Bilan de mes trois mois à Madagascar
Une fois n’est pas coutume, je vais vous présenter le bilan de mon séjour à Madagascar. Ce bilan sera un peu différent de celui du voyage en Indonésie puisque je n’ai pas vraiment fait beaucoup de tourisme. Ainsi, comparer le canal des Pangalanes, l’île Sainte-Marie et Tamatave n’aurait pas beaucoup de sens. De même, citer ma ville préférée est un choix forcé puisque je n’en ai vraiment connu qu’une, Tamatave. Je vais tout d’abord commencer par mes ressentis avec les points forts et les points faibles du séjour.
Alors Madagascar, c’est comment ?
- Pas cher. C’est vraiment le premier truc qui me vient à l’esprit ! Avec des revenus d’européens, on est vite le roi du pétrole là-bas. Bien sûr, ça a aussi des inconvénients, mais cela fait que le voyage, hormis le billet d’avion, ne vous ruinera pas.
- On y mange super bien (et pour pas cher !)
- Madagascar est une île riche en biodiversité et en espèces endémiques ! C’est une destination toute trouvée pour les amoureux de la nature. Les étudiants prennent conscience de cela. En effet, j’ai rencontré des étudiants en écologie très investis dans leur sujet d’études. Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils arriveront à combattre les exploitants de bois illégaux et les divers trafiquants. Malheureusement, c’est un combat bien inégal quand la corruption est omniprésente.
- Il y a une grande diversité de paysages. Je n’en ai vu qu’une petite partie mais l’est n’a rien à voir avec les grands baobabs du Sud-ouest ou les pics rocheux de la réserve du Tsingy de Bemaraha, plus au nord.
- Le climat est clément. Très supportable même, en tout cas en dehors de la saison des pluies.
- C’est un bon endroit pour faire la fête.
- Les gens parlent français. Ou plutôt, vous devriez réussir à en trouver sans trop de difficulté tant que vous n’êtes pas dans un coin reculé. Cependant, faîtes attention : parfois, ils le comprennent mais ne le parlent pas (ou n’osent pas le parler, je ne sais pas).
- Il y a plein de petits coins de paradis, comme l’île Sainte-Marie.
- C’est l’aventure ! Oui, c’est un pays ou vous aurez vraiment l’impression d’échapper à votre vie habituelle, et ça, ça peut être sacrément cool ! Tant que c’est pour des vacances à durée limitée du moins !
Cependant, il y a aussi des inconvénients :
- C’est l’aventure, certes, mais ce qui fait qu’il peut y avoir quelques imprévus pendant le voyage pouvant retarder celui-ci, si vous voyagez par vous même.
- La pauvreté fait qu’il faut toujours veiller à vos affaires ! Les pickpockets sévissent…
- Il faut parfois revoir ses standards de confort, que ce soit en termes d’hôtels ou de restaurants… L’électricité est aléatoire, pensez-y quand vous devez consommer des produits se conservant au frais.
- Un truc qui m’a bien énervé, ce sont les prix spéciaux pour les touristes. Ça a le don de m’énerver. Ce n’est pas parce-que je suis riche (là-bas en tout cas…) que ça justifie ce vol ! Un prix spécial touriste pour un service spécial touriste, pourquoi pas. Mais de l’argent juste parce-qu’un mec m’a accompagné durant 100m pour me montrer comment rejoindre la route principale, quand je lui demandais juste la direction (j’étais à un croisement) et qu’ensuite il suffisait de suivre la seule voie possible, non.
Mes coups de cœur à Madagascar
Qui sont plutôt mes coups de cœur dans le nord-est du pays…
L’île Sainte-Marie
Comme je l’ai dit dans l’article concernant cette petite île, il y a tellement de choses à y voir sur une faible surface que j’ai adoré ! Entre les plages, la petite ville animée et le nord plus sauvage, je me suis vraiment senti isolé, loin de mes préoccupations au travail ! Cela a constitué un repos très bénéfique.
Le parc Ivoloina
Forcément. J’y ai passé tellement de temps que je le connais de long en large et en travers ! Se réveiller avec des lémuriens faisant leur ronde dans les arbres en face de ma chambre, c’est top ! Et je ne me lassais pas d’aller faire un petit tour au parc zoologique tous les jours.
Partir à l’aventure vers la réserve de Betampona
Il fallait au moins le voir une fois dans ma vie. Faire traverser une rivière à un 4×4 en le mettant sur un radeau de bambou, rejoindre des villages à 6h de route de la moindre ville… C’était l’aventure ! Pas sûr cependant que les habitants de ces villages soient du même avis quand ils doivent se rendre en urgence à l’hôpital…
On est loin de l’architecture que l’on trouve dans les villages Toraja en Indonésie. Les maisons sont constituées de bambous pour l’enceinte et l’élévation des greniers à riz et de feuilles de ravinala pour les murs et le toit.
De la même manière, j’ai bien aimé découvrir le village de pêcheurs au canal des Pangalanes. Ainsi que d’avoir la chance d’assister à une fête traditionnelle.
Mes déceptions à Madagascar
La visite de Tamatave
Comme l’article à propos de cette ville l’a montré, on en fait vite le tour. Et même ce qui est à voir n’est pas franchement extraordinaire.
Rater des moments de partage avec les habitants
En trois mois, on a le temps de faire des choses auxquelles on ne penserait pas forcément sur une durée de voyage plus classique. L’un de mes objectifs, en plus des dessins, était de découvrir de plus près la vie des habitants d’un village isolé. Mais difficile de s’y rendre quand on ne parle pas un mot de la langue locale. Je n’ai pas réussi à organiser cela pendant mes trois mois de stage… J’ai un peu compensé en allant discuter avec les gens du village près du parc !
Le comportement de certains français
Certains français, souvent d’un certain âge, semblent se croire tout permis parce-qu’ils gagnent 50 fois le salaire local. Ce qui ne serait pas suffisant en France leur permet de vivre confortablement ici. Ils en profitent donc pour le meilleur et pour le pire. Quand je vois un vieux mec au cheveux blancs au coté d’une jeune, la vingtaine, c’est assez malsain. Sans parler de tourisme sexuel de certaines zones comme Nosy Be…
Plus généralement, je pense qu’il faudrait faire attention à ce que l’on fait quand nous nous trouvons dans ces pays. Profiter d’activités de touristes, oui, mais sans tomber dans l’exhibition de richesse et surtout, dans le respect des règles locales. N’oublions jamais que nous ne sommes que des invités, alors même si un petit billet glissé peut permettre de contourner les règles à notre convenance, gardons notre conscience morale.
Ce n’est pas spécifique à Madagascar, mais la pauvreté facilite d’autant plus la corruption. Et qu’est-ce que le villageois lambda pense quand il voit le vazaha se comporter comme un sans gène sans la moindre sanction ? C’est assez malsain car ça donne l’impression que l’île est un énorme terrain de jeux pour certains quand d’autres triment à longueur de journée pour rester dans la misère. Alors, profitons de nos vacances, mais respectueusement !
La nature en danger
Ce n’était pas une surprise. La faune et la flore de l’île sont gravement menacées par le braconnage et la déforestation à tout va. Je ne vous raconte pas mon désarroi quand je voyais des sacs plastiques jetés par la fenêtre du taxi-brousse… Ou l’état déplorable de la rivière (ou canal ?) près du bureau du MFG. Cependant, la pauvreté favorise le recyclage. Ainsi, une bouteille en plastique passe de mains en mains et est utilisée de nombreuses fois, pour de multiples usages. Chez le français que j’ai rencontré à Madagascar, nous laissions les bouteilles en plastique dans la cuisine. La bonne les récupérait pour les revendre. On les retrouve au marché quand on achète du miel, de l’essence ou autre liquide.
Je vous ai déjà parlé d’une fougère envahissante, la voici en image. J’y ai pensé en finissant de préparer cet article.
Conclusion
Madagascar est une bonne destination touristique, permettant des activités variées ainsi qu’un niveau de dépaysement élevé. Cependant, le manque d’infrastructures que l’on pourrait qualifier de modernes laisse à désirer. Cela donne néanmoins un côté aventure au voyage et permet de vraiment couper avec la routine.
Ce beau pays a beaucoup de merveilles à nous faire découvrir, mais aussi beaucoup d’atouts pour la population. Malheureusement, on voit bien que ces atouts ne profitent pas aux habitants. Expliquer les causes profondes d’une telle dégringolade économique et d’une telle dépossession des habitants de ce qui leur revient de droit nécessiterait l’écriture d’un livre ! Ce serait une immense chasse aux sorcières et pour l’instant, chacun trouve son coupable idéal. Disons que des personnes bien placées détournent le potentiel du pays à leurs profits et sont eux-mêmes utilisés comme des pions par certains pays étrangers. Je m’arrête là car j’ai aussi ma propre idée !
Un circuit possible serait de commencer par le sud-ouest jusqu’aux Hautes-Terres et le parc Tsingy de Bemaraha, puis d’aller vers l’est jusqu’à l’île Sainte-Marie. A moins que vous ne préféreriez aller à Nosy Be. Ou bien visiter le sud de l’île, plus désertique. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a que peu de chances que vous ratiez les lémuriens !
Ah oui, et quelle est la meilleure plage du coup ?
2 réflexions sur « Bilan de mes trois mois à Madagascar »
Tout est réussi ! les photos, les commentaires, Bravo, j’ai hâte d’être à l’Est de Mada cet été pour comparer nos expériences.
Merci !
Vous allez adorer, c’est vraiment dépaysant. Madagascar est un très beau pays avec beaucoup de diversité. N’hésitez pas à faire un retour après votre voyage !