lorette date de la première moitié du XIXe siècle (1823-1836) et présente une architecture néo-classique. L’architecte Louis-Hippolyte Lebas bâtit un édifice assez sobre, mis à part le fronton triangulaire au-dessus du portique, présentant quatre colonnes et couvrant l’entrée. L’intérieur est entièrement peint, l’église Notre-Dame-de-Lorette étant ainsi l’une des églises les plus colorées de Paris. Regardez par exemple les peintures à droite juste après l’entrée, ou la grande coupole. Quatre chapelles encadrent la nef et disposent d’un oculus sommital entouré de peintures. Huit grands tableaux décrivent la vie de la Vierge. Les fresques ont été réalisées avec de la peinture à la cire, leur donnant une plus grande longévité. Il n’y a qu’un seul vitrail historié, représentant l’Assomption et réalisé par la Manufacture de porcelaine de Sèvres.
La rue Laffitte offre une vue sur cette église. Je ne l’avais pas remarquée lorsque nous étions sur le boulevard des Italiens, le Sacré-Cœur attirait alors toute mon attention.
Passage dans la rue Saint-Lazare
Le bâtiment au numéro 21 est quant à lui de style Art déco. Nous tournons à droite, rue Saint-Georges. Au numéro 40, la porte possède un bel encadrement. Nous prenons ensuite la rue Saint-Lazare, à gauche. Au numéro 31 se trouve un immeuble avec une longue frise sculptée et au centre des trios de fenêtres. Dans la rue Taitbout, à droite, le square d’Orléans se trouve au numéro 80. Ce square à l’anglaise est parfois accessible en semaine. Plusieurs artistes s’y sont rassemblés dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Nous faisons demi-tour pour parcourir la rue Taitbout dans l’autre sens et retourner dans la rue de Châteaudun. Nous tournons alors à droite.
La rue Mogador
La rue Mogador porte l’ancien nom de la ville d’Essaouira, où une bataille a opposé la France et le Maroc en 1844. Le théâtre Mogador a été fondé en 1913. Des comédies musicales et des opérettes y ont lieu. Au numéro 22 se trouve un bâtiment Art nouveau.
Le quartier Saint-Georges
L’église de la Sainte-Trinité
L’architecte Théodore Ballu signe avec la construction de cette église de style éclectique, de 1861 à 1867, l’une de ses œuvres majeures. L’église présente une tour-porche carrée, sur laquelle se dresse un campanile octogonal. La façade est ainsi inspirée du style Renaissance. Lors de mon passage, cela ne se voyait pas, à cause de la présence d’un échafaudage . Des travaux sont en effet prévus jusqu’en 2027 ! L’intérieur est bien moins coloré que celui des deux précédentes églises que nous avons visitées. Nous y trouvons tout de même de grands tableaux de style académique. Au niveau de l’orgue, un balcon permettait à Napoléon III et sa suite d’assister aux cérémonies (chose qu’il ne fit jamais).
La rue de Clichy
Nous faisons une première montée en nous engageant dans la rue de Clichy. Plusieurs folies se trouvaient sur cette rue au XVIIIe siècle. La rue de Clichy présente une évolution architecturale, des bâtiments Haussmanniens aux bâtiments de style contemporain.
Au numéro 16, le Casino de Paris était une patinoire à la Belle-Époque, puis un music-hall et enfin une salle de concert. Mais pas un casino ! En fait, le mot vient de l’italien “casino”, petite maison. Au XIXe siècle, il était utilisé pour dire “salle de spectacle”. Un immeuble Art nouveau se trouve au numéro 28. Au numéro 55, la Cité Monthiers est une petite ruelle dans laquelle se trouve un nouveau théâtre : le théâtre de l’Œuvre. Ce théâtre était à ses débuts un haut lieu du mouvement symboliste. Le bâtiment Art nouveau dispose de trois vitraux dont on peut apercevoir les couleurs de dehors.
En face, la rue du Cardinal Mercier a été le terrain de jeu de l’architecte Jacques Drevet, qui a bâti plusieurs hôtels particuliers, par exemple celui au numéro 12, avec un grand vitrail. La rue se termine en cul-de-sac sur une fontaine du XIXe siècle.
Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique (de la fin du XIXe siècle au début du XXe) qui tend à fonder l’art sur une vision symbolique et spirituelle du monde (à opposer à une vision réaliste du monde). Les symbolistes cherchent à développer un art qui évoque les choses au moyen des sensations et des impressions qu’elle provoque à travers les cinq sens. De plus, ils s’intéressent à l’occultisme et à l’ésotérisme, deux croyances spirituelles proches du paranormal.
Vous pouvez couper pour vous rendre directement à la rue Ballu lorsque celle-ci se présente, sur la droite.
La rue de Clichy débouche sur la place de Clichy, où nous retournerons plus tard, lors de notre visite du 17e arrondissement. Il y a encore le temps ! Le Cercle de jeu Clichy-Montmartre se trouve à droite, peu avant la place. Il y a un dessin sur le mur avec des cartes et une roulette ! L’intérieur est typique de l’entre-deux guerres.
La place Adolphe Max
Nous tournons à droite, boulevard de Clichy puis encore à droite dans la rue de Douai. Nous arrivons place Adolphe Max. Faisant d’abord partie de la folie Bouëxière, il n’y a maintenant pas grand chose d’intéressant autour du square Berlioz. Une maison d’artiste au croisement avec la rue Vintimille et un peu de verdure au numéro 10…
La rue Ballu
Cette rue porte le nom de l’architecte Théodore Ballu, auteur de l’église de la Trinité, mais aussi de l’hôtel de ville de Paris. Le numéro 23 est un immeuble de style Art nouveau où une porte donne accès, en semaine, à la villa Ballu, un endroit calme en retrait d’une rue qui n’est pas excessivement animée. Au numéro 13, l’immeuble contraste avec les précédents grâce à ses murs en briques. Au centre, un grand ensemble de fenêtres colorées attire le regard. Mais ce n’est pas le seul élément notable : il y a aussi des médaillons, des statues de visages en dessous de ces fenêtres… La Société des auteurs et compositeurs anonymes a investi les numéros 5 à 11 de la rue.
La rue Blanche
Nous tournons à droite, rue Blanche, où nous allons voir une succession d’immeubles. Nous commençons avec un immeuble Art nouveau au numéro 33, que l’on reconnaît aux fenêtres et à leur fronton de motifs végétaux. Au numéro 25, l’église protestante allemande se fond dans l’immeuble, et passerait presque inaperçue ! Au numéro 21, l’hôtel de Choudens a été construit par l’architecte Charles Girault en 1901. Il est lui aussi de style Art nouveau : voyez le auvent et les balustrades des balcons !
Le bâtiment du numéro 19 est quant à lui plus probablement de style Art déco. Au numéro 15, le théâtre de Paris est une salle de spectacle. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, le duc de Richelieu se fait construire ici un lieu où organiser des spectacles. L’endroit est ensuite baptisé Folie-Richelieu puis accueille le parc d’attractions du Tivoli. Un élan de piété y fait construire l’église de la Trinité en 1851, finalement reconstruite cent mètres plus bas dix ans plus tard…
La rue Blanche tiendrait son nom du transport du gypse des carrières de Montmartre jusqu’à la Seine. En effet, les morceaux tombés sur la chaussée lors du transport coloriaient la rue.
Nous faisons maintenant demi-tour et tournons à droite, rue la Bruyère. J’essaie au maximum d’éviter les retours en arrière, mais ici, ce n’était malheureusement pas possible !
La rue Henner
A gauche, la rue Henner, ouverte en 1840, rend hommage au peintre Jean-Jacques Henner, qui habita dans la rue la Bruyère. Au numéro 7, une série de visages se trouve sur le fronton des fenêtres. Nous arrivons maintenant sur la rue Chaptal.
La rue Chaptal
À gauche, un immeuble de style Art nouveau se trouve au numéro 27 tandis que la bibliothèque Louise Walser-Gaillard a pris place dans l’hôtel de Sérigny. Il reste un salon qui a conservé ses anciennes décorations, l’hôtel de Sérigny datant de 1780. Il se trouve au rez-de-chaussée, à droite. Une précision utile, car je l’avais raté lors de mon premier passage, en le cherchant partout, sauf là !
Curiosité au fond de la Cité Chaptal : un petit bâtiment de couleur jaune très clair. Perdu au fond de cette petite ruelle, il fallait bien qu’on le voit ! C’est l’International Visual Theatre, un centre culturel proposant des ateliers de théâtre en langue des signes.
La rue Chaptal est entourée de jolies façades. Quelques exemples à droite : le numéro 9, avec ses pilastres et son grand fronton sur deux fenêtres au-dessus du balcon, le numéro 7, de style Art nouveau, et le numéro 3, par endroits sculpté.
Le musée de la vie romantique
Mais avant de voir la partie de droite, signalons le musée de la vie romantique. Se trouvant dans une maison aux airs de campagne, il dispose d’un agréable jardin et présente des œuvres du peintre Ary Scheffer, qui y habita de nombreuses années et y recevait le Tout-Paris, ainsi que les souvenirs de George Sand. Ce n’est donc pas un musée sur la Rome Antique, dans le quartier de la Nouvelle Athènes, mais un musée avec des tableaux du style romantique, qui apparaît à la fin du XVIIIe siècle et se diffuse dans toute l’Europe dans la première moitié du XIXe siècle.
Le mouvement romantique est né à la fin du XVIIIe siècle. A l’origine mouvement littéraire, autour de Victor Hugo, il se construit contre le classicisme et l’académisme largement diffusé dans le domaine des beaux-arts. La référence au Moyen Âge, à la quête d’exotisme et à la mélancolie sont quelques-unes des facettes du romantisme. Le courant romantique est celui de la liberté, du désir, de l’exaltation et de la spiritualité. Il s’inscrit ainsi en opposition au conservatisme ambiant.
Horaires d’ouverture : tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h. La visite des collections permanentes est gratuite, tandis que le prix des expositions temporaires peut varier. La visite est assez rapide : une heure peut suffire. En effet, il n’y a que sept salles dans l’atelier et deux autres près de l’entrée.
La Cité Pigalle
Au bout de la rue Chaptal, nous tournons à droite, rue Jean-Baptiste Pigalle. Le nom de la rue rend hommage au sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. La première rue à droite est la Cité Pigalle. Elle n’est pas toujours ouverte, mais j’ai pu y rentrer durant ma visite. Il n’y a cependant pas grand chose de notable. Van Gogh vécut au numéro 43 chez son frère, tandis que le numéro 4 a été une ancienne maison close.
La rue de la Tour des Dames
De retour rue Blanche, nous empruntons la rue de la Tour des Dames, à gauche. Le nom de cette rue vient de l’abbaye des Dames de Montmartre, auquel était rattaché ces terres. Mais pourquoi “tour” des Dames, me demanderez-vous ? Eh bien car un moulin se trouvait ici dès le XIVe siècle. Cette rue se trouvait au cœur du quartier de la Nouvelle Athènes, c’est donc logiquement que de nombreux artistes y vécurent, tels que le comédien Talma au numéro 9, le peintre Paul Delaroche au numéro 7, le peintre Horace Vernet au numéro 5, la tragédienne Mademoiselle Duchesnois au numéro 3 ou encore la comédienne Mademoiselle Mars au numéro 1, toutes deux connaissant le comédien Talma.
La Nouvelle-Athènes est un quartier du neuvième arrondissement où vécurent de nombreux artistes au XIXe siècle, qui firent partie du mouvement romantique. Les artistes de ce courant prirent partie pour l’indépendance de la Grèce, qui fût déclarée en 1830, suite à la guerre d’indépendance, terminée un an plus tôt. De plus, l’architecture de ce quartier se rapproche alors de l’architecture grecque antique.
L’immeuble en briques aux numéros 14 à 18 est une ancienne poste de chevaux, tandis que le numéro 10 possède une façade décorée de colonnes et de têtes de lions. L’hôtel particulier au numéro 4 dispose d’un grand jardin, et rappelle que ce quartier était encore à la campagne au XVIIIe siècle.
Le musée Gustave Moreau
La rue de la Tour des Dames se termine sur la rue Catherine de La Rochefoucauld. On y trouve le musée Gustave Moreau. Ce musée expose des milliers d’œuvres de ce peintre symboliste. Le premier étage se constitue de salles exiguës (le bureau, la salle à manger et la chambre). En revanche, aux deuxième et troisième étages, les murs des deux grandes salles sont recouverts de tableaux bibliques et mythologiques, placés sans logique précise. C’est l’artiste lui-même qui a organisé l’installation de ses œuvres dans le musée, qui témoignent de l’évolution de son style.
Horaires d’ouverture : tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h. Tarif : 7€ (gratuit le premier dimanche du mois).
La rue d’Aumale
A droite, la rue d’Aumale est constituée de bâtiments datant du Second Empire. Par exemple au numéro 24, l’immeuble présente un grand balcon et des fenêtres ornées de frontons triangulaires.
Autour de la place Saint-Georges
Le théâtre Saint-Georges
Nous tournons à gauche, rue Saint-Georges. Le théâtre Saint-Georges est un énième théâtre dans le neuvième arrondissement. Sa particularité est sa façade en trompe l’œil.
La fondation Dosne-Thiers
La fondation Dosne-Thiers a pris place dans un hôtel de style néo-Louis XVI, datant de 1875, qui appartenait à Adolphe Thiers. Ce dernier l’a reconstruit car la Commune avait détruit l’hôtel du Président du Conseil, qui réprimait l’insurrection. Il abrite désormais une bibliothèque historique consacrée au XIXe siècle.
L’hôtel de la Païva
L’hôtel de la Païva nous rappelle l’hôtel du même nom situé sur les Champs-Elysées. Thérèse Lachmann, marquise de Païva, habita ici avant la construction de son hôtel sur les Champs-Elysées. Le moins que l’on puisse dire sur cet hôtel de style troubadour, c’est que son architecte n’a pas lésiné sur les décorations : sculptures, bustes d’Apollon et de Diane, pilastres, angelots…
Le style troubadour se développe dans la première moitié du XIXe siècle. Il combine différents styles afin de reproduire un style du Moyen-Âge et de la Renaissance.
La place Saint-Georges
Bien entourée, la place Saint-Georges possède une statue du dessinateur Paul Gavarni.
La fondation Taylor
Au numéro 1 de la rue la Bruyère, la fondation Taylor, créée en 1844 par l’auteur dramatique et précurseur du romantisme, Isidore Taylor, organise des expositions confrontant des artistes. La fondation Taylor est une association d’artistes et leur remet des prix, organise des concours et soutient leur travail.
Le quartier Rochechouart
La rue Henry Monnier
La montée de la rue Henry Monnier commence avec la place Gustave Toudouze, une petite place à l’ombre des arbres. L’immeuble au numéro 21 est de style Art nouveau, tandis que la façade de celui au numéro 25 présente des pilastres et des têtes de lion ornant les fenêtres du premier étage.
La rue Frochot
Nous arrivons devant la rue Frochot et l’avenue Frochot. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’avenue est la petite voie fermée avec une grille. L’habitation séparant les deux est la Villa Frochot, ancienne maison close, dont on peut voir la verrière Art nouveau.
La rue Victor Massé
Victor Massé, un compositeur du XIXe siècle, vécut avenue Frochot. Elle commence par des façades sculptées à droite. Au numéro 9 se trouve un immeuble de style néo-Renaissance sur lequel se trouvent des statues de bébés au-dessus des fenêtres du premier étage.
Nous arrivons sur la place Lino Ventura, mais avant de parcourir la rue des Martyrs, nous remarquons la Cité Malesherbes, à gauche, à l’emplacement où se trouvait l’hôtel particulier de l’avocat Lamoignon de Malesherbes, et prenons l’avenue Trudaine.
L’avenue Trudaine
Lorsque les abattoirs de Montmartre sont mis en place sous la Restauration, on construit ici de nombreux lotissements. L’avenue Trudaine devient une large avenue avec des contre-allées.
Au numéro 39 se trouve l’ancienne école de Commerce, construite en 1886 dans un style néo-classique.
Une fois arrivés place d’Anvers, tournons la tête à gauche pour admirer une vue sur le Sacré-Coeur.
Nous continuons avenue Trudaine jusqu’à la rue Marguerite de Rochechouart, à droite. Pour ceux désirant un peu écourter la promenade, tournez à droite, rue Rodier (à l’intersection de l’avenue Trudaine et de la place d’Anvers) et marchez jusqu’à la rue du Condorcet.
La Cité Napoléon
Au numéro 58 rue Marguerite, la Cité Napoléon se cache derrière un portail. Impossible d’y entrer, mais un panneau d’histoire de Paris nous apprend que c’est ici que Napoléon III fit construire des logements sociaux pour les ouvriers d’une usine de gaz du quartier. Le règlement était très strict mais les ouvriers bénéficiaient de services collectifs pour faire leur lessive par exemple.
La rue Condorcet
Bel immeuble décoré au numéro 51 de cette rue, de style post-haussmannien et début Art nouveau.
Viollet-le-Duc habita au numéro 68, comme en témoigne le hibou grand-duc sculpté sur la façade. La rue Condorcet nous ramène sur la place Lino Ventura.
La rue des Martyrs
C’est l’une des rues les plus animées du quartier. Elle doit son nom aux martyrs chrétiens qui auraient été décapités sur la butte Montmartre, à laquelle mène cette rue. Ça casse un peu l’ambiance… Quelques jardins s’y cachent. Au croisement avec la rue de Navarin se trouve un immeuble de style Art nouveau, bâti en 1903.
La rue de Navarin
La rue de Navarin porte le nom d’une bataille navale de la guerre d’indépendance grecque. Les français, anglais et russes y remportèrent une victoire sur la flotte turco-égyptienne, de façon inattendue puisque la bataille commença sans qu’aucune des parties ne l’aient vraiment souhaitée. Alors que les deux marines se faisaient face, un navire ottoman tira, sans ordre. La bataille débuta donc.
Au numéro 9 se trouve un curieux édifice de style néogothique. Il faut dire que nous avions plus l’habitude des immeubles de style Haussmannien dans cet arrondissement ! On trouvait ici une ancienne maison close spécialisée dans le sado-masochisme… Cela explique sûrement la cavité vide qui aurait auparavant accueilli une statue de la Vierge Marie.
C’est ainsi que nous terminons notre visite du neuvième arrondissement. Avouez que vous ne vous attendiez pas à une telle chute ! Il nous reste une partie du quartier Rochechouart à visiter, ce que j’ai fait durant une autre matinée, sans trouver de lieux particulièrement notables. Les visiter ne m’aura permis que d’obtenir une sensation de complétude vis-à-vis de ma visite du neuvième arrondissement.
A ne pas manquer
Les passages couverts et l’Opéra Garnier.
La plus belle église : l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile, suivie de Notre-Dame-de-Lorette.
La plus belle verrière : la verrière du magasin Le Printemps.
Le musée à voir : le musée Gustave Moreau.
Le mot de la fin
Le neuvième arrondissement dispose de peu de monuments incontournables. Je me suis davantage plu à m’y promener un peu au hasard pour découvrir des curiosités. Ce qui est intéressant, c’est qu’on continue d’y constater l’évolution architecturale dont je parlais dans l’article précédent. En effet, nous sommes encore passés dans une époque un peu plus récente : fin du XIXe siècle et début du XXe. Les églises sont désormais de style néoclassique et utilisent des méthodes de construction plus modernes avec des nouveaux matériaux de construction, comme la fonte. De même, on trouve davantage d’immeubles de style Art nouveau, ce style étant né à la fin du XIXe siècle et ayant pris son plein essor au début du XXe siècle. L’art Déco, lui, n’est pas encore bien représenté.
On observe une transition entre les Grands Boulevards et le XVIIe siècle et le quartier de Montmartre et le XXe siècle. Enfin, le neuvième arrondissement a conservé son dynamisme. Ayant attiré les artistes au XIXe siècle, il s’est doté de nombreux théâtres et salles de spectacles.