Visiter Bruges et ses canaux hors du temps

Visiter Bruges et ses canaux hors du temps

Bruges, surnommée la Venise du Nord, me paraissait un incontournable de mon voyage en Belgique. N’ayant jamais été à Venise, je souhaitais découvrir cette ambiance de ville avec des canaux. Bruges dispose d’un centre historique avec plusieurs monuments et de nombreuses maisons flamandes, qui permettent un petit dépaysement assez proche de la France. Petite ville tranquille, Bruges constitue une escapade paisible, chargée d’histoire.

Un peu d’Histoire

Le nom de la ville de Bruges provient d’un terme germanique signifiant “pont”. En effet, un pont datant de l’époque romaine se trouvait en ces lieux. Cependant, c’est au Moyen-Âge que Bruges commence à se développer. C’est une place fortifiée située le long d’un bras de mer : le Zwin. Le roi carolingien Charles le Chauve y envoie son vassal Baudouin Ier afin de protéger la région des attaques des Vikings. Baudouin fonde le comté de Flandres et étend son domaine vers l’Escaut et l’Artois.

Bruges au Moyen-Âge

Au IXe siècle, Bruges se compose d’un château, une chapelle et une place entourés de remparts. Dès cette époque, Bruges se développe en tant que centre de commerce. Dans les années 1000, on construit un port. De même, des murs se dressent et des canaux commencent à parcourir la ville. Le 4 octobre 1134, un raz-de-marée ouvre un chenal jusqu’à la baie du Zwin. Il offre ainsi à Bruges un accès direct à la mer du Nord. Bruges s’insère dans les réseaux de commerce avec l’Angleterre, la France ou encore la Suède.

Au XIIIe siècle, Bruges obtient des avantages fiscaux et organise un grand marché annuel. Elle devient l’un des trois comptoirs hanséatiques de la mer du Nord, avec Londres et Bergen en Norvège. A la fin de ce siècle et au début du XIVe siècle, les progrès de la navigation, notamment des marchands italiens, favorisent le commerce maritime, dont Bruges tire pleinement profit. En ville, l’hôtel de la famille Van der Buerse devient le premier centre financier européen.

Bruges est alors sous domination française. La population de la ville se révolte en 1302, lors des Matines Brugeoises. Ils assassinent la garnison française et se rallient au comte de Flandre. Ils prennent ensuite part à la victoire flamande lors de la bataille des éperons d’or contre le roi de France, Philippe de Bel.

Au XVe siècle, une bourse est créée et Bruges est ainsi un haut lieu de la finance aux Pays-Bas. Depuis le XIIe siècle, c’est surtout le commerce des draps qui apporte à la ville une grande prospérité. Bruges passe sous le contrôle des ducs de Bourgogne. Mais en 1437, ils se soulèvent contre Philippe III de Bourgogne. Bien qu’ils doivent présenter des excuses, ils obtiennent l’approbation d’une déclaration des droits. La ville atteint un haut niveau de développement économique, si bien qu’elle est alors la ville la plus riche d’Europe du Nord.

Bruges lors de la Renaissance

La période de la Renaissance n’est pas pour Bruges une période de renaissance, au contraire. A la fin du XVe siècle, la baie du Zwin s’ensable. Ainsi, Bruges perd son accès direct à la mer. La cour des ducs de Bourgogne quitte la ville, puis alors que la Belgique est sous la domination des Habsbourg d’Autriche, l’empereur Maximilien Ier restreint les droits de la ville. Bruges entre en déclin, tandis qu’Anvers devient la ville dominante en Flandre. La ville entre en déclin, renforcé par la sécession des Pays-Bas espagnols du reste des Pays-Bas. Alors que le XVIIe siècle débute, Bruges n’est plus qu’une ville de province, que les différents aménagements ne suffisent pas à redynamiser.

La Bruges moderne

En 1907, on inaugure le nouveau port de Zeebruges à 13 km au nord-ouest. Il faut cependant attendre les années 1970 pour qu’il prenne son essor. La perte de dynamisme de Bruges aura eu pour effet de figer le centre-ville dans le passé. Ainsi, c’est une sorte de musée à ciel ouvert pour découvrir les villes flamandes du XVIe siècle.

Mon itinéraire à Bruges

En arrivant à Bruges, j’ai vite remarqué que je pouvais visiter la ville du sud au nord, en revenant facilement à mon auberge de jeunesse par un chemin différent au retour. Le centre historique de Bruges n’est pas très étendu et peut facilement être parcouru en une journée. J’avais prévu deux jours pour visiter la ville. Comme il faisait beau le premier jour, je ne suis pas entré autant que je le voulais dans les musées ou églises et j’ai plutôt privilégié le deuxième jour pour voir les intérieurs, au cas où la pluie pointait le bout de son nez.

Concernant la Musea Brugge Card, coûtant 32€, elle me semble intéressante. La prendre aurait sûrement un peu modifié mon programme afin de privilégier les musées dont elle ouvre les portes. Mais pour tout vous dire, je ne sais même pas où se trouve l’Office du Tourisme de Bruges… 

Le parc Minnewater

Très proche de la gare, la parc Minnewater permet de découvrir les canaux en douceur, loin du tumulte de la grande rue qui le sépare de la voie ferrée. Le lac de l’Amour est très calme, ce qui au Moyen-Âge était loin d’être le cas. En effet, c’est ici que les bateaux déchargeaient leurs marchandises et repartaient chargés de draps.

parc du minnewater
Un parc tranquille pour commencer. Serait-ce un clocher que nous apercevons en arrière-plan ?
suite de maisons en briques avec un toit en pignons. apparence d'un quartier ouvrier de la fin du 19e siècle.
Arsenaalstraat, au nord du Minnewater. Cette rue fait très ruelle ouvrière de la fin du XIXe siècle !

Le béguinage de Bruges

Fondé en 1245, le béguinage de Bruges gagne rapidement en importance. A Bruges, les béguines ont une activité toute trouvée : le travail de la laine. Les béguines vivaient isolées du reste de la ville. Cette organisation est encore visible aujourd’hui, puisque les maisons entourent une cour centrale. Au XVe siècle, 150 béguines y vivaient. Mais les révolutionnaires français étant passés par là, le béguinage fût supprimé et en 1803, seules une vingtaine de béguines reprennent leur vie d’alors. En 1923, des sœurs bénédictines s’y installent, et sont toujours là aujourd’hui.

béguinage de bruges : parc avec arbres entouré de maisons blanches aux toits en briques
Le béguinage de Bruges est un endroit très tranquille. Au moins le matin !

Le béguinage n’a jamais repris l’importance qu’il avait au XVe siècle. En revanche, il a conservé le calme et l’isolement par rapport à la ville. Le visiteur peut découvrir les maisons et l’église du béguinage. Construite à l’origine au XIIIe siècle, l’église du béguinage a été détruite par un incendie lors des guerres de religion. Elle a été rebâtie dans un style gothique en 1604. L’intérieur est décoré, sans éléments ostentatoires. La chaire n’est pas aussi décorée que d’autres que nous avons déjà vues, mais les autels de l’église présentent de beaux tableaux. L’église est en grande harmonie avec le reste du béguinage et c’est avant tout la sérénité qui s’en dégage.

intérieur de l'église sainte Élisabeth du béguinage
L’intérieur de l’église est assez simple. On remarquera les autels baroques et la chaire. Ils peuvent se cacher derrière les nombreux visiteurs…

Les béguines sont des femmes religieuses, veuves ou non mariées, qui se regroupaient dans un quartier fermé, à l’écart du reste de la ville, pour vivre en communauté. On retrouve donc dans un béguinage des habitations, une église, un jardin où faire le potager… Les béguines vivaient dans des maisons collectives, mais petit à petit, les différences sociales ont éclaté au grand jour et les plus riches ont commencé à vivre dans leur propre maison.

Pour 2€, il était possible de visiter une maison de béguine, mais il semblerait qu’elle soit désormais fermée. En tout cas, un panneau l’indiquait lors de mon passage et précisait que cette fermeture était définitive. C’est bien dommage ! Malgré ça, la visite du béguinage de Bruges reste très intéressante.

Le Godshuis Sint Jozef et de Meulenaere

C’est par hasard durant ma promenade que je suis passé devant le Godshuis Sint Jozef & de Meulenaere, un habitat construit à partir du XIVe siècle par charité afin d’accueillir des personnes âgées. Les différentes maisons en accueillent encore de nos jours, et offrent un cadre très tranquille à découvrir lors d’une promenade dans le centre historique de Bruges. Il y en a d’autres, mais je ne saurais pas vous dire où, je crois bien que c’est le seul que j’ai trouvé !

godshuis sint-jozef : cour avec arbres entourée de maisons blanches
Un autre endroit au calme, qui fait un peu penser au béguinage.

La cathédrale Saint-Sauveur

L’imposante cathédrale Saint-Sauveur est la plus ancienne église de Bruges. Le premier édifice date en effet du Xe siècle. Son immense clocher, surmonté de tourelles, se voit de loin.

cathédrale saint-sauveur de bruges : imposant édifice en brique
Les églises de Bruges emploient, tout comme les maisons, la brique.

A l’intérieur, les principaux éléments d’intérêt sont selon moi les tapisseries qui sont suspendues le long de la nef (c’est rare de trouver des tapisseries dans une église), l’autel en marbre et l’orgue au-dessus de la porte d’entrée. Différente des autres chaires, celle de la cathédrale Saint-Sauveur a un promontoire se trouvant au-dessus d’une statue portant ce qui semble être un plan d’église. Sur les autres chaires que nous verrons lors de ce voyage, les motifs sont sculptés dans le bois composant la chaire.

chœur de la cathédrale saint-sauveur : maître-autel baroque et tapisseries aux murs
Bien que le maître-autel attire l’attention, remarquons les tapisseries qui l’entourent.

L’église Notre-Dame

Ou onze lieve vrouwekerk, comme on dit ici. Mais je préfère “église Notre-Dame”, c’est plus facile à prononcer.

C’est le deuxième clocher que l’on voit de partout dans la ville de Bruges : celui de l’église Notre-Dame, qui culmine à 115 mètres. La construction débute aux alentours de 1230 avec le style gothique scaldien. Puis entre 1270 et 1280 arrive le style gothique rayonnant et enfin le style gothique brabançon. Ce mélange de styles gothiques retrace l’histoire de l’architecture gothique à cette époque. A l’intérieur de l’église, on découvre de nombreuses oeuvres d’art, telles que la madone de Bruges, une statue en marbre réalisée par Michel-Ange, des tableaux du XVe et XVIe siècle dans l’abside, ou encore les tombeaux de Charles le Téméraire et de sa fille, Marie de Bourgogne.

clocher de l'église notre-dame
Un moyen de ne pas se perdre à Bruges est de reconnaître des clochers et le beffroi. Ils marquent les principaux emplacements du centre historique.

Dans la nef, dont les colonnes sont ornées chacune d’une statue, sont visibles une belle chaire ou encore un curieux reliquaire.

intérieur de l'église notre-dame : nef blanche avec une statue sur chaque pilier
Tout comme dans la cathédrale de Bruxelles, des statues veillent sur les fidèles…

L’église Notre-Dame ouvre tous les jours de 9h30 à 17h (seulement de 13h30 à 17h le dimanche) et la visite coûte 6€. La nef est cependant accessible gratuitement, mais l’entrée payante permet de voir la grande majorité des œuvres d’art, dont la seule sculpture de Michel-Ange se trouvant hors d’Italie. C’est sûrement l’un des endroits que j’aurais aimé visiter si j’avais disposé d’un jour en plus (je n’ai vu que la partie accessible gratuitement, qui vaut déjà la peine).

L’hôpital Saint Jean

En face de l’église Notre-Dame, l’hôpital Saint Jean était au Moyen-Âge l’un des plus importants hôpitaux d’Europe. La cour intérieure, accessible gratuitement, est très jolie. La visite payante permet de découvrir l’intérieur de l’hôpital, sa chapelle où sont exposées des œuvres du peintre Hans Memling, ainsi que la pharmacie du XVIIe siècle.

L’hôpital Saint-Jean ouvre du mardi au dimanche de 9h30 à 17h et la visite coûte 12€.

L’hôtel Arents

L’hôtel Arents est une maison de maître du XVIIIe siècle qui est maintenant un musée. Plusieurs expositions s’y tiennent, présentant des œuvres de Frank Brangwyn, notamment de style réalisme socialiste, dépeignant des scènes de vie des ouvriers du XIXe siècle.

L’entrée coûte 7€, mais il existe un billet combiné avec le musée Groeninge à 14€.

Le musée Gruuthuse

Cette maison appartenait à une famille ayant le monopole sur le gruit, un mélange servant à faire la bière avant le houblon. Dans cette demeure du XVe siècle, un grand nombre d’objets, de mobiliers, de sculptures et de tableaux relatent la vie à Bruges du XVe au XIXe siècle. Même si vous ne visitez pas le musée, entrez dans la cour pour admirer l’extérieur de l’édifice.

hôtel particulier du XVe siècle abritant le musée gruuthuse
A défaut de visiter le musée, admirons tout de même cet hôtel particulier du XVe siècle.

Le musée Gruuthuse ouvre tous les jours de 9h30 à 17h et la visite coûte 14€.

Le pont Saint Boniface

N’ayant visité aucun des deux musées précédents, j’ai quand même pu profiter de l’endroit. Premièrement car les bâtiments sont beaux même de l’extérieur, et aussi car un petit square se trouve derrière l’hôtel Arents. Un pont, le pont Saint Boniface, traverse le canal sur lequel il offre de belles vues.

Malgré son apparence, le pont Saint Boniface est en fait l’un des plus récents de Bruges, construit en 1910 !

Mieux vaut visiter cet endroit tôt dans la matinée, avant l’arrivée des touristes !

bâtiment en briques avec une tourelle et une apparence médiévale
Trois bâtiments, trois exemples d’architecture à Bruges.

La grand’place

La Grand’place de Bruges est la plus grande et la plus animée des places brugeoises. Entourée de maisons à pignons du XVIIe siècle, elle est très colorée. Il y a de nombreux restaurants, mais aussi deux friteries. Idéal pour dîner tout en regardant le beffroi se parer d’orange au fur et à mesure que le soleil se couche.

grand-place de bruges avec les maisons en briques qui l'entourent
Quelques maisons entourant la grand-place de Bruges.
palais provincial de bruges
Le palais provincial et l’Historium à sa gauche.

La place du Bourg

La place du Bourg était le siège du pouvoir politique de la ville. On y trouve donc l’Hôtel de Ville et le Franc de Bruges, mais aussi la basilique du Saint-Sang. La place du Bourg est ancienne, et c’est à partir de cette place, où se trouvait une forteresse du IXe siècle, que la ville s’est développée.

La basilique du Saint-Sang

La basilique du Saint-Sang est en fait constituée de deux chapelles superposées. Au rez-de-chaussée, la chapelle Saint Basile date du XIIe siècle et est de style roman. Un escalier Renaissance permet d’accéder à la chapelle du Saint-Sang, qui date du XVIe siècle. Comme son nom le laisse deviner, la chapelle du Saint-Sang renferme une fiole qui contient quelques gouttes de ce qui est présenté comme le sang du Christ.

Mais comment le sang du Christ a-t-il fini à Bruges ?

En 1099, la première croisade aboutit à la prise de Jérusalem. Les croisés ont au passage capturé plusieurs villes et ont créé quatre Etats le long de la côte orientale de la Méditerranée. Mais en 1144, la ville d’Edesse (aujourd’hui Sanliurfa) tombe aux mains du sultan d’Alep. Le pape déclare une nouvelle croisade, et les souverains européens repartent en Terre Sainte. Mais les choses ne se passent pas comme pour la précédente et la nouvelle croisade est un échec. Enfin, pas pour tous. Thierry d’Alsace, comte de Flandre, aurait reçu en 1150 une fiole contenant du sang de Jésus Christ. C’est ainsi qu’il le ramène avec lui et le dépose dans la chapelle Saint-Basile.

façade de la basilique du saint-sang : apparence médiévale, grise et statues dorées.

La chapelle du Saint-Sang est très colorée, de motifs verts notamment, et renferme de beaux tableaux. Les couleurs vertes et oranges sont d’ailleurs assez inhabituelles. Il y a un beau maître autel ainsi qu’une curieuse chaire, une sphère qui semble suspendue au mur. Les peintures murales cependant datent du XIXe siècle et ne sont donc pas d’origine.

les murs de la basilique du saint-sang sont entièrement peints (le vert et le marron dominent).
Une drôle de chaire !

Pour 2€, il est possible de visiter le trésor de la basilique du Saint-Sang, dans laquelle se trouvent la châsse du Saint-Sang, une pietà représentée sur un triptyque et des habits religieux.

Le Saint-Sang est sorti tous les jours de 14h à 16h, période pendant laquelle tout le monde peut aller le voir.

L’Hôtel de Ville

L’Hôtel de Ville de Bruges date de 1421, sa construction ayant débuté en 1376. Cela en fait l’un des plus anciens du pays. En revanche, les statues sont des copies du XIXe siècle, reproduisant celles détruites durant la Révolution française. La visite de l’Hôtel de Ville est intéressante pour sa salle où plusieurs tableaux retracent l’histoire romancée de Bruges. Au rez-de-chaussée, une salle est consacrée à l’histoire de Bruges. On peut y voir l’évolution des bâtiments, auxquels de nombreuses pièces ont été ajoutées au fil du temps.

Les statues représentent les comtes et comtesses de Flandre.

intérieur de l'hôtel de ville avec des tableaux sur les murs et autres peintures
La salle gothique illustre l’histoire de la ville.

Le Franc de Bruges

Que j’ai longtemps appelé “le bâtiment à gauche de l’Hôtel de Ville”… Quand on regarde dans la bonne direction, soit face à l’Hôtel de Ville, on le repère mieux qu’en cherchant le Brugse Vrije.

A côté de l’Hôtel de Ville gothique, le Franc de Bruges présente une architecture Renaissance. L’élément principal de la visite du Franc de Bruges est la salle des Echevins, aménagée au XVIe siècle en l’honneur de Charles Quint. La cheminée en marbre et en bois est somptueuse, avec tous ses éléments sculptés, et il y a aussi plusieurs beaux tableaux.

ancien tribunal de Bruges avec façade baroque blanche à décors dorés
Ce beau bâtiment à la façade baroque est l’ancien tribunal de Bruges. Est-ce l’un des plus beaux bâtiments de la ville ? A vous d’en juger…

En revanche, le musée disposant d’explications en flamand uniquement, autant dire que je suis vite passé à la suite…

Le Franc de Bruges est l’ancien palais de justice de la ville. 

Le théâtre municipal

En me rendant vers le lieu suivant, je suis passé devant le théâtre municipal de Bruges, construit en 1869 dans un style baroque. 

La huis ter beurze

Au numéro 35 de la Vlamingstraat se trouve la maison de la famille van Der Beurze. Au Moyen-Âge, c’était une auberge, où les marchands parlaient affaires. Le gérant leur servait parfois d’intermédiaire, et était réputé fournir de bons conseils. Ainsi, de son nom, Beurse, découle le mot “bourse”.

La place Jan van Eyck

jan van eyckplein place entourée de maisons à pignon
Le Jan van Eyckplein et des maisons à pignon. Une statue du peintre est présente, non visible sur la photo.

L’Academiestraat mène à la place Jan van Eyck, dont la statue se trouve au centre. La place Jan van Eyck était l’ancien quartier d’affaires, situé autour du port. C’est tout naturellement que l’on y trouve l’ancien Tonlieu, là où on prélevait la taxe sur les marchandises qui arrivaient en ville. On trouve également des maisons de marchands étrangers, et tout ce beau monde se retrouvait dans la loge des Bourgeois, située au numéro 14. D’ailleurs, en parlant des maisons des marchands étrangers, il y en avait une pour chaque nationalité, mais je n’arrive plus à me souvenir où j’ai vu le panneau indiquant leur localisation. Sûrement dans l’Historium. En tout cas, les marchands des villes hanséatiques logeaient dans les maisons qui longent le port.

La Ligue Hanséatique était une association de villes marchandes du nord de l’Europe, dont les privilèges ont été octroyés par des souverains européens. Son influence a été très importante durant le Moyen-Âge.

La place Woensdagmarkt

La rue Genthof mène à la place Woensdagmarkt, entourée de maisons flamandes. Au centre, la statue est celle de Hans Memling, un peintre primitif flamand.

A partir de là, on continue sur la rue Genthof ou sur le quai Spiegelrei, peu importe, mais au bout de la rue Genthof, on tourne à gauche pour parcourir le Gouden Handrei.

Promenade le long du canal : Gouden Handrei et Spaanse Loskaai

Il y a plusieurs canaux à Bruges, et donc plusieurs quais. Parmi eux, le Gouden Handrei est certainement l’un des plus idylliques. Ce canal, qui faisait partie de la première enceinte de Bruges, du XIIe siècle, est un endroit très calme, tout comme de Spaanse Loskaai, le quai des Espagnols, qui se trouve dans son prolongement.

gouden-handrei canal de bruges
Le Gouden-Handrei
maisons en bord de canal
Espérons pour les habitants que les murs sont bien étanches !

Il y a d’autres canaux bien sûr, que vous découvrirez aux grès de vos explorations.

vue sur un canal depuis ezelbrug
Un canal de Bruges.

Visiter le beffroi de Bruges

Après cette promenade du sud au nord du centre de Bruges, je suis retourné sur la Grand’Place. Etant donné qu’il me restait encore du temps, j’ai visité le beffroi de Bruges et suis monté au sommet.

En 1240, le beffroi n’est encore qu’une construction en bois, au-dessus de la halle aux laines. Un incendie le détruit en 1280 et quelques années plus tard, on reconstruit un beffroi en briques, surmonté d’une flèche en charpente. Environ deux siècles plus tard, entre 1482 et 1486,une partie orthogonale remplace cette flèche en charpente. Une tour en bois venait ajouter encore plus de hauteur, mais après sa destruction par la foudre à deux reprises, elle ne fût finalement pas reconstruite.

beffroi de Bruges
L’une des grandes tours de la ville, dominant la Grand-Place.

Le beffroi de Bruges mesure 83 mètres. Il est possible de visiter l’intérieur où on découvre son utilisation, par exemple les coffres qui contenaient les archives de la ville, dont les décrets étaient lus à partir d’une fenêtre du beffroi, et les cloches. En effet, le beffroi de Bruges dispose d’un carillon de 47 cloches. Ces cloches sonnent fréquemment, agrémentant la visite de Bruges d’une douce mélodie, à laquelle il est parfois possible d’assister de plus près.

Au bout de 366 marches, le clou de la visite est la vue sur toute la ville. On pourrait presque préparer notre itinéraire de là-haut ! Enfin, je dis ça, mais j’avais justement remarqué un bâtiment qui me semblait intéressant mais une fois en bas, je n’ai jamais réussi à le retrouver !

vues sur bruges depuis le beffroi, le clocher de l'église notre-dame domine toute la ville
Combien de monuments apparaissent sur cette photo et dans l’article ?

Entre le beffroi et la cathédrale Saint-Sauveur, de beaux immeubles se trouvent dans la Steenstraat, par exemple aux numéros 26 et 77 avec leurs bas-reliefs.

Une promenade en bateau sur les canaux

Petit paragraphe pour dire que j’ai fait un tour en bateau avec un guide conférencier. C’était très sympa et ça permet de découvrir la ville avec un autre point de vue. Les explications étaient intéressantes et assez drôles. Bref, je recommande.

Une deuxième journée pour découvrir Bruges

Pour commencer cette journée, j’ai visité l’Hôtel de Ville et le Franc de Bruges, avec le billet combiné. J’ai beaucoup hésité entre l’Historium et le musée Groeninge, consacré à l’art classique flamand. J’ai finalement opté pour la première option.

Le musée de l’Historium

Le centre ville de Bruges a beau être un peu un musée à ciel ouvert, il est possible de remonter dans le temps pour voir Bruges durant son âge d’or, au XVe siècle. C’est ce que propose l’Historium, avec parcours audiovisuel de sept salles où le visiteur suit un apprenti de Jan van Eyck dans toute la ville. Les éléments de la ville sont reconstitués dans chaque pièce. Et pour ceux qui ne se souviennent pas de van Eyck, nous l’avons croisé à la place qui porte son nom un peu plus tôt. Si vous ne connaissez pas ce peintre, vous comprendrez lors de la prochaine visite pourquoi il est si connu. Si jamais vous ne savez pas s’il vous faut revenir le mois prochain pour lire ce nouvel article !

Ce n’est pas la seule attraction que l’Historium propose. Il y a également un musée interactif consacré à l’histoire de Bruges, une tour de 26 mètres de haut qui permet d’avoir un point de vue sur la Grand’Place et une expérience en réalité virtuelle (seule attraction que je n’ai pas faite).

vue sur la grand-place depuis l'historium
Petit changement de perspective sur la Grand-Place.

L’Historium était une expérience intéressante, même si je n’ai pas trop accroché à l’histoire racontée pendant le parcours audiovisuel. C’était quand même sympathique de voir Bruges au XVe siècle. En revanche, pour les familles avec des enfants, je le conseillerais sans hésiter. Ça leur plaira à coup sûr et c’est donc une bonne opportunité de leur faire découvrir l’histoire de la ville sans le côté un peu ennuyant que les musées peuvent avoir pour les enfants.

Vers la porte de Gand et la promenade le long du canal

J’ai finalement regretté cette promenade, car le canal n’avait rien d’extraordinaire. J’aurais pu consacrer cet après-midi à la visite d’un autre musée. En parlant de ça, je suis passé devant plusieurs musées durant mes allers-retours en ville. Nous verrons cela d’un peu plus près dans la prochaine partie.

Rozenhoedkaai

Je l’avais vu dans un livre, mais ce n’est que par hasard que j’ai vu ce nom sur le mur d’un immeuble.

Ancien port de sel de Bruges, le quai du Rosaire est maintenant l’un des endroits les plus prisés des photographes. Il offre en effet une belle vue sur un canal, avec en arrière plan le beffroi ou, en se retournant, le clocher de l’église Notre-Dame.

rozenhoedkaai durant la nuit
Le quai du rosaire est l’un des endroits les plus photogéniques de Bruges.

Non loin de là, en traversant le canal sur la Wollestraat, on trouve sur la droite le passage Bourgondisch Cruyce, qui donne une vue sur le même canal, d’un autre angle.

Que voir d’autre à Bruges

Il y a beaucoup d’autres choses à voir à Bruges, et il est tout à fait possible d’y rester plus de deux jours. Je ne vais pas tout citer ici, mais me concentrer sur les endroits que j’avais repéré au cas où, ou que j’avais hésité à visiter.

L’église Saint-Jacques

L’église Saint-Jacques a beau se trouver près du centre historique, elle est cependant un peu en retrait, ce qui fait que je ne suis même pas passer devant. Et pourtant, j’ai beaucoup marché ! Si elle n’est pas en plein centre, elle se trouve en revanche près du Prinsenhof, ce qui fait que la cour de Bourgogne et les riches marchands l’ont beaucoup fréquentée, et embellie. Construite en 1240, l’église est ensuite agrandie au XVe et XVIe siècle, époque à laquelle elle est transformée en église-halle. Après les troubles religieux, on restaure l’intérieur dans un style baroque.

A l’intérieur, on trouve de belles œuvres telles que le retable de sainte Lucie, treize scènes représentant la vie de Jésus, d’autres tableaux, une belle chaire et un beau maître-autel…

L’église Saint Jacques ouvre tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 17h.

L’église Sainte-Anne

La raison de la présence de l’église Sainte Anne dans cette partie et non pas dans la précédente, c’est qu’elle est fermée le samedi après-midi et le dimanche. Soit plus au moins les moments où j’étais à Bruges. A l’extérieur, cette église en briques bâtie en 1624 apparaît quelque peu banale. Mais à l’intérieur, on découvre un décor de style baroque rococo : jubé, boiseries, tableaux et surtout le Jugement dernier de Hendrik Herregouts, une scène sur 100 m² !

En regardant sur internet, je trouve que l’église ouvre tous les jours… Je ne peux malheureusement plus aller vérifier, mais si je ne peux pas me fier aux guides de voyage, c’est embêtant !

L’église Saint-Gilles

Située à 300 mètres au nord de la Spaanse Loskaai, l’église Saint-Gilles est une église  construite en 1274. Devenue église-halle au XVe siècle, la tour de 70 mètres n’est ajoutée qu’au XVIIIe siècle. L’intérieur contient quatre tableaux de Jan Garemijn, dédiés au thème du rachat d’esclaves, mission de la confrérie des frères de la Trinité. Plusieurs artistes, tels que Hans Memling, sont enterrés dans cette église.

La visite des églises peut être une bonne alternative pour découvrir l’art belge.

Le musée Groeninge

Situé à quelques mètres de l’église Notre-Dame, le musée Groeninge présente l’art primitif flamand avec des maîtres comme Jan Van Eyck, Memling, Pieter Brueghel, Hubert Van Der Goes… Parmi les œuvres de Jan Van Eyck se trouve la Vierge au chanoine, qui est au cœur du parcours de l’Historium. Ce sont six siècles d’art qui sont présentés ici : Renaissance, période baroque, classique… Le musée des Beaux-Arts de la ville en somme ! 

Le musée du diamant

Si Anvers est le principal centre d’affaires autour du diamant, c’est à Bruges qu’un certain Lodewijk Van Berkem invente la taille du diamant au XVe siècle. Cela explique la présence dans cette ville du musée du diamant, qui présente le travail de cette pierre précieuse. Il y a même une démonstration !

Le musée du diamant ouvre de 10h30 à 17h30 et la visite coûte 9.50€.

Choco-Story

Qui dit Belgique dit chocolat, alors pourquoi ne pas visiter un musée consacré au chocolat lors de votre visite de Bruges ? Le musée Choco-Story occupe un bâtiment historique et présente plus de mille objets autour de la fabrication du chocolat. Il retrace 4000 ans d’histoire, car oui, la fabrication du chocolat est une histoire ancienne ! La visite se termine par une démonstration et une dégustation dans la boutique.

Le musée Choco-Story ouvre tous les jours de 10h à 17h et la visite coûte 10€.

Le musée de la Frite

Si nous parlons de gastronomie belge, difficile de ne pas mentionner les frites. C’est justement le sujet de ce musée. Il retrace l’histoire de la patate et la cuisine des frites. Et lui aussi est installé dans un bâtiment historique : la Saaihalle, datant du XIVe siècle. Le bâtiment mériterait une visite pour lui-même.

Le musée de la Frite ouvre tous les jours de 10h à 17h et la visite coûte 8€. Elle se termine elle aussi par une dégustation.

Si je n’avais pas fait mon tour à l’extérieur du centre-ville l’après-midi du deuxième jour, j’aurais sûrement visité ce musée. J’adore le chocolat, mais je préfère les monuments historiques. Et celui-ci m’avait fait meilleure impression en passant devant que celui du musée Choco-Story.

Le musée de la bière

Durant une visite ludique et familiale, le musée de la bière se propose de vous faire découvrir la bière belge (les différents types de bières, le brassage de la bière…). Elle se termine par une dégustation. A Bruges, si vous avez faim, vous pouvez aller au restaurant ou visiter des musées.

Le musée de la bière ouvre à 10h et ferme à 18h. La visite coûte 12€, 18€ avec trois dégustations de 15 cL.

Ne buvant pas de bière, j’aurais privilégié les deux musées précédents, mais je n’en ai finalement visité aucun.

Et on finit par deux musées qui se trouvent sur la Wollestraat, que je n’ai pas envisagé de visiter, mais devant lesquels je suis souvent passé.

Le musée de la torture

Dans une ancienne prison, quoi de mieux qu’un musée consacré à la torture ? C’est dans les murs de l’un des plus anciens bâtiments en pierres de Bruges que le visiteur découvre des instruments de torture et des mannequins. Pas très réjouissant, mais sûrement très intéressant.

Le musée ouvre tous les jours (sauf le dimanche) de 10h30 à 18h30 et la visite coûte 9€.

Le musée de la dentelle

Dans la même rue, une maison m’avait intrigué lors de mon passage, avec son oriel par lequel on voit une poupée en dentelles.

Au XVIIIe siècle, des sœurs apostoliques enseignaient la dentelle à des jeunes filles pauvres. Alors que l’école allait disparaître dans les années 1960, on fit de ce bâtiment un musée où sont exposées des pièces de plusieurs endroits, datant du XVIIIe et du XIXe siècle.

Le musée ouvre tous les jours (sauf le dimanche) de 9h30 à 17h et la visite coûte 6€.

A ne pas manquer

La visite de l’Hôtel de Ville et du Franc de Bruges.
La plus belle église : la basilique du Saint-Sang. Si c’était à refaire, j’avoue ne pas savoir si je ne visiterais pas l’église Notre-Dame à la place de l’Historium. Ou au moins l’après-midi du deuxième jour, ça c’est sûr !
Le plus beau point de vue sur les canaux : Graslei et Rozenhoedkaai. Mais aussi : la vue depuis le Ezelbrug et le Mariabrug. 
Un tour en bateau sur les canaux (j’ai une petite préférence pour Bruges par rapport à Gand).
L’ascension du beffroi de Bruges pour prendre un peu de hauteur.
Une promenade dans le centre de Bruges, comme je l’ai présentée, permet de voir l’essentiel de l’extérieur.

Le mot de la fin

J’ai beaucoup apprécié ma visite, Bruges étant la ville où l’on ressent le plus cette atmosphère médiévale et Renaissance. C’est parce que le centre ressemble à un musée à ciel ouvert, et paraît par endroit avoir été figé dans le temps. Le visiteur peut ainsi bénéficier de moments de quiétude et de sérénité, qui en haute saison seront sûrement troublés par les touristes. Car ils sont nombreux à apprécier le cadre enchanteresque de Bruges et de ses canaux. Bruges aurait bien mérité un troisième jour, mais après cette belle découverte, je pars pour Gand, un peu moins connue, mais qui est elle aussi parcourue par des canaux.

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