Bruxelles dans tous les sens

Bruxelles dans tous les sens

Ma visite de la Belgique débute avec Bruxelles, la capitale. Bruxelles n’est qu’à une heure et demie de Paris en train, il est donc facile d’y passer ne serait-ce qu’un week-end. J’y ai carrément passé une semaine il y a quelques années de cela. La capitale européenne a de quoi attirer les touristes. Avec ses monuments, qui même s’ils datent pour la plupart de la même période, présentent tout de même une ribambelle de décors. Les institutions européennes se trouvant à Bruxelles, la ville accueille plusieurs musées pour mieux appréhender leur fonctionnement. Enfin, la ville de Bruxelles comporte aussi une banlieue permettant de découvrir d’autres styles architecturaux, tels que l’Art nouveau, très important en Belgique.

Un peu d’Histoire

La première mention de la ville de Bruxelles date du VIIe siècle. L’évêque de Cambrai meurt à Brosella, ce qui indique une ville un minimum développée, pour que l’évêque s’y soit déplacé. Mais c’est surtout l’année 979, lorsque Charles de Basse-Lotharingie installe le siège de son duché sur une île de la Senne, qui sert de référence pour la date de naissance de Bruxelles.

La ville médiévale s’étend sur trois sites : le port, l’île abritant des commerces, le marché et une église, ainsi que la colline du Mont Froid sur laquelle des comtes du Louvain bâtissent leur château. Bruxelles se situe alors sur la route entre Bruges et Cologne, deux importantes villes de commerce. Les échanges commerciaux apportent du dynamisme à Bruxelles. Au XIIe siècle, on assèche les marécages et au début du siècle suivant, un rempart entoure la ville. En 1229, la ville acquiert de l’autonomie grâce à une première charte. Elle compte alors entre cinq mille et dix mille habitants.

Au XIVe siècle, de nombreuses régions de la Belgique font partie du domaine des ducs de Bourgogne. Ils font de Bruxelles la capitale d’où leur autorité s’exerce. La ville se développe, notamment grâce à l’industrie du drap. La guerre civile de 1488 et l’épidémie de peste de 1489 entravent le développement de Bruxelles.

En 1507, Marguerite de Bourgogne s’installe à Malines, une ville à une trentaine de kilomètres au nord-est de Bruxelles, où elle élève Charles Quint. Sous le règne de celui-ci, Bruxelles se développe rapidement et un canal établit la jonction avec Anvers et son port. Le conflit opposant la noblesse des Pays-Bas et les États-généraux au roi d’Espagne, puis les guerres de religion, touchent durement la ville. A Bruxelles sont exécutés des chefs de l’opposition, ce qui déclenche un soulèvement dans tout le pays. La guerre de Quatre-Vingts ans débute en 1568. Les Espagnols assiègent alors Bruxelles pendant un an. Ils remportent la victoire et lancent la Contre-Réforme dans la ville alors dominée par les protestants.

En 1695, la guerre de Neuf Ans fait rage et Louis XIV assiège Bruxelles. Il bombarde le centre-ville, qui en sort grandement endommagé et doit être reconstruit. A la suite du traité d’Utrecht en 1713, la Belgique passe des Habsbourg d’Espagne aux Habsbourg d’Autriche. Bien qu’ils soient tenus de respecter les libertés locales, les Habsbourg d’Autriche vont mettre en place des réformes qui entraînent une révolte à Bruxelles. La révolution brabançonne débute.

Les Autrichiens reprennent le contrôle de la Belgique, avant que les armées révolutionnaires françaises les en chassent en 1795. Bruxelles ressort affaiblie de cette période, et devient un chef-lieu de département. Le Premier Empire succède à la Première République. A la défaite de Napoléon en 1814, la Belgique est intégrée au royaume des Pays-Bas. En 1828, l’hostilité des Belges croît, avec l’imposition du néerlandais comme langue officielle. Un soulèvement populaire éclate à Bruxelles et s’étend au reste de la Belgique. Bruxelles lève des barricades et chasse les Hollandais. En 1831, les Hollandais sont vaincus et en 1839, la Belgique est reconnue indépendante. Elle a alors un statut neutre garanti par la France, l’Angleterre et la Prusse. Bruxelles devient la capitale du nouvel Etat belge indépendant.

Bruxelles capitale au XIXe siècle

La Belgique devient indépendante en 1830. La révolution industrielle commence et la première ligne de chemin de fer hors d’Angleterre relie Bruxelles à Malines. En cinquante ans, la population de Bruxelles passe de 80 000 à plus de 625 000 personnes. La municipalité mène de grands travaux : voûtement de la Senne, constructions de bâtiments haussmanniens, mais aussi éclectiques, Art nouveau et Art déco… Bruxelles devient une place financière et joue un rôle important dans la croissance économique des années 1830.

Les constructions continuent durant le XXe siècle. Les gares sont reliées entre elles. La Première Guerre mondiale interrompt cependant les travaux. Envahie le 20 août 1914, Bruxelles n’est libérée que le 17 novembre 1918. Dans l’Entre-deux-guerres, des quartiers de bureaux modernistes sortent de terre. Bruxelles est de nouveau occupée lors de la Seconde Guerre mondiale et est libérée le 4 septembre 1944.

En 1958, l’Exposition universelle se tient en Belgique. C’est à cette occasion que l’on construit l’Atomium, dans une ville qui accueille ensuite les institutions de l’Union Européenne avec le traité de Bruxelles de 1965. On trouve en effet à Bruxelles le siège de la Commission européenne et l’un des sites du Parlement européen. Contrairement à Paris, les tours construites dans la deuxième moitié du XXe siècle ne sont pas regroupées en un quartier tel que la Défense. En revanche, la construction du quartier d’affaires a entraîné la destruction de tout un quartier de la ville.

Le XXIe siècle voit le développement des transports : métro, tramway et vélo. Les cyclistes sont nombreux à parcourir la ville, plus qu’à Paris je dirais.

Que voir à Bruxelles

Ma visite de Bruxelles au cours de ce voyage s’est divisée en deux parties. J’ai commencé à mon arrivée par faire un tour dans le centre-ville. Puis, j’ai visité des endroits plus éloignés du centre, lors des deux derniers jours de mon voyage. Cependant, ce n’était pas la première fois que je visitais Bruxelles. En effet, j’y ai déjà passé une semaine il y a plusieurs années. C’était après mes deux années de classe préparatoire, et je me souviens bien avoir lu l’un des livres du programme de français dans le train me ramenant à la maison. Oui, c’était à l’époque où je pensais faire une deuxième deuxième année. Heureusement, j’ai finalement été en école d’ingénieur et ne garde que peu de souvenirs de ce livre. Mais je digresse.

En une semaine, nous avions eu le temps de visiter les lieux principaux. De ce fait, lors de mon dernier voyage, j’ai visité rapidement le centre-ville. En revanche, j’ai pris le temps de découvrir l’Art nouveau à Bruxelles, chose que je n’avais pas faite la fois précédente. Et si j’avais sûrement vu un ou deux édifices de ce style, je ne pense pas que je l’avais reconnu ! Je vous propose donc de suivre l’organisation suivante. Premièrement, je commencerai par présenter l’itinéraire que j’ai suivi lors de mon arrivée pour visiter le centre-ville. Deuxièmement, je présenterai d’autres endroits que j’avais visités lors de mon premier séjour en ville, aussi bien que je m’en souvienne (heureusement, j’avais pris quelques photos !). Et enfin, troisièmement, nous découvrirons l’Art nouveau à Bruxelles.

Visiter le centre-ville de Bruxelles

J’ai parcouru l’itinéraire que je présente en trois ou quatre heures, soit un après-midi. J’ai été un peu vite, d’autant plus que j’avais déjà vu plusieurs endroits et que j’ai largement eu le temps d’en revoir d’autres par la suite. En logeant dans le centre-ville, je passais en effet régulièrement sur la Grand’Place ou devant le Manneken-Pis, ce qui fait que je ne me suis pas trop attardé devant le premier jour. Ceci dit, voici l’itinéraire que j’ai suivi en partant du croisement entre la rue des Fripiers et la rue Grétry.

Le théâtre de la Monnaie

La rue des Fripiers débouche sur la Place de la Monnaie, où se trouve le théâtre de la Monnaie. Un premier bâtiment est construit en 1700. Il est alors considéré comme l’un des plus beaux théâtre du XVIIIe siècle, rien que ça ! A la fin de ce siècle, le bâtiment apparaît comme vétuste. Napoléon Ier, qui est à la tête du Premier Empire, incluant la Belgique, décide de faire construire un nouvel édifice, inauguré en 1819. Le bâtiment actuel est construit en 1855, après que celui de 1819 ait été incendié. La façade est restée la même et se caractérise par son style néoclassique, avec son fronton triangulaire supporté par huit colonnes. Je n’ai vu que l’extérieur, et ai donc raté les peintures ornant la coupole.

La place des Martyrs

J’ai ensuite continué ma promenade avec la rue Neuve. Puis j’ai tourné à droite, rue Saint-Michel, pour arriver sur la place des Martyrs. Elle introduit en 1774 le style néo-classique en Belgique. La dernière rénovation de la place, dans les années 1970, a presque détruit les bâtiments qui l’entourent. Enfin pas tout à fait : on a conservé les façades d’époque ! La place doit son nom au mémorial se trouvant en son centre, commémorant les morts de la Révolution de 1830.

Le Centre belge de la bande-dessinée

J’ai pris la rue du Persil puis à gauche, rue du Marais et à droite, rue des Sables. Même si vous ne visitez pas le Centre belge de la bande dessinée, rentrez tout de même dans le hall d’entrée de cet immeuble Art nouveau construit par Victor Horta en 1905. Si la fusée de Tintin et la voiture de Boule et Bill permettent de rentrer tout de suite dans l’ambiance, remarquez le lampadaire, les auvents et les rambardes.

centre belge de la bande dessinée
Quelle surprise au milieu des bandes dessinées !

Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter le musée, que j’ai peut-être déjà fait lors de mon premier voyage. En un week-end, je n’avais pas le temps de tout faire et le Centre belge de la bande-dessinée fait partie des sacrifices faits durant ce deuxième voyage, afin de visiter des endroits un peu plus excentrés.

L’Église Saint Jean-Baptiste du béguinage

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La meilleure représentation bruxelloise du style baroque.

C’est bien après l’avoir visitée que j’ai appris que cette église est considérée comme la plus belle de Belgique ! En effet, ce joyau de l’art baroque flamand émerveille le visiteur. C’est au XIIIe siècle que les béguines s’installent ici et établissent le plus grand béguinage de Bruxelles. En 1657, un architecte, peut-être Luc Faydherbe, élève de Rubens, construit un nouvel édifice à la place de l’église gothique, au moins partiellement détruite pendant les guerres de religion, et dont elle reprend le plan en croix latine. La façade est un condensé du style baroque. A l’intérieur, on découvre une belle chaire et surtout des sculptures, par exemple un ange au-dessus de chaque colonne de la nef.

L’Église Sainte Catherine

En face de l’église Saint Jean-Baptiste du béguinage, je continue ma visite par la rue du Peuplier. Je tourne à gauche sur le quai du bois à brûler et arrive sur la place Sainte Catherine.

Un bassin de l’ancien port de Bruxelles se trouvait ici. Entre 1854 et 1874, Joseph Poelaert construit une église éclectique, mêlant styles gothique et baroque. Le campanile est en fait le clocher de l’église précédente, construite aux XIVe et XVe siècles. L’intérieur est très épuré, à tel point que j’ai bien de la peine pour le décrire : je ne sais pas quoi mettre en avant !

Le Zinneke Pis

La rue du Vieux Marché aux Grains m’amène devant une curiosité de Bruxelles. On connait tous le célèbre Manneken-Pis. A l’angle de la rue du Vieux Marché aux Grains et de la rue des Chartreux, une sculpture de Tom Frantzen représente un chien urinant contre un potelet. Le comité de quartier des Chartreux comptait ainsi attirer quelques touristes ! Et faire référence à l’humour bruxellois.

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Si même les statues ne respectent pas les poteaux de la ville…

Le cinéma Pathé Palace

Je prends la rue des Chartreux, à gauche, puis la rue des Poissonniers, à gauche, ensuite la rue Auguste Orts à droite pour terminer sur le boulevard Anspach, à droite. Le cinéma Pathé Palace a eu une histoire mouvementée. En effet, il a changé plusieurs fois de propriétaire, d’activité et a failli tout simplement fermer. Mais si nous nous arrêtons devant, ce n’est pas pour aller voir un film, mais pour admirer l’architecture Art nouveau tardif de ce bâtiment construit par Paul Hamesse, un élève de Paul Hankar, en 1913. Ne vous en faîtes pas pour les noms, nous aurons l’occasion d’en reparler plus loin.

La Bourse

Je fais demi-tour pour retourner sur la place de la Bourse. Malheureusement, je ne peux pas admirer la façade de la Bourse, cachée par des échafaudages. Heureusement, ce n’était pas le cas lors de ma première visite !

Le Palais de la Bourse est construit entre 1868 et 1873, lors d’une période d’embellissement de Bruxelles. Le même genre de programme a lieu à Paris à la même époque. D’ailleurs, le bâtiment présente un style néo-renaissance et Second Empire. Parmi les sculpteurs ayant participé à la construction se trouve un certain Auguste Rodin. Si vous avez suivi mes articles sur Paris, ce nom devrait vous dire quelque-chose. Voir notamment le musée Rodin, dans le septième arrondissement.

L’église Saint Nicolas

La rue de la Bourse me mène à l’église Saint Nicolas.

Cette église paraîtrait presque inaperçue, près d’une rue passante et non loin des majestueux bâtiments de la Grand’Place. L’église Saint-Nicolas est l’une des plus anciennes églises de Bruxelles. D’abord église romane au XIIe siècle, une église est reconstruite après qu’une tempête ait détruit le premier édifice en 1367. Le clocher s’effondra lors du bombardement de Bruxelles en 1695, puis une nouvelle fois en 1714. Elle échappa de justesse à la destruction alors que Bruxelles était sous le contrôle des troupes révolutionnaires françaises.

L’extérieur est très sobre, mais l’intérieur est tout l’inverse ! Petite curiosité : le chœur prolonge la nef en oblique. Parmi les éléments d’intérêt, je signalerai la chaire de vérité, de style Louis XVI, et la châsse des martyrs de Gorcum. De nombreux tableaux ornent les murs de l’église, dont certains réalisés par des élèves de Rubens. L’orgue semble quant à lui assez moderne, et se marie bien avec le grand vitrail qu’il laisse apparent.

intérieur église saint-nicolas
Ca ne va pas droit !

La Grand’Place

grande place de bruxelles
Un concentré d’architecture autour d’une place de 1.48 ha !

Au XIIIe siècle, des halles ouvrent pour le commerce du pain, de la viande ou encore des draps. Preuve du pouvoir et de la richesse des marchands face au pouvoir, la Grand’Place s’embellit et un hôtel de ville de style gothique brabançon est construit au XVe siècle. La Maison du roi le rejoint au siècle suivant, construit dans un style gothique flamboyant par les ducs de Bourgogne qui souhaitent par là démontrer leur pouvoir, qu’ils renforcent sur toutes leurs possessions en Belgique. Dominant de son faste toute la Grand’Place, l’hôtel de ville est le seul rescapé du bombardement de Bruxelles par les français en 1695.

Le bombardement avait mis un temps les rivalités en sourdine, elles reprennent une fois celui-ci terminé et s’expriment dans la reconstruction. Une reconstruction qui va s’avérer rapide. En trois ans, la Grand’Place est de nouveau flamboyante. Condensé des arts de l’époque, la Grand’Place de Bruxelles se trouve un peu à l’écart des principales rues du centre-ville. Mais il est difficile de rater la tour de son hôtel de ville !

L’Hôtel de Ville, dont la façade est richement décorée de sculptures, est composé de deux ailes asymétriques séparées par une tour de 96 mètres de haut. Des ailes de style Renaissance, à l’arrière du bâtiment, forment une cour intérieure. Les statues ne sont pas d’époque. Ajoutées au XIXe siècle, elles représentent la famille ducale du Brabant, ou encore la bourgeoisie bruxelloise…

La Maison du roi est un bâtiment de style gothique flamboyant construit au début du XVIe siècle. Cependant, il subit d’importantes modifications au cours du XIXe siècle, qui ajoute des galeries, des loggias et des terrasses sur la façade côté Grand’Place. La Maison du roi sert de cadre au musée de la ville de Bruxelles. Dédié à l’histoire de Bruxelles, le musée présente les réalisations artistiques de la ville dans la sculpture gothique, l’orfèvrerie, la faïence… On y découvre également des vues anciennes de Bruxelles, des documents d’archives…

Je n’ai pas visité la Maison du roi cette fois-ci. Cependant, j’y étais allé lors de ma première visite de la ville et j’avais trouvé ce musée très intéressant.

La visite est possible tous les jours sauf le lundi, de 10h à 17h et l’entrée coûte 8€.

Tout autour de la place, les corporations de marchands ont édifié de somptueuses demeures, qui sont aujourd’hui de véritables musées architecturaux devant lesquels les touristes sont nombreux à se retrouver. On peut passer beaucoup de temps à chercher les détails dans toutes ces façades et à essayer de reconnaître quel corps de métier a construit quelle maison. En tout cas, pour la date, c’est parfois facile : l’année de construction est indiquée sur certaines maisons.

maisons de la grande place de bruxelles
grande place de bruxelles de nuit
La nuit ajoute une palette de couleurs sur les maisons de la Grande Place. On la redécouvre alors !

Le Manneken-Pis

Depuis la Grand’Place, la rue de l’Etuve conduit au Manneken-Pis, à gauche, au croisement avec la rue du Chêne.

Un texte administratif de 1451 ou 1452 mentionne pour la première fois le Manneken-Pis. Une deuxième statue, en bronze, remplace la première en 1619. C’est un célèbre sculpteur bruxellois de l’époque, Jérôme Duquesnoy l’Ancien, qui la réalise. Bien que la statue échappe au bombardement de Bruxelles en 1695, elle est à plusieurs reprises volée, mais toujours retrouvée, parfois refondue. Finalement, la statue visible aujourd’hui est une réplique et l’originale est conservée au Musée de la ville de Bruxelles.

manneken-pis
Il arrive souvent que le Manneken-Pis s’habille de diverses façons.

Le Manneken-Pis est devenu, il y a longtemps déjà, l’un des symboles de la ville de Bruxelles et d’un esprit un peu décalé et insouciant du qu’en-dira-t-on.

La Jeanneke Pis

Pour découvrir le pendant féminin du Manneken-Pis, le chemin est un peu moins évident. De retour sur la Grand’Place, il faut prendre la rue de la Colline puis à gauche, rue du Marché aux Herbes, à droite rue d’une Personne et à gauche, rue des Bouchers. La Jeanneke-Pis se trouve au bout de l’impasse de la Fidélité.

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La Jeanneke-Pis est bien plus jeune que son frère, le Manneken-Pis. Elle a en effet été créée en 1985. Elle reprend l’esprit du Manneken-Pis, qui peut s’appliquer aussi bien aux femmes qu’aux hommes. L’artiste Denis-Adrien Debouvrie, qui lui a donné naissance, était également propriétaire de plusieurs restaurants dans le coin. La Jeanneke-Pis était également un moyen d’attirer les touristes dans cette rue !

Les Galeries Royales Saint Hubert

La rue des Bouchers coupe les Galeries Royales Saint Hubert (à gauche en venant de l’impasse de la Fidélité). Ces grandes galeries s’étendent de la rue de la Montagne à la rue d’Arenberg. Ouvertes en 1847, elles se composent de trois galeries : la galerie du Roi, la galerie de la Reine, qui prolonge la première, et la galerie du Prince, qui part de la galerie de la Reine en angle droit et débouche sur la rue des Dominicains. Sous la longue verrière, de nombreux restaurants, des boutiques de chocolat et même deux théâtres ont pris place.

galerie du roi
La galerie du roi
galerie de la reine
Tôt le matin, il semblerait que les touristes dorment encore !

L’église Sainte Marie-Madeleine

Depuis le grasmarkt, au sud des Galeries Royales Saint Hubert, la rue de l’Infante Isabelle mène à l’église Sainte Marie-Madeleine.

La première église faisait partie d’un couvent du XIIIe siècle. L’église actuelle date du XVe siècle et est de style gothique brabançon. Située près de la Grand’Place, l’église Sainte Marie-Madeleine accueillait des autels pour des corporations d’artisans. Ce sont eux qui la reconstruisent après le bombardement de 1695.

Je ne trouve rien de particulièrement notable sur mes photos, quelques motifs sculptés sur la porte d’entrée… A voir aussi, une curiosité : la chapelle Sainte-Anne, d’un style bien différent du reste de l’édifice. Sa façade baroque est en fait celle de la chapelle du même nom, ayant échappé au bombardement, contrairement au reste de la chapelle.

La cathédrale Saint-Michel et Sainte-Gudule

De retour sur le Grasmarkt, la rue de la Montagne me mène sur la place Sainte-Gudule et le parvis de la cathédrale Saint-Michel et Sainte-Gudule.

L’église Saint Michel est consacrée en 1072. On l’agrandit en 1200. Puis en 1226, le duc de Brabant décide de bâtir une collégiale gothique. La construction s’achève au début du XVIe siècle. L’édifice présente des éléments architecturaux qui s’étendent sur trois siècles : le chœur de 1226, la nef et le transept du XIVe et du XVe siècle, les tours du XVe et les chapelles des XVIe et XVIIe siècles. Plus ancienne que les édifices de style baroque, la cathédrale Saint Michel et Sainte Gudule présente un style gothique brabançon, et son apparence rappelle clairement les cathédrales gothiques françaises.

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La plus grande cathédrale de Bruxelles présente de nombreuses sculptures et ouvertures.

L’intérieur est impressionnant : l’élévation est sur trois niveaux, les statues des douze apôtres se dressent sur les colonnes, de grands vitraux laissent pénétrer la lumière… La très belle chaire baroque, réalisée par Hendrik Verbruggen, représente Adam et Eve chassés du paradis.

intérieur de la cathédrale saint-michel-et-sainte-gudule
Les douze apôtres se regardent autour de la nef ! Ou peut-être surveillent ils notre passage.

Deux escaliers donnent accès à la crypte romane, qui présente les marques du premier édifice. Recouverte d’une dalle, la crypte a continué d’accueillir des sépultures jusqu’au XVIIIe siècle.

Après ce tour dans le centre-ville de Bruxelles, voici d’autres endroits que j’ai visités, présentés ici en vrac.

Quelques endroits en plus

Le Mont des Arts

Le Mont des Arts est un petit quartier qui a fait couler beaucoup d’encre, tant les projets refusés se sont succédé jusqu’à son réaménagement effectué entre 1954 et 1965. On y trouve la Bibliothèque royale de Belgique, les Archives générales de Belgique, un centre de congrès et un jardin. Je n’ai fait qu’y passer et ne pense pas avoir fait davantage lors de ma première visite.

L’église Notre-Dame de Bon Secours

L’église construite au XIIIe siècle est consacrée à Saint Jacques et constitue un point d’étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. On y découvre une statue de la Vierge Marie en 1625, ce qui attire de nombreux fidèles. La construction d’une nouvelle église, Notre-Dame du Bon Secours, se déroule au XVIIe siècle et s’inspire des églises italiennes de l’époque.

L’église Notre-Dame de Bon Secours présente un plan circulaire à l’intérieur, où l’on peut admirer un magnifique maître-autel surmonté de la statue de Notre-Dame de Bon Secours. La coupole est décorée de médaillons mais il n’est pas facile de voir ce qu’ils représentent.

autel église notre-dame-de-bon-secours
L’intérieur de l’église Notre-Dame-de-Bon-Secours est un bon exemple de style baroque !

L’église Notre-Dame du Finistère

Mais que fait l’église Notre-Dame du Finistère à Bruxelles ? En fait, Finistère provient de “finis terrae”, qui signifie “fin de la terre”, car l’église Notre-Dame du Finistère, à l’époque de sa construction au XVe siècle, se trouve à une extrémité de Bruxelles. De même, le département du Finistère se trouve à l’extrémité ouest de la France. Le quartier est incorporé à Bruxelles au XVIIe siècle. L’église doit être agrandie plusieurs fois. On construit l’édifice actuel de 1708 à 1730 en style Renaissance classique.

A l’intérieur, les murs sont ornés de sculptures et la chaire de vérité, réalisée en 1758 et représentant la chute de l’humanité, est certainement la pièce maîtresse de la visite.

nef église notre-dame-du-finistère
Dans cette visite inattendue, une introduction au style baroque que nous retrouverons au cours du voyage.

L’église Notre-Dame du Finistère est une agréable surprise découverte lors de mes promenades. Elle n’est pas cachée, se trouvant dans la rue Neuve, une rue commerçante qui était très fréquentée lors de mon passage.

L’église Notre-Dame des Sablons

Une chapelle est construite dans un hôpital en 1304. En 1348, on y transporte une statuette de la Vierge, dont on dit qu’elle est miraculeuse. A partir de là, la renommée de la petite chapelle augmente considérablement. La construction d’un nouvel édifice débute au XVe siècle. La statue de la Vierge est détruite par les calvinistes à la fin du XVIe siècle. Mais grâce aux dons, l’église continue de se développer. A la Révolution française, son curé accepte de prêter serment à la République. Il permet ainsi à l’église d’échapper aux destructions révolutionnaires.

Je pense que le principal élément d’intérêt de l’église Notre-Dame des Sablons repose dans ses vitraux colorés. Il y a également des chapelles baroques, un beau monument funéraire et des fresques présentant des blasons.

vitraux de l'abside l'église notre-dame-des-sablons
Un petit air de Sainte-Chapelle…

La cathédrale Saint-Jacques sur Coudenberg

En passant devant la cathédrale Saint-Jacques sur Coudenberg, je n’avais pas deviné que c’était une église. J’ai pensé à un quelconque bâtiment officiel et n’ai même pas regardé si on pouvait le visiter. La présence d’une église est attestée au XIIe siècle. Mais l’édifice actuel est beaucoup moins ancien. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, un projet voit le jour visant à aménager une place Royale. On bâtit alors de nouveaux édifices dans le goût de l’époque. Ainsi, l’église Saint-Jacques sur Coudenberg gagnera un style néoclassique. D’ailleurs, des bâtiments de ce style, construits à la même époque, entourent la place Royale.

église saint-jacques-sur-coudenberg
J’avoue que je n’avais pas reconnu que c’était une église en passant devant.

Au cours de mes promenades, je suis tombé par hasard sur des fragments de l’enceinte qui entourait jadis la ville de Bruxelles. Construite au XIIIe siècle, cette enceinte s’étendait sur 4 km.

La Tour Anneessens

La tour Anneessens est un vestige du mur d’enceinte du XIIIe siècle. La partie supérieure, en briques rouges, a été reconstruite en 1967. La partie inférieure, plus sombre, témoigne du niveau du sol. Les travaux de la réalisation de la voie ferrée sont à l’origine de son dégagement. La tour Anneessens se trouve 34, boulevard de l’Empereur.

La Tour de Villers

Plus proche du centre-ville, la tour de Villers est un autre vestige du mur d’enceinte du XIIIe siècle. Contrairement au deuxième mur d’enceinte, aucune décision de démolition n’a été prise pour ce premier mur. C’est ainsi que la tour de Villers se trouve en plein milieu d’autres bâtiments plus récents. En 1960, on démolit des maisons et on restaure la tour. La tour de Villers se trouve non loin du musée des costumes du Manneken-Pis, au virage de la rue de Villers.

Le quartier de l’Europe

L’Institut Royal des sciences naturelles

L’Institut royal des sciences naturelles est connu pour ses squelettes d’iguanodons de dix mètres de haut, découverts dans une mine de charbon dans le Hainaut en 1878. Grand passionné de dinosaures durant ma jeunesse, j’ai évidemment visité ce musée dès mon premier séjour à Bruxelles. J’avais prévu de le revisiter si jamais il pleuvait, mais il y a eu tout juste quelques nuages !

Le Parlement européen

Le Parlement européen peut se visiter avec un audioguide en dehors des séances. Séances auxquelles il est possible d’assister. La visite est gratuite !

La Maison de l’Histoire européenne

La maison de l’Histoire européenne oscille entre guerres et paix. Paix qui est le grand projet à l’origine de l’Union Européenne. Elle permet de (re)découvrir l’Histoire de notre continent à travers un parcours interactif, qui va jusqu’à imaginer l’avenir.

Le parc du Cinquantenaire

Je n’ai pas visité les musées de ce parc de trente hectares. En effet, je l’ai seulement traversé pour voir des immeubles de style Art nouveau ou Art déco, dont il sera question un peu plus loin.

Nous l’avons vu, la Belgique nouvellement indépendante est en plein essor industriel au XIXe siècle. Le roi Léopold II et la bourgeoisie bruxelloise dotent la capitale de grandes infrastructures. A mesure que le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Belgique approche, tout ce beau monde prévoit des célébrations grandioses. Mais faut-il encore disposer d’un terrain à la hauteur des ambitions présentées. La garnison de Bruxelles occupe justement un tel terrain avec leur champ de manœuvres. Ni une, ni deux, on annexe ce terrain à la ville de Bruxelles et on commence à l’aménager.

Mais ce n’est pas tout. En 1888, l’architecte Gédéon Bordiau construit deux bâtiments pour présenter le savoir de la nation belge à l’occasion du Grand Concours International des Sciences et de l’Industrie. Une arcade relie ces deux bâtiments. A la mort de Gédéon Bordiau, l’architecte Charles Girault construit la triple arcade, encore présente aujourd’hui. Inauguré en 1905, cet immense arc de triomphe ne peut pas se rater. Au sommet, une allégorie du Brabant (la province où se trouve Bruxelles) se trouve sur un char tiré par quatre chevaux. Les autres provinces sont représentées au pied des colonnes.

monument du cinquantenaire
A Bruxelles, ils ont trois arcs dans leur arc de triomphe !

En 1880, l’arcade n’est qu’en bois, le coût pour la construire en pierres étant jugé dissuasif. Le roi Léopold II est alors un fervent partisan de sa construction en dur. Devant la lenteur du projet une fois celui-ci débuté, il finança l’achèvement de la construction. Pour ce faire, il utilise des prête-noms pour des donateurs fictifs et l’argent qu’il tirait du Congo belge, qui était alors sa propriété personnelle.

Autour de la grande triple arcane se trouvent deux musées, que je n’ai pas visités.

Le Musée d’Art et d’Histoire

Le musée d’Art et d’Histoire ne se contente pas de l’Histoire de la Belgique. Aux côtés des sculptures médiévales, on trouve des momies, des masques aztèques ou mayas…

Le musée royal de l’Armée et d’Histoire Militaire

Le musée royal de l’Armée et de l’Histoire Militaire présente toute une collection d’armes, de tableaux et documents sur le thème de la guerre, depuis le Moyen-Âge.

L’Art nouveau à Bruxelles

Quelques bâtiments Art nouveau près du centre

Lors de mon tour dans le centre l’après-midi de mon arrivée, j’ai pu voir un immeuble Art nouveau. L’ancien magasin Old England, construit par Paul Saintenoy en 1899, est constitué de fer forgé et de fonte, ce qui a permis à l’architecte de réaliser toutes ces courbes et ces motifs végétaux. Aujourd’hui, le musée des instruments de musique occupe le bâtiment. Plus de 7000 instruments de musique sont présents dans ce magnifique décor. Il est ainsi possible de découvrir la musique de partout à travers le monde, en voyant les instruments, mais aussi en les écoutant grâce à des écouteurs fournis pour la visite.

La maison Autrique se situe à Schaerbeek, au 266 de la chaussée de Haecht. Elle est ainsi isolée par rapport au reste, mais j’ai quand même marché jusqu’à là-bas pour aller voir à quoi elle ressemble. L’ingénieur belge Eugène Autrique confie la construction de sa demeure à Victor Horta, qui réalise l’une de ses premières œuvres, qui fait décoller sa carrière. Eugène Autrique passe commande d’une maison sans extravagance. La maison une fois terminée n’a en effet rien à voir avec certaines autres réalisations d’Art nouveau, un peu extravagantes. Mais elle se rapproche néanmoins d’autres constructions de Victor Horta.

maison autrique
La première réalisation significative de Victor Horta.

La maison Autrique se visite du mercredi au dimanche, entre 12h et 18h, pour 7€ (5€ en tarif réduit).

En retournant dans le centre ville, je suis passé devant l’église royale Sainte-Marie. C’était trop tard pour les visites, alors je me suis contenté de prendre une photo de l’extérieur !

église royale sainte-marie
Comme on peut le voir sur la photo, le réseau de tram couvre densément Bruxelles !

L’Art nouveau autour du parc du Cinquantenaire

La maison Cauchie

Autour du parc du Cinquantenaire, j’ai tout d’abord visité la maison Cauchie. Deux artistes, Paul et Caroline Cauchie, construisent cette maison en 1905. Lui est architecte, peintre et décorateur, elle est également peintre, et c’est d’ailleurs à l’Académie des Beaux-Arts, où Caroline est parmi les premières femmes admises dans cette école, que le couple se rencontre. A l’époque, il n’y a pas encore d’influenceurs pour louer leurs talents sur internet. Pierre et Caroline Cauchie, en construisant leur maison, y placent des panneaux en sgraffites pour présenter leur activité. L’emplacement est d’ailleurs très visible, près du parc du cinquantenaire, très fréquenté.

panneau sur la maison cauchie
Un panneau publicitaire au début du XXe siècle !

La maison Cauchie, l’un des plus beaux bâtiments de style Art nouveau de Bruxelles, est l’une des seules réalisations architecturales de Pierre Cauchie. Il est l’un des pionniers de la renaissance du sgraffite au XIXe siècle.

maison cauchie
Le grand panneau de sgraffites annonce un très bel intérieur !

A la mort du couple, leur fille Suzanne hérite de la maison. Elle se montre peu intéressée par la maison Cauchie, et envisage même sa destruction ! Un couple achète la maison et la restaure. En 1987, on redécouvre les sgraffites intérieurs, cachés par Suzanne Cauchie !

La maison Cauchie peut se visiter durant une visite guidée d’une durée de 45 minutes ou une heure. L’intérieur est plus beau encore que l’extérieur, notamment les panneaux de sgraffite, bien plus élaborés et riches de décorations. Les explications sur le travail du couple Cauchie et l’histoire de la maison sont également très intéressantes.

La seule chose que j’ai trouvé dommage est qu’on ne puisse pas prendre de photos, mais c’est le cas pour l’intérieur d’autres bâtiments Art nouveau. Et au moins, on peut visiter l’intérieur de la maison Cauchie !

Mais au fait, c’est quoi le sgraffite ?

C’est une technique qui consiste à graver des motifs dans une couche de matériau pour révéler une couche inférieure, de couleur différente. Elle ne date pas du XIXe siècle mais remonte à l’Antiquité. Les artistes l’ont beaucoup utilisée durant la Renaissance, en Italie par exemple.

Autres bâtiments d’intérêt près du parc du Cinquantenaire

Pierre Cauchie n’a réalisé que cinq bâtiments. En effet, la majeure partie de son travail était la décoration de façades, en particulier en employant la technique du sgraffite. Non loin de la maison Cauchie, il a réalisé en 1910 la maison au 141 avenue de la Chasse. Il élabore ici aussi pour la façade des panneaux en sgraffite, le plus grand autour de la fenêtre haute représentant deux femmes. Deux femmes autour d’une fenêtre arrondies, un thème et une disposition qui se retrouvent dans l’Art nouveau.

maison du 141 rue de la chasse
Paul Cauchie reprend les même couleurs que pour sa maison !

Dans la rue des Francs se trouvent d’autres immeubles de style Art nouveau, moins beaux cependant que la maison Cauchie. L’immeuble du numéro 7 possède un oriel (fenêtre en encorbellement) avec des bas-reliefs. Celui au numéro 17 arbore une fresque au-dessus du dernier étage et des fenêtres rectangulaires aux angles arrondis.

Le palais Stoclet se trouve à 1.5 km du parc du Cinquantenaire, sur l’avenue de Tervueren, plus précisément aux numéros 279-281.

Ce grand bâtiment de style Sécession viennoise est construit en 1904 par l’architecte autrichien Josef Hoffmann pour un financier belge, Adolphe Stoclet, d’où son nom. Adolphe Stoclet voyage souvent à Vienne et c’est dans cette ville qu’il rencontre Joseph Hoffmann, alors un maître reconnu dans le courant artistique de la Sécession viennoise. Les deux hommes ont les mêmes goûts avant-gardistes et c’est tout naturellement qu’Adolphe fait appel à Joseph pour construire sa résidence bruxelloise. Ce dernier a carte blanche et dispose d’un budget illimité pour réaliser la demeure. On comprend donc qu’il ne s’est pas privé pour construire ce qui représente une œuvre d’art totale, c’est-à-dire un mélange de plusieurs arts, plusieurs styles. En l’occurrence en ce qui concerne les bâtiments, l’extérieur comme l’intérieur, ainsi que le mobilier, font partie d’un tout, d’une œuvre d’art complète.

La Sécession viennoise est un courant de l’Art nouveau qui se distingue par sa localisation, Vienne majoritairement, et pas ses motifs plus géométriques que floraux, en opposition à l’Art nouveau floral. Comme les autres courants de l’Art nouveau, la Sécession viennoise s’établit contre le conformisme tels que le style Haussmannien, en privilégiant les courbes, les décors végétaux et inspirés de la nature, ainsi que les décors parfois exubérants.

Bien que le palais Stoclet soit inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il est inaccessible au public. On doit donc se contenter de l’austère façade faisant face à l’avenue. L’ouverture vers le jardin n’est en effet pas visible, mais nous disposons déjà d’un aperçu nous permettant d’imaginer la beauté de l’autre côté.

palais stoclet
Une architecture assez particulière !

J’avais oublié le palais Stoclet lors de ma promenade autour du parc du Cinquantenaire, et y suis donc retourné depuis le centre-ville le matin de mon retour en France. Une heure de marche rien que pour ça, je suis tout de même satisfait de l’avoir vu.

Des bâtiments de différents styles du début du XXe siècle se trouvent le long de l’avenue de Tervueren, peu avant le palais Stoclet. Par exemple, aux numéros 93 et 95, on admire des mosaïques représentant des femmes dans un paysage de nature, au numéro 164, une façade sculptée, au numéro 239, un bâtiment en briques blanches avec une fresque sculptée et un bow-window aux grandes vitres, ou encore au numéro 245, de style Art déco. Vous l’aurez compris, l’avenue de Tervueren est une succession de beaux immeubles constituant une sorte de musée d’architecture.

maisons du 93 et 95 avenue de Tervueren
Quelques bonnes surprises sur la route du palais Stoclet avec ces deux maisons de style Art nouveau.
Autour du square Ambiorix

Le square Ambiorix se trouve au nord-ouest du parc du Cinquantenaire. Aménagé en 1880, on y trouve plusieurs immeubles de style Art nouveau.

Au numéro 11, l’étroit immeuble, la maison Saint-Cyr, a été construit par Gustave Strauven entre 1901 et 1903. Sur les 3,55 mètres de large, les balcons disposent de balustrades richement décorées. L’immeuble est très exubérant, et les détracteurs de l’Art nouveau ont justement attaqué cette exubérance.

maison saint-cyr
Un immeuble un peu à l’étroit !

Aux numéros 2, 4 et 6 de l’avenue Palmerston, Victor Horta construit en 1895 l’hôtel van Eetvelde, un immeuble de style Art nouveau, pour Edmond Van Eetvelde, alors ministre des Colonies. Si on remarque rapidement la partie centrale, dont les balcons sont couverts de panneaux de mosaïques, il faut savoir que les bâtiments aux numéros 2 et 6 sont des annexes de celui-ci. Ils ont un style différent, ce qui fait qu’on peut penser qu’ils ne font pas partie de l’hôtel van Eetvelde. Malheureusement, l’intérieur de l’Hôtel van Eetvelde ne se visite pas, et c’est bien dommage : il apparaît comme magnifique sur les photos visibles sur internet !

hôtel van eetvelde
Trois phases de construction qui illustrent des apparences variées dans l’Art nouveau.

Au numéro 2 du square Ambiorix, l’immeuble est constitué de briques jaunes, un matériau souvent utilisé dans l’Art nouveau belge. La maison au numéro 6 possède des vitraux avec des motifs floraux.

L’Art nouveau entre Saint-Gilles et Ixelles

En revenant d’Anvers, je suis directement allé voir les bâtiments de style Art nouveau à Saint-Gilles et Ixelles. Etant donné que c’est moins loin de la gare de Bruxelles que du centre, j’en ai profité. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu.

La visite commence ainsi au croisement entre l’avenue Brugmann et l’avenue de la Jonction, devant l’Hôtel Hannon.

L’Hôtel Hannon
hôtel hannon
L’ombre et les travaux n’aident pas la photographie mais ceci est la première d’une liste de belles découvertes.

L’architecte Jules Brunfaut construit ici sa seule réalisation d’Art nouveau en 1903 et 1904 pour l’ingénieur et photographe Edouard Hannon. Si Jules Brunfaut choisit ce style, c’est parce-que son ami Hannon en est un grand amateur. En 1976, le bâtiment est classé puis rénové. Nous pouvons admirer des éléments caractéristiques de l’Art nouveau, tels que les oriels, la forme arrondie des fenêtres, celle du bow-window du côté de l’avenue de la Jonction, les balustrades des balcons à l’angle et le bas-relief au dernier étage, intitulé La Fileuse, par Victor Rousseau, qui entre parfaitement dans le thème de l’Art nouveau.

Les Hiboux
maison les hiboux
Un arbre derrière lequel des hiboux se cachent.

Juste à côté de l’Hôtel Hannon, la maison “Les Hiboux” doit son nom aux sculptures de hiboux, perchées sur les pinacles. Si vous ne les remarquez pas, le nom est écrit sur un sgraffite au-dessus de la porte d’entrée. On retrouve ici aussi des fenêtres rondes, mais c’est surtout l’asymétrie de l’ensemble de l’immeuble qui est frappante. La maison “Les Hiboux” est un peu plus jeune que l’Hôtel Hannon. En effet, l’architecte Edouard Pelseneer l’a construite pour le peintre symboliste Fernand Khnopff en 1895.

Ensuite, on remarque dans l’avenue Brugmann quelques vitraux, un petit au-dessus de la porte du numéro 6 et sur la vitre du bow-window au numéro 9.

Le musée Horta

Il est temps de dire quelques mots sur Victor Horta. Né à Gand en 1861 et décédé à Bruxelles en 1947, Victor Horta est un maître de l’Art nouveau. Introduisant une nouvelle conception de l’espace, de la lumière, avec l’utilisation novatrice de l’acier dans des infrastructures non industrielles et dont il laisse les poutres apparentes, l’architecte conçoit des demeures sur-mesure pour sa clientèle, souvent aisée.

Je continue sur la chaussée de Charleroi pour découvrir le musée Horta, à droite dans la rue Américaine. Victor Horta est l’architecte de cette maison, construite pour lui-même entre 1898 et 1901. La façade n’est pas très exubérante et se caractérise surtout par les balustrades des balcons, dans un style que l’on retrouve dans d’autres réalisations de l’architecte considéré comme l’un des principaux maîtres de l’Art nouveau (hôtel Solvay, hôtel Max Hallet).

musée horta
On reconnait ici le style de Victor Horta. Ceci grâce aux similitudes avec la maison Autrique par exemple.

Le musée Horta  se visite, ce qui permet de découvrir l’intérieur, qui est encore plus beau que l’extérieur. On admire la salle à manger et ses mosaïques, l’escalier central surmonté d’une grande verrière, les chambres…

La visite coûte 10€ et peut se faire entre 14h et 17h30 de mardi à vendredi et à partir de 11h le week-end. Pensez à réserver un créneau en ligne !

Quelques immeubles sur la chaussée de Charleroi

Quelques immeubles de style Art nouveau se trouvent dans la chaussée de Charleroi. Je suis passé devant le numéro 204 et le 234 par exemple.

maison du 204 chaussée de charleroi
L’une des découvertes inattendues de cette promenade : cette maison de style éclectique d’inspiration Renaissance.
La maison Hankar

De retour sur la chaussée de Charleroi, je continue dans la même direction qu’avant jusqu’à la rue Defacqz, à droite.

La maison Hankar est aussi une maison d’architecte, que Paul Hankar réalise pour lui-même en 1893. Paul Hankar est l’un des principaux acteurs de l’Art nouveau à Bruxelles, c’est donc tout naturellement qu’il se construit une habitation dans ce style. Paul Hankar réalise un immeuble en briques rouges, auxquelles Adolphe Crespin ajoute plusieurs sgraffites : un sgraffite entre les fenêtres faisant entrer la lumière pour éclairer l’escalier et quatre sgraffites sous la corniche représentant le matin, le jour, le soir et la nuit. Sur le bow-window situé à gauche, nous pouvons voir deux représentations sur le thème de la nature : deux chats dans une haie sur celui du haut et un chat avec un papillon sur celui du bas.

maison hankar

Paul Hankar réalise surtout son travail décoratif sur les façades. C’est un partisan de l’Art nouveau géométrique, se différenciant d’Horta et de ses courbes. C’est l’un des architectes qui introduisit le japonisme, le traitement stylisé des arbres et des fleurs de l’art japonais se mariant bien à l’Art nouveau.

Un immeuble de la rue Faider

La façade en briques rouges de l’immeuble au numéro 71 est décorée avec des fresques Art nouveau en sgraffite représentant une figure féminine et des motifs floraux.

maison du 71 rue faider
Cette maison se remarque au milieu de maisons blanches de style éclectique.

Beaux sgraffites également sur la façade de l’immeuble au numéro 83, qui présente également un bow-window assez original !

La maison Ciamberlani

Au numéro 48 de la rue Defacqz, la maison Ciamberlani est l’œuvre de nos deux compères de la maison Hankar : Paul Hankar et Adolphe Crespin pour les panneaux de sgraffite. Construite pour le peintre symboliste Albert Ciamberlani, ce dernier a dessiné les motifs représentés dans les sgraffites. Ce sont d’ailleurs ces panneaux en sgraffite qui caractérisent l’édifice : le grand panneau central représente le cycle de la vie de l’Homme et les médaillons sous la corniche présentent sept des travaux d’Hercule.

maison ciamberlani
Ces beaux panneaux de sgraffites feraient presque passer inaperçue la maison de droite, également construite par Paul Hankar.
L’hôtel Wielemans

Alors, on est plutôt sur de l’Art déco ici, mais ce serait dommage de le rater sous prétexte que ce n’est pas le même style. En effet, il se trouve quelques mètres plus loin sur le rue Defacqz. En 1925, Léon Wielemans, célèbre brasseur, cherche à faire un cadeau à sa femme. Comme la plupart des gens, il va se demander ce qu’elle aime, pour maximiser les chances que ce cadeau lui plaise. Bon, étant donné que c’est sa femme, il obtient sûrement la réponse à cette question assez rapidement. La passion d’Yvonne Wielemans, c’est l’Espagne ! Ni une, ni deux, Léon Wielemans fait appel à l’architecte Adrien Blomme, qu’il embarque pour un voyage à Grenade. Et histoire que tout soit réussi, ils partent avec Yvonne. Tant qu’à faire, on sera ainsi certains que l’hôtel lui plaira.

A Grenade, Adrien Blomme réalise ses esquisses à partir de l’Alhambra. De retour à Bruxelles, il construit cet hôtel de style Art déco et d’inspiration hispano-mauresque qui s’organise autour d’un patio central. Et qui présente une structure bien plus linéaire que les maisons Art nouveau !

hôtel wielemans
Cet hôtel particulier s’inspire du décor de l’Alhambra de Grenade ! Pas évident de le reconnaître à première vue…
La maison Tassel

En tournant à droite, rue de Livourne puis à gauche, rue Paul Emile Janson, nous arrivons devant la maison Tassel.

Avec la maison Tassel, Victor Horta innove. Déjà en utilisant pleinement un style pour la première fois, puis en réalisant en 1893 la première synthèse de l’Art nouveau au niveau mondial. De l’extérieur, on peut voir que le style de l’architecte a complètement changé entre cet édifice et son atelier ou encore l’hôtel van Eetvelde.

hôtel tassel
L’hôtel Tassel ne se distingue pourtant pas des autres immeubles pour les novices. Surtout si on le compare à d’autres réalisations Art nouveau.

L’Hôtel Tassel a été entièrement construit pour son propriétaire. Il casse les codes de l’architecture bruxelloise pour offrir à Emile Tassel, passionné de photographie et de cinématographie, une source de lumière où mettre son projecteur qu’il utilise avec ses invités. Si les poutres de fer sont visibles, il n’y a pas la richesse des rambardes que nous avons vues sur les deux édifices cités quelques lignes au-dessus. En revanche, le bow-window en courbes, qui amène de la luminosité à l’intérieur, évoque clairement le style Art nouveau, ainsi que les motifs sur les fenêtres, peu visibles depuis l’extérieur. En plus des innovations architecturales mises en œuvre, Victor Horta a entièrement conçu la structure, tout comme les détails intérieurs et le mobilier.

Malheureusement, l’intérieur de la maison Tassel n’est pas ouvert au public.

L’Hôtel Solvay

Engageons nous ensuite sur l’avenue Louise, à droite. Ernest Solvay était un riche industriel belge au XIXe siècle et un grand mécène de la recherche scientifique. La famille Solvay fait appel aux grands architectes contemporains pour diverses réalisations, dont l’Hôtel Solvay, leur résidence principale. Ayant carte blanche, Victor Horta construit cet hôtel de 1894 à 1898 et réalise ce qui est considéré comme l’une des ses plus remarquables constructions. On retrouve ici des éléments caractéristiques de son style : une façade riche en verre et en fer, fer qui couvre ici les grandes fenêtres. Le fer est coloré du même marron que celui du musée Horta ou de l’Hôtel van Eetvelde.

L’Hôtel Solvay était en travaux lors de ma visite. Je n’en ai donc vu que la porte d’entrée ! Ce n’est qu’en 2021 que la ville de Bruxelles a ouvert l’Hôtel Solvay aux visites pour le grand public, le jeudi et le samedi pour 16€. Une bonne occasion de découvrir le splendide intérieur, riche d’un style que la ville de Bruxelles entend mettre en avant pour relancer le tourisme. En tout cas, je sais quels jours je dois retourner à Bruxelles !

porte hôtel solvay
On ne peut pas dire que je n’ai pas vu l’hôtel Solvay ! La suite dans une autre visite, et un autre article !
L’Hôtel Max Hallet

L’Hôtel Max Hallet est une autre réalisation de Victor Horta, et c’est cette fois pour son ami Max Hallet, avocat et homme politique, qu’il construit ce bel hôtel entre 1904 et 1906. La façade présente un style similaire à d’autres ouvrages du maître, bien qu’elle soit presque symétrique. L’intérieur est somptueux et nulle doute qu’il devait ravir les invités de Max Hallet. Pour découvrir l’escalier central, la tapisserie ou encore les mosaïques au sol, il faut effectuer une réservation en ligne. Le visiteur sera également surpris par la façade arrière, où se révèlent trois absidioles chacune supportée par une fine colonne métallique.

hôtel max hallet
Un édifice Art nouveau sans extravagance.
Autour de l’étang d’Ixelles

Un peu plus loin, je tourne à gauche, rue du Monastère jusqu’à l’avenue des Klauwaerts. L’étang qui se trouve près de la rue est ce qui reste de quatre étangs naturels, en partie asséchés au XIXe siècle. Les étangs d’Ixelles offrent un cadre tranquille, proche de la nature, aux bourgeois qui investirent les lieux et y firent construire leurs demeures.

Plusieurs bâtiments intéressants dans l’avenue des Klauwaerts : le numéro 10, avec les bas reliefs entre des fenêtres et la porte d’entrée, ou encore les numéros 28 et 30, réalisés par l’architecte Raymond Moenart en 1907, toujours Art nouveau mais dans un style tout de même différent des bâtiments présentés précédemment. L’ensemble de la rue est intéressant, tant pour ses immeubles Art nouveau que pour ceux de style néo-renaissance flamande ou gothique.

De l’autre côté de l’étang, l’avenue du Général de Gaulle est également une voie à parcourir pour l’Art nouveau. Tout d’abord la maison Flagey, au numéro 38, construite par Ernest Blérot en 1904, est maintenant une chambre d’hôtes.

maison flagey
Votre futur hébergement à Bruxelles ?

Ernest Blérot a construit plusieurs maisons dans le quartier, par exemple dans la rue Belle-Vue (au moins 5, aux numéros 30, 32, 42, 44 et 46) ou dans la rue Vilain XIIII, numéros 9 et 11. Il concentrait ses efforts d’individualisation sur les façades, ce qui lui permettait de construire plus facilement en série (baisse des délais et du coût de fabrication) tout en contentant ses clients de la bourgeoisie, qui appréciaient la personnalisation des façades. Il est l’auteur à Bruxelles d’une soixantaine de demeures !

Eux aussi de style Art nouveau, je signalerais les bâtiments aux numéros 36 (mosaïques et motifs sur les fenêtres) et 40. L’immeuble au milieu semble un peu perdu et avec son style moderniste, il contraste avec les deux maisons qui l’entourent.

Tout de suite à gauche, il est possible d’aller dans la rue de la Vallée et la rue du Lac.

Dans la rue de la Vallée, l’immeuble au numéro 32 présente une belle fenêtre au-dessus de la porte d’entrée, belle réalisation d’Art nouveau. C’est aussi les fenêtres qu’il faut regarder aux numéros 20 et 22, bien qu’à chaque fois, les façades sont toutes entières dignes d’intérêt.

Au numéro 6 de la rue du Lac se trouve un atelier à la façade atypique. Construit en 1902 pour Ernest Delune, cet atelier d’artiste combine cercles et rectangles dans une même fenêtre. Il est possible de distinguer depuis l’extérieur les motifs des vitraux. En haut, un large oriel éclaire l’atelier de l’artiste.

maison art nouveau du 6 rue du lac
Une maison qui a beaucoup circulé dans les groupes Art nouveau sur Facebook ces derniers temps. La voici sur le blog également !

C’est ainsi que se termine notre promenade à la découverte de l’Art nouveau à Bruxelles. Nous avons vu des demeures extravagantes, d’autres un peu moins, mais toutes nous ont permis d’avoir une bonne vision d’ensemble de ce style ayant marqué le début du XXe siècle. Les architectes ont rivalisé d’ingéniosité pour proposer des créations plus surprenantes les unes que les autres, pour le bonheur des touristes. Et pour celui de leurs occupants ou clients !

L’Art nouveau pass

Pour découvrir l’Art nouveau à Bruxelles, il est possible d’acheter l’Art nouveau pass. Deux formules, l’une à 20€ et l’autre à 30€, donnent accès à plusieurs immeubles Art nouveau et permettent d’obtenir des réductions sur les visites guidées. Vous pouvez trouver plus de détails sur le site des musées de Bruxelles.

Que voir d’autre à Bruxelles

L’Atomium

Les quartiers nord de Bruxelles ont été aménagés pour accueillir des foires internationales. C’est donc logiquement qu’on a construit, pour l’Exposition universelle de 1958, l’Atomium. Mais qu’est-ce donc que cette construction en acier ? L’Atomium représente une molécule de cristal de fer. Et si vous ne l’avez pas reconnue, c’est parce-qu’elle est ici agrandie 165 milliards de fois ! L’Atomium symbolise le progrès et est devenue une icône de Bruxelles, du haut de ses 102 mètres. Il est illuminé la nuit.

Il est possible de visiter l’Atomium de 10h à 17h pour 16€ (14€ pour les plus de 65 ans, 8.50e pour les enfants de plus de 1,15 mètres et de moins de 17 ans, gratuit pour les plus petits).

Mini-Europe

A deux-cents mètres de l’Atomium, Mini-Europe est un parc où le visiteur peut découvrir les principaux monuments européens, en taille réduite. La tour Eiffel est ici haute de seulement trois mètres et Big Ben de quatre. Quoique pour ce dernier, il ne se trouve plus en Union Européenne. Mais c’était le cas quand j’ai visité Bruxelles pour la première fois, en 2015. On trouve aussi une reproduction de la Grand-Place, mais aussi du Vésuve ou encore des moulins, des trains… Une petite promenade en Europe, et nous sommes au bon endroit pour cela, à Bruxelles.

L’entrée coûte 16.50€, 29,4€ pour un billet combiné avec l’Atomium.

Le Planétarium

Le parc mini-Europe nous fait voyager en Europe, le planétarium de Bruxelles vise plus grand. En effet, il nous fait découvrir l’univers. Rien que ça. A l’aide de son dôme sphérique, il nous permet de découvrir la voûte céleste.

Le Planétarium ouvre de 10h à 17h. L’entrée coûte 8€, avec une réduction de 2€ pour les enfants, les étudiants, les personnes âgées et les groupes.

Le Musée du Design de Bruxelles

Le musée du design de Bruxelles est consacré à l’art et au design au XXe siècle. Il présente plus de 2000 pièces en plastique ainsi que l’influence de ce matériau sur l’art et le design.

Le musée du Design ouvre de 11h à 19h. L’entrée coûte 10€ (8€ pour les jeunes de 6 à 17 ans). 

La basilique Notre Dame du Sacré Coeur

Pour célébrer les 75 ans du Royaume de Belgique, la construction de la basilique Notre-Dame du Sacré-Cœur débute en 1905. Cet immense édifice, le plus grand bâtiment de style Art déco du monde et la cinquième plus grande église, devait comprendre de nombreuses flèches. Mais la Première Guerre mondiale étant passée par là, ces tours ne furent jamais construites, tout comme de nombreux autres éléments de décor, faute de budget.

basilique notre-dame du sacré-coeur de koekelberg
Après une longue marche, nous arrivons devant cet imposant édifice. Partage-t-il des ressemblances avec la basilique du Sacré-Cœur de Paris ?

Cet immense édifice de béton, s’inspirant du Sacré-Cœur de Paris, comporte dix chapelles, une pour chaque province belge et une pour le Congo. L’église semble divisée en deux espaces avec nef et autel. La galerie supérieure présente des photos à propos de la construction de la basilique. Pour 8€, on peut accéder à une terrasse panoramique offrant une belle vue sur toute la ville de Bruxelles.

mur de la basilique notre-dame-du-sacré-cœur
nef de la basilique notre-dame-du-sacré-cœur

Je me suis rendu à la basilique Notre-Dame du Sacré-Cœur à pied, ce qui m’a pris trois quarts d’heure depuis la Grand-Place. Avec le bus, le trajet est raccourci à une demi-heure… Autant dire que j’ai beaucoup marché car le matin, j’ai visité les bâtiments de style Art nouveau autour du parc du Cinquantenaire, puis suis venu voir cette basilique, qui restait dans le thème du début du XXe siècle avec son style Art déco, mais qui se trouvait de l’autre côté de la ville !

Si vous y allez à pied, remarquez deux immeubles sur le boulevard Léopold II : celui au numéro 16, de style Art nouveau, décoré de petits vitraux, et celui au numéro 169, avec sa petite mosaïque. Ils ne sont pas extraordinaires, mais si on passe devant, autant en profiter ! Enfin, en chemin, j’ai croisé une curieuse statue.

statue de vaartkapoen
Il se passe de drôles de trucs dans les sous-sols de Bruxelles…

Un bandit d’un canal surgit des égouts et attrape un policier bruxellois. Tom Frantzen représente ainsi « la jeunesse faisant vaciller l’autorité ».

Le quartier des Marolles

Le quartier des Marolles est proche de la gare de Bruxelles-Midi. C’était donc une visite très pratique à faire juste avant le retour en France.

La visite commence à l’église Notre-Dame de la Chapelle.

L’église Notre-Dame de la Chapelle

Les origines de l’église Notre-Dame de la Chapelle remontent à très loin puisqu’une charte de 1134 mentionne déjà la présence en ces lieux d’une chapelle. La chapelle devient église au cours de la première moitié du XIIIe siècle. Le chœur et le transept datent de cette époque tandis que la nef est de style gothique flamboyant et date du XVIe siècle. Le clocher situé sur la façade ouest, de style baroque, s’élève ici depuis une restauration survenue de 1699 à 1708.

A l’intérieur, on découvre une belle chaire baroque, un chœur dont les murs sont peints, de même que ceux du transept, et de belles œuvres d’art (un triptyque, une copie d’un tableau de Rubens…). Les vitraux du chœur, sous le plafond peint, font un peu penser à la Sainte-Chapelle, dans une moindre mesure.

nef église notre-dame-de-la chapelle
A défaut de voir le chœur peint, remarquons la chaire abondamment décorée !
40 rue Saint Ghislain

La promenade continue par la rue de la Chapelle, qui se prolonge par la rue des Visitandines et la rue de Nancy. C’est à gauche, dans la rue Saint-Ghislain, bien loin de l’hôtel Solvay et de la maison Tassel, que se cache une autre réalisation de Victor Horta. Toujours occupé par une école maternelle, ce jardin d’enfant a été construit par le célèbre architecte de 1897 à 1900. La façade, ici aussi asymétrique, est plutôt sobre pour de l’Art nouveau. On reconnaît le style grâce à la forme des fenêtres dont certaines en forme d’anse de panier. Les enfants sont sûrement un peu jeunes pour être conscient qu’ils sont dans une école assez insolite, mais peut-être découvriront-ils avec joie ce style architectural en grandissant ?

école du 40 rue saint-ghislain
Même l’ombre sur la façade est asymétrique !
La maison de Bruegel

Je tourne ensuite à gauche, rue Haute. A l’angle avec la Rodepoort, la maison à pignons est l’ancienne demeure de Pieter Brueghel. Pieter Brueghel (ou Bruegel dit l’Ancien) était un peintre brabançon du XVIe siècle. Sa sépulture se trouve aujourd’hui encore dans l’église Notre-Dame de la Chapelle.

La Rodepoort mène devant l’Athénée Robert Catteau, une école, que je signale pour le style Art déco de ses bâtiments. Le style est bien visible sur le corps central, avec les hauts reliefs, les briques et formes angulaires.

L’église Saint Jean et Etienne aux Minimes

A gauche, la rue des Minimes mène à l’église Saint Jean et Etienne aux Minimes.

Les Minimes sont un ordre qui suivent un style de vie très austère et aident les exclus de la société. Ils construisent un couvent et une église, d’où ils seront chassés en 1787 puis une deuxième fois en 1796 par les révolutionnaires français.

En 1715, une église de style baroque voit le jour. A cette époque, le style baroque brabançon décline et laisse place au classicisme. A l’image de l’ordre des Minimes, la façade est très simple.

L’église était fermée lors de mon passage. En effet, elle n’ouvre que de 8h30 à 13h30 pendant le week-end et de 10h à 14h puis de 17h à 19h30 de mardi à vendredi.

Je fais ensuite demi-tour sur la route des Minimes, jusqu’à tourner à droite, rue du Faucon. Celle-ci se prolonge par la rue des Renards, qui débouche sur la place du Marché aux Puces de la Place du jeu de Balle.

Le marché aux Puces de la Place du Jeu de Balle

Dimanche après-midi, le marché était très animé. A l’ouest de la place, des briques rouges forment la façade néo-romane de l’église Notre-Dame-Immaculée. Rien d’extraordinaire à l’intérieur mais un beau maître-autel en bois.

La porte de Hal

Je suis tombé par hasard sur la porte de Hal alors que je me rendais à Saint-Gilles et Ixelles pour mon petit itinéraire Art nouveau. Je ne savais pas trop quand en parler et étant donné qu’elle se trouve au sud du quartier des Marolles, je me suis dit que j’allais en parler ici. La porte de Hal, bâtie au XVIe siècle, est un vestige de l’enceinte de Bruxelles. Quand elle était encore debout, elle s’étendait sur huit kilomètres. En 1810, Napoléon fait démolir l’enceinte fortifiée de Bruxelles, mais conserve la porte de Hal, entre autres, pour la convertir en prison. En 1847, elle devient un musée, ce qu’elle est encore aujourd’hui.

Pour 7€, il est possible de découvrir le musée d’histoire et les remparts en hauteur.

L’art de rue à Bruxelles

Il y a beaucoup d’art de rue à Bruxelles, que ce soit dans les rues ou même dans le métro. Des itinéraires existent si vous souhaitez en découvrir plus. Pour ma part, je n’ai vu que quelques œuvres au hasard au cours de mes promenades. Elles représentaient pour la plupart des personnages de bande dessinée.

A ne pas manquer

La Grand’Place
La plus belle église : Bruxelles n’est pas le lieu où se trouvent les plus belles églises de Belgique. Ma préférée est l’église Saint Jean-Baptiste du béguinage. J’ai aussi bien aimé la basilique du Sacré-Cœur, pour son style différent et inhabituel, mais elle est un peu loin du centre.
La promenade Art nouveau entre Saint-Gilles et Ixelles.

Le mot de la fin

Bruxelles est une ville très intéressante à découvrir. Malheureusement, le bombardement de 1695 a entraîné la disparition du patrimoine plus ancien. La ville est moins étendue que Paris. Ainsi, la visite du centre pourra être faite en un week-end, en se limitant dans les musées. J’ai cependant apprécié la visite des quartiers Art nouveau, dont le style est très différent de ce qu’on trouve à Paris. Les visites des deux villes se complètent donc très bien en ce qui concerne ce thème.

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