Quand la Belgique vous va comme un Gand
Gand, une autre ville de canaux, ayant fait fortune dans l’industrie drapière. Moins connue que Bruges, Gand regorge tout de même de beaux lieux à voir, autour d’un centre où on trouve trois églises, un beffroi, un Hôtel de Ville, un château et un canal bordé de maisons de corporations. Bref, rien que le centre de Gand dispose d’atouts indéniables, et la ville est plus grande que Bruges. Voyons de plus près ce que Gand a à nous offrir.
J’ai passé deux jours à Gand, ce qui est suffisant pour visiter le centre-ville et les alentours, jusqu’à la gare. Si vous comptez visiter des musées, il vous faudra prévoir davantage de temps, en fonction.
Un peu d’Histoire
La zone de confluence entre la Lys et l’Escaut attire des peuplements dès l’Antiquité. Le paganisme demeure vivace dans la région. Quand Saint Amand vient dans la région pour l’évangéliser, les habitants le jettent dans dans l’Escaut ! Il a tout de même eu le temps de construire deux abbayes : l’abbaye Saint-Bavon et l’abbaye Saint-Pierre, au cours du VIIe siècle. La ville de Gand se développe autour de ces deux abbayes et du marché. L’occupation de Gand par les Vikings, entre 851 et 852 puis de 879 à 883, porte un coup d’arrêt à son développement.
Au IXe siècle, le comte de Flandre édifie de premières fortifications, qui deviendront le château des comtes de Flandre au XIIe siècle. La ville se développe dès lors autour d’un nouveau foyer. Gand connaît un développement fulgurant : du XIe au XIIIe siècle, c’est la deuxième ville la plus peuplée d’Europe (hors Italie), après Paris. Gand va alors pouvoir profiter du fort essor du commerce de l’industrie drapière.
En effet, des prairies humides, propices à l’élevage de moutons, entourent la ville de Gand. Il y a donc une abondance de laine, la matière première pour l’industrie drapière. La population de Gand va fournir une grande quantité de main-d’œuvre, si bien que Gand devient un centre industriel, qui importe de la laine d’Angleterre, pour accroître sa production.
Cette dépendance économique aux échanges avec l’Angleterre et la vassalité de la Flandre, où Gand se situe, par rapport au roi de France, rendent la situation du comte compliquée lors de la guerre de Cent Ans. Ils ont cependant joué un rôle important en défaveur du roi de France lors de ses préparatifs, le comte de Flandre et le chef du parti des tisserands prenant le parti de l’Angleterre. En 1302, ils infligent une sévère défaite à l’armée française près de Courtrai.
Gand se déclare neutre. Mais en 1384, la Flandre est rattachée par mariage au duché de Bourgogne. Les ducs de Bourgogne interviennent dans les affaires de la ville. Tout comme plus tard, les souverains du Saint Empire Romain germanique. Leurs rapports sont tendus et en 1540, les gantois emprisonnent les percepteurs des impôts. Charles Quint intervient personnellement, exécute les meneurs de la révolte, fait raser les murs de la ville et s’il décide de ne pas incendier sa ville de naissance, il fait défiler les notables pieds nus avec une corde au cou dans toute la ville. Comme attendu, cette parade marque les esprits et les habitants la commémorent tous les ans lors des fêtes gantoises.
Au XVIe siècle, Gand entre en déclin. Les guerres de religion touchent durement la ville, avec comme l’une des conséquence la baisse de l’industrie drapière. Au XIXe siècle, l’arrivée du métier à tisser mécanique relance l’économie de la ville. Un canal est creusé jusqu’à l’embouchure de l’Escaut pour favoriser les exportations, ce qui permet au port de Gand de devenir le deuxième port de Belgique. Gand devient ensuite un important centre du socialisme en Belgique et du Vooruit, le mouvement socialiste flamand. Les revendications de reconnaissance du flamand se font en opposition à la bourgeoisie francophone. En 1930 survient la flamandisation de l’Université de Gand.
Visiter le centre de Gand
Le centre de Gand se caractérise par trois églises, alignées sur 600 mètres. Et aussi par trois tour. Cet alignement est coupé par la Lys, encadrée de deux quais aux bâtiments historiques, menant vers le château des Comtes de Flandre.
L’Office de Tourisme
A quelques mètres du château des Comtes, l’Office du Tourisme de Gand est une véritable mine d’informations. A tel point que je vais en dire quelques mots dans cet article, et autant en parler dès le début. J’y suis allé pour me renseigner, je suis reparti avec la City Card Gent, un plan de la ville, un guide très complet, un itinéraire pour visiter Gand la nuit et une carte indiquant les emplacements d’art de rue dans toute la ville.
La City Card Gent coûte 38€ pour 48h et permet de visiter tous les musées, faire un tour en bateau, accéder aux transports en commun et louer un vélo. Elle est très avantageuse et je l’ai donc achetée. En tout, j’ai dépensé 40.5€, car la carte permet d’avoir une réduction de 10€ pour la visite de la cathédrale Saint-Bavon (qui revient alors à 2.5€). Sans la carte, j’aurais payé 73.5€. Ou alors j’aurais vu moins de musées : voir plus bas pour mon choix .
L’église Saint-Michel de Gand
La construction de l’église Saint-Michel de Gand est compliquée. Commencée en 1440, les guerres de religion l’interrompent. Elles ne se contentent pas de stopper les travaux, mais causent d’importantes destructions. Finalement, le clocher ne sera jamais achevé et en 1828, on se résout à ajouter un toit et à acter sa hauteur définitive : 28 mètres. A l’intérieur, on trouve plusieurs tableaux, des mobiliers néogothiques et d’autres baroques. Malheureusement, je n’ai jamais vu l’église ouverte et n’ai donc pas pu visiter l’intérieur. On y trouve, malgré les dégradations du XVIe siècle, de beaux mobiliers et de nombreux tableaux.
Au numéro 12 de la place Saint-Michel se trouve un immeuble de style Art nouveau, le style étant bien visible sur l’oriel. Je n’ai pas vu beaucoup d’immeubles Art nouveau à Gand, encore moins qui méritent d’être signalés.
Le pont Saint Michel
Alors que l’Exposition universelle de 1913 approche à grands pas, on construit le pont Saint Michel qui offre de belles perspectives : sur le canal, le graslei et le korenlei, sur le chevet de l’église Saint-Michel, ainsi que sur la cathédrale, l’église Saint-Nicolas et le beffroi. Sûrement l’une des plus belles vues de la ville.
L’ancienne poste
L’ancienne poste occupe un bâtiment néogothique érigé en 1909. La façade est richement décorée de plusieurs centaines de statues et surmontée d’une tour à horloge.
L’église Saint-Nicolas
Du XIIIe au XVe siècle, l’église Saint-Nicolas est construite en pierre calcaire de Tournai. Ce qui pourrait faire le lien avec une future visite de cette ville, mais ce n’est pas encore au programme malheureusement. Située en plein centre, à côté de la halle, elle était fréquentée par les marchands de Gand. Chaque corporation d’artisans avait d’ailleurs sa propre chapelle. L’église Saint-Nicolas est un beau témoignage du style gothique scaldien, qui se caractérise par les tourelles d’angles, présentes dans cette église.
Le style gothique scaldien, originaire de Tournai, tient son nom de l’Escaut, près duquel on trouve de nombreux édifices de ce style, originaire de Tournai. En plus des tourelles d’angle, les éléments typiques de ce style sont la tour à la croisée du transept, l’utilisation de pierres bleues de Tournai et le déambulatoire longeant des fenêtres en trois parties, fines et hautes. Le style gothique scaldien constitue une transition entre les styles roman et gothique. Il se caractérise en effet par des murs massifs et des voûtes en berceau (caractéristiques romanes), mais aussi par des voûtes en croisée d’ogives, des arcs-boutants et des vitraux plus élaborés (caractéristiques gothiques).
A l’intérieur, on trouve un très beau maître autel en marbre avec un tableau, une chaire finement sculptée mais peu de vitraux colorés. Les colonnes soutenant le plafond paraissent très hautes. Faire le tour du chœur dans le déambulatoire pour découvrir d’autres tableaux et sculptures, ainsi que des restes de peinture sur la voûte.
Le stadshal
Au milieu des églises, du beffroi et de l’hôtel de ville datant du Moyen-Âge et/ou de la Renaissance, le Stadshal ne semble pas être à sa place. En effet, la ville inaugure cette halle métallique en 2012, ce que confirme son apparence contemporaine. Je laisserai chacun juger si elle s’intègre bien à l’existant.
L’Hôtel de Ville
L’Hôtel de Ville de Gand est un mix entre le style gothique flamboyant et le style Renaissance. Et quand on en fait le tour, il est flagrant qu’en effet, il mélange plusieurs styles ! Commencés en 1518, les travaux reprennent en 1595 après une interruption de plus d’un demi-siècle. En haute saison, une visite guidée, à réserver auprès de l’office du tourisme ou en ligne, permet de découvrir l’intérieur. En dehors de cette période, le visiteur se contentera de l’extérieur, ce qui est déjà très intéressant. Saurez-vous reconnaître la façade gothique de celle de style Renaissance italienne ou de celle de style Renaissance flamande ?
La rue du beffroi
La rue du beffroi, qui part vers le nord-est de l’hôtel de ville, mène vers l’église Saint-Jacques. Il y a plusieurs beaux immeubles de différents styles. J’ai noté les numéros 1, 3 avec ses deux oriels surmontés de fenêtres rondes, 4, 6…
Le beffroi de Gand
Gand fit fortune dans le commerce du drap, on y trouve donc une halle aux draps. Mais la construction de celle-ci ne commença qu’en 1425, alors que cette industrie était déclinante, et se finit en 1903… Un beffroi d’une hauteur de 91 mètres surmonte la halle ! Un musée se trouve dans le beffroi et la halle, présentant l’utilisation du beffroi ainsi que les cloches et le fonctionnement du carillon. C’était dans le beffroi que les habitants conservaient les documents attestant des libertés de la ville. Quand on sait que la construction du beffroi débuta en 1314, en tant que symbole de l’autonomie de Gand vis-à-vis du pouvoir des comtes de Flandre, on se doute que ces documents étaient bien gardés !
Malheureusement, je ne disposais que de trois quarts d’heure pour visiter le beffroi. Ce n’est pas suffisant, mais comme j’avais le Gent City Pass, qui m’offrait une visite gratuite, et que je savais que je ne pourrai pas y retourner le lendemain, je me suis quand même dépêché pour jeter un oeil au musée et surtout monter au sommet du beffroi. Il est moins haut que celui de Bruges, mais la vue est aussi très jolie.
La cathédrale Saint-Bavon
Elle aussi construite en pierres calcaires de Tournai, la cathédrale Saint-Bavon est la plus ancienne église de Gand. Une église romane, toujours visible dans la crypte, remplace au XIIe siècle une première église du Xe siècle. Mais c’est surtout du XIVe au XVIe siècle que l’on effectue les travaux qui donnent à la cathédrale son aspect actuel et sa flèche de 82 mètres de haut. A l’origine, le nom de l’église était église Saint-Jean. Mais lorsque Charles Quint construit une citadelle à la place de l’abbaye de Saint-Bavon, les moines se voient attribuer l’église Saint-Jean, à laquelle ils donnent le nom de Saint-Bavon.
On trouve à l’intérieur de la cathédrale Saint-Bavon un grand maître-autel baroque, une chaire rococo dont le blanc des statues en marbre feraient presque oublier le marron du bois, des mausolées en marbre… L’intérieur de la cathédrale Saint-Bavon est extrêmement riche en œuvres d’art. Et il est impossible de ne pas mentionner la plus renommée d’entre elles : l’Agneau mystique.
L’Agneau mystique est un polyptyque de douze panneaux qui représentent des scènes sur le thème de la rédemption de l’humanité par le sacrifice de Jésus Christ. Peint en 1432 par Jan Van Eyck et son frère Hubert, l’Agneau mystique a une histoire mouvementée. Alors que les iconoclastes détruisent nombre d’œuvres dans la cathédrale Saint-Bavon, tout comme dans de nombreuses autres églises en Belgique, l’Agneau mystique y échappe. Les français le confisquent à la Révolution, plusieurs panneaux sont vendus et se retrouvent dans un musée à Berlin. C’est finalement dans une mine en Autriche que l’on retrouve le polyptyque à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un panneau manquant. Une enquête est toujours en cours pour tenter de déterminer son emplacement.
Dans la crypte, on découvre un parcours en réalité virtuelle, qui raconte l’histoire de l’Agneau Mystique. Puis le visiteur peut monter à l’étage supérieur pour contempler l’œuvre qui justifiera à elle seule, pour un féru d’art, une visite de Gand. Mais ce serait dommage de se limiter à ce chef-d’œuvre. En effet, les autres chapelles contiennent d’autres tableaux tels qu’un tableau de Rubens, la conversion de Saint-Bavon, dans la chapelle par laquelle on entre. Tout comme dans la crypte, on trouve de nombreux triptyques. Dans le chœur, on peut également admirer plusieurs mausolées en marbre.
Le quai aux Herbes et le quai aux Grains
Aujourd’hui, le port de Gand se situe au nord de la ville. Mais au Moyen-Âge et durant la Renaissance, il se trouvait au nord du pont Saint-Michel, au niveau du quai aux Herbes (Graslei) et du quai aux Grains (Korenlei).
On trouve du côté du Graslei plusieurs maisons, chacune pour un corps de métier. Dans l’ordre : la maison de la guilde des francs-bateliers, la maison des mesureurs de grains, la maison du percepteur de taxes, l’entrepôt aux grains, la première maison des mesureurs de blé et la maison de la guilde des maçons. En revanche, pour les époques, c’est un peu la foire. L’entrepôt aux grains date du XIIIe siècle, les autres mélangent les styles gothiques, Renaissance ou baroque, tandis que la maison de la guilde des maçons est en fait une reconstruction de 1913, pour l’Exposition universelle.
En face, les maisons sont elles aussi de styles différents. Ces deux quais sont sans nul doute parmi les immanquables de Gand.
Au bout du Graslei se trouve la Groentenmarkt, avec la grande boucherie, qui longe la Lys. Datant du XVe siècle et disposant d’une majestueuse charpente en chêne, elle est bordée de petites boutiques datant du siècle suivant.
Le château des Comtes
De retour de croisade en 1180, Philippe d’Alsace, contrairement à son père, n’a pas ramené de relique. Il décide de construire un château fort. Et comme c’est lui le chef, il faut bien sûr que sa taille dépasse celle des maisons des marchands de la ville. Et puis, qu’il soit en pierre aussi, c’est plus solide et c’est plus cher. Donc on se hâte de remplacer le bois du château préexistant. Sûrement s’inspire-t-il pour sa construction de l’architecture des châteaux bâtis en Terre Sainte. Mais finalement, un château, c’est bien aussi de pouvoir y vivre confortablement. Le château des comtes de Flandre est donc modifié par la suite pour répondre à de nouvelles attentes. A partir de 1885, le château est restauré et les maisons attenantes sont détruites. Il est ainsi prêt pour l’Exposition universelle de 1913.
La vue depuis les remparts est intéressante, tout comme la visite avec audioguide, qui est une bonne introduction à l’humour belge. L’entrée dans le château des comtes de Flandre coûte 12€ et la visite est possible tous les jours de 10h à 18h.
Faire une visite en bateau
Comme à Bruges, on peut parcourir les canaux de Gand en bateau lors d’une visite guidée de 50 minutes (prix : 8€). Très belle vue sur le château des Comtes durant la visite.
Faire un tour dans Gand la nuit
Parmi les brochures distribuées par l’Office du Tourisme de Gand s’en trouvait une intitulée “visit gent aux lueurs du soir”. Elle présente un itinéraire, que j’ai suivi. Je ne l’ai pas regretté. L’expérience est très différente de Bruges, car Gand est une ville plus animée.
S’éloigner du centre durant la deuxième journée
Le matin, en me levant, je suis allé au nord du centre historique. Mais je n’avais pas beaucoup de temps, car il fallait absolument que je sois à onze heures à la cathédrale Saint-Bavon, afin de visiter l’intérieur. Je n’ai donc pas vu beaucoup d’endroits.
Petite promenade au nord de la place principale
L’église des Carmes
L’église des Carmes est une église construite entre 1651 et 1712 dans un style mêlant baroque et classique. Elle faisait partie d’un couvent. Je devais vraiment être pressé pour ne pas l’avoir remarqué ! Le plus probable est que ce dernier se trouvait derrière l’église. Un peu à l’écart du trio d’églises du centre-ville, l’église des Carmes n’est pas dénuée d’intérêt pour autant. A voir notamment l’autel et la porte sculptée. Au devant de la chaire, un jeune homme poignarde un autre homme avec sa dague, tandis que celui de derrière ne semble pas lui vouloir du bien non plus.
L’ancien béguinage Sainte-Elisabeth
Le béguinage Sainte-Elisabeth est le plus grand de Gand. Il comportait quatre-vingt maisons et quatorze couvents ! Aujourd’hui, c’est presque une place comme les autres, entourée de maisons en briques rouges du XVIIe siècle. Mais c’est surtout un lieu très tranquille. J’y suis allé tôt le matin, alors j’ai pu vérifier cette assertion !
Le rabot
Au bout de la rabotstraat se trouve un curieux édifice qui ressemble à un petit château fort. C’est en fait un ancêtre des écluses qui permet de protéger un canal des crues de la rivière.
Le prinsenhof
Je suis passé devant une partie du Prinsenhof lors de la visite de Gand en bateau.
Question : Mais qu’est-ce que le prinsenhof ?
Tout d’abord, nous remarquons qu’il y a “prince” dans le mot. Le prinsenhof est l’ancienne demeure des comtes de Flandre, après le château. Charles Quint y est né en 1500. Il faut imaginer qu’à cette époque, il y avait 300 pièces dans l’édifice ! Je dis “imaginer” car depuis, des bâtiments furent réutilisés pour différentes industries et aujourd’hui, le prinsenhof est un quartier de la ville comme un autre. Il reste quelques traces de l’ancienne demeure des comtes de Flandre à chercher dans les ruelles du quartier.
Après cette rapide promenade matinale, je me rends à la cathédrale Saint-Bavon afin de visiter l’intérieur.
Une fois ma visite de la cathédrale terminée, j’ai vu le principal de ce qu’il y avait dans le centre. Je me dirige donc vers la gare, où je dois prendre un train pour Anvers. Vingt minutes de marche sont nécessaires pour rejoindre la gare depuis le centre historique de Gand. Disposant d’un après-midi, j’en ai bien sûr profité pour découvrir de nouveaux lieux au passage.
Muni d’un plan obtenu à l’Office du Tourisme, il était très facile de repérer les endroits se trouvant sur mon chemin, ou d’adapter celui-ci pour les inclure.
Les quartiers sud
Le château de Gérard le Diable
Après ma visite de la cathédrale Saint-Bavon, je suis passé devant le château de Gérard le Diable (drôle de nom…), qui a marqué la frontière entre la France et le Saint Empire Romain Germanique. Après de multiples utilisations, il sert maintenant de lieu de stockage pour les archives de l’Etat. Il n’est pas possible de le visiter, mais on peut admirer l’extérieur. Il ne se trouve qu’à quelques mètres de la cathédrale Saint-Bavon.
L’église Sainte-Anne
L’église Sainte-Anne a été construite de 1853 à 1862 dans un style éclectique, mélangeant néo-roman et néo-gothique, afin de répondre à l’augmentation de la population des quartiers sud de Gand, redynamisés par la construction de la ligne de chemin de fer jusqu’à Malines. En plus de la pierre, l’architecte Lodewijk Roelandt a utilisé la fonte et une charpente en acier. L’église Sainte-Anne était malheureusement fermée, je n’en ai donc vu que la façade.
L’occupation de l’église va être complètement modifiée : elle va en effet, dans un futur proche, accueillir un marché, un restaurant et un bar à vin.
Le petit béguinage Notre-Dame Ter Hoyen
Depuis la rue Lange Violettestraat, on ne remarque pas le béguinage Notre-Dame Ter Hoyen. Fondé en 1234, ce béguinage est maintenant habité par des civils. Quelle chance de pouvoir vivre dans le calme, à l’écart de la rue ! Rue qui ne doit cependant pas être des plus bruyantes. Malheureusement, je n’ai pas pu entrer dans l’église Notre-Dame-aux-Foins, construite en 1658 dans un style baroque. La visite du béguinage Notre-Dame Ter Hoyen et de ses maisons rouges était tout de même fort sympathique.
De Krook
Je n’avais pas prévu d’aller voir De Krook, mais une personne à l’accueil de l’auberge de jeunesse où j’ai séjourné me l’a conseillé quand nous avons échangé à propos de beaux bâtiments parisiens, ce qui m’a fait paraître intéressé par l’architecture. Celle de De Krook est en effet un bel exemple d’architecture moderne à Gand, avec des couches en verre superposées. C’est un lieu polyvalent visant à permettre les rencontres dans une bibliothèque, un lieu de découverte de nouvelles technologies et un café où boire un verre. Une sorte de réseau social non virtuel !
Le Vooruit
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la révolution industrielle bat son plein. La classe ouvrière est en première ligne, et des mouvements se créent pour défendre leurs droits. La société coopérative gantoise est l’une des premières à se créer en Belgique en 1880. Son succès est éclatant, mais la crise des années 1930 et la Seconde Guerre Mondiale entraîne son déclin. Dans les années 1980, le bâtiment devient un Centre d’art, de théâtre, de danse et de musique.
La tour des livres
La tour des livres, bâtie en 1935 en style moderniste, est considérée comme la quatrième tour de la ville. C’est la plus moderne, mais pas la plus belle… Haute de 64 mètres avec ses vingt-quatre étages, la tour des livres contient… Trois millions de livres ! De quoi s’occuper toute une vie en empruntant les livres de cette bibliothèque.
L’abbaye Saint-Pierre
L’abbaye Saint-Pierre est très ancienne : elle date en effet du VIIe siècle. Avec l’abbaye de Saint-Bavon, fondée elle aussi par saint Amand, elle est l’un des foyers autour duquel la ville de Gand s’est développée. L’abbaye connaît un âge d’or aux XIe et XIIe siècles. Les Calvinistes la ravagent au XVIe siècle, mais elle est reconstruite au cours des deux siècles suivants, jusqu’à l’arrivée de l’armée révolutionnaire française, qui démolit presque tous les bâtiments. Il ne reste aujourd’hui plus que l’église et le principal bâtiment monastique.
Il est possible de visiter l’église Saint-Pierre, de style baroque et dont la construction s’est étendue sur plus d’un siècle. On peut également visiter le couvent de style gothique. A l’arrière, un jardin en pente reconstitue celui de l’époque des moines.
L’abbaye Saint-Pierre accueille des expositions artistiques, dont l’entrée est payante. En revanche, la visite de l’église et du rez-de-chaussée du cloître est gratuite et peut se faire de 10h à 18h, de mardi à dimanche.
Je n’avais pas le temps de visiter le musée des Beaux-Arts et le musée de la ville de Gand, mais avec la Gent City Card, je ne payais pas plus cher, donc je suis allé jeter un œil aux deux musées.
Le musée des Beaux-Arts
Dans un bâtiment semblant être un temple classique, le musée des Beaux-Arts dispose de 40 salles consacrées à la peinture flamande, des primitifs jusqu’au XIXe siècle. J’ai passé plus de temps dans les salles exposant des tableaux représentant la ville de Gand. La visite du musée des Beaux-Arts a ainsi été une nouvelle façon de visiter la ville !
Certains tableaux du musée des Beaux-Arts se trouvent au Louvre. Mais comment sont-ils arrivés là ? A la fin du XVIIIe siècle, Gand fait partie d’un département français, l’Escaut. Un musée d’art est créé, mais lorsque les français quittent la ville, ils emportent les tableaux avec eux !
Le musée de la ville de Gand
Dans une ancienne abbaye du XIVe siècle, une exposition retrace l’histoire de Gand. Elle commence par une salle dont le sol est couvert d’une immense photo aérienne de Gand. On se plaît à rechercher les monuments visités précédemment ! Ensuite, on découvre le patrimoine historique de Gand, de la Préhistoire au siècle dernier. Autant dire qu’il y a de quoi faire !
Aujourd’hui encore, je ne sais pas quoi penser de mon choix de visiter les deux musées. Cela m’a permis d’en avoir un aperçu et de pouvoir vous en parler, mais j’ai aussi l’impression de n’avoir profité d’aucun des deux.
Que voir d’autre à Gand ?
L’église Saint-Jacques
Au bout de la Belfortstraat, l’église Saint-Jacques présente une organisation asymétrique. En 1093, on construit ici une première église en bois, d’où partent les pèlerins en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’église est donc dédiée à saint Jacques. Au XIIIe siècle, on construit une nouvelle église de style roman, puis on ajoute la nef et d’autres parties en style gothique scaldien. Un incendie détruit deux tours et l’édifice est restauré, puis agrandi pour accueillir des chapelles pour plusieurs guildes d’artisans.
Lors de mon passage, l’église Saint-Jacques était fermée. Je suis passé devant lors d’un tour dans le centre-ville de Gand en soirée. Je n’avais pas remarqué, mais quand je parlais d’asymétrie précédemment, celle-ci se retrouve dans les clochers de la façade, dont l’un a un toit en ardoise, l’autre en pierre.
Vrijdagmarkt
De belles demeures entourent la place du marché du vendredi et au centre, la statue est celle de Jacob van Artevelde, qui a mené la révolte des gantois contre la France en 1336. En effet cette année-là, le roi d’Angleterre interdit l’exportation de laine vers la Flandre, ce qui mène à des émeutes contre les percepteurs des impôts français. Davantage qu’une place de marché, la Vrijdagmarkt était un lieu de célébrations, de réceptions mais aussi de rassemblement lors des révoltes.
La place est entourée de belles maisons à pignons, mais notons aussi la présence de deux bâtiments de style différent : la Toreken, du XIVe siècle, dont la cloche annonçait le marché, et le Ons Huis-Bond Moyson, un bâtiment de style éclectique construit en 1900, ayant appartenu au parti ouvrier belge d’alors.
L’art de rue à Gand
De nombreux dessins ornent les rues de Gand. Mais c’est sans aucun doute la Werregarenstraat, plus connue sous le nom de Graffitistraatje, qui est la plus renommée. Située à quelques mètres au nord de l’Hôtel de Ville, les murs sont couverts de dessins en tous genres. J’y suis passé pendant la nuit, c’était très sympa, mais je pense qu’on profite mieux des dessins pendant le jour. J’ai oublié d’aller vérifier cette supposition le lendemain matin… Ca m’a cependant permis d’avoir un peu plus de temps pour visiter autre chose.
Le musée d’Archéologie industrielle et du Textile
Il fallait bien un musée consacré à l’industrie textile à Gand. C’est ainsi qu’on y trouve le musée d’Archéologie Industrielle et du Textile, qui retrace l’histoire de cette industrie dans la ville de Gand et son impact sur la population. Le musée a aussi une partie plus générale, consacrée aux autres industries à Gand. Etant donné que j’ai visité les musées et monuments entre le centre et la gare, je n’ai pas été voir le musée d’archéologie industrielle et du textile, situé au nord du centre-ville. Ce sera pour une prochaine fois !
Le musée d’archéologie industrielle et du textile ouvre tous les jours, sauf mercredi, de 9h à 17h.
Le musée du design et des arts décoratifs
Ce musée expose du mobilier et d’autres objets utilisés au cours du XIXe siècle. Il possède une grande collection d’Art nouveau et d’Art déco. Les voir aurait été un bon complément aux immeubles de ces styles que j’ai vus en Belgique, mais aussi lors de mes promenades dans Paris ! J’avoue que je suis curieux, j’irai y faire un tour si je retourne à Gand. En tout cas, ça attendra, puisque le musée du design et des arts décoratifs de Gand est fermé jusqu’en 2026.
Le musée d’Art contemporain
Le musée d’Art contemporain de Gand est l’un des plus grands de Belgique. Il rassemble trois milles œuvres couvrant la période de 1939 à nos jours.
La gare de Gand
Si vous prenez le train, ne manquez pas la gare de Gand en arrivant ou en partant. La ville l’a faite construire pour l’Exposition universelle de 1913. A l’intérieur, des peintures murales représentent treize villes belges. En effet, c’était l’occasion rêvée de donner envie aux visiteurs de découvrir le reste de la Belgique !
A ne pas manquer
La plus belle église : Difficile de ne pas dire que c’est la cathédrale Saint-Bavon, déjà très riche en œuvres d’art, mais si en plus on prend en compte l’Agneau mystique… Mais comme l’église Saint-Nicolas et l’église Saint-Michel sont très proches de la cathédrale Saint-Bavon et que leur visite est gratuite, elles sont aussi à voir; même si elles sont moins belles.
Le Steen, au moins pour l’humour du narrateur de l’audioguide.
L’abbaye Saint-Pierre.
Un tour au centre ville une fois la nuit tombée.
Le mot de la fin
Alors est-ce que les canaux de Gand vous ont plus enchanté que ceux de Bruges ? J’ai une préférence pour ceux de cette dernière, où l’atmosphère est plus paisible, malgré les nombreux touristes. Cependant, cela n’enlève en rien l’intérêt de la visite de Gand, qui repose sur un retable mondialement renommé, de belles églises et sur de beaux quais avec des maisons flamandes : graslei et korenlei. Mais contrairement au centre de Bruges, Gand a évolué au cours du temps et présente des bâtiments de plusieurs styles différents.