Plongeon dans la culture javanaise à Yogyakarta
S’il y a une ville dans laquelle j’aurais voulu rester un peu plus longtemps, c’est bien Yogyakarta ! Sur le net, les gens conseillent d’y rester une ou deux journées. Deux permettent de voir la plupart des choses. Comme d’habitude, je vais découper cet article en trois parties. La première traitera de ce que j’ai vu de Yogyakarta. Puis la seconde présentera certains sites que j’ai vu en périphérie de la ville, ainsi que brièvement d’autres qu’il est possible de voir. Enfin, je parlerai un petit peu des autres choses que l’on peu faire à Yogyakarta, et que je n’ai pas pu voir… à cause d’un imprévu. L’imprévu en question s’appelant Western Union et carte bancaire perdue. Oui, on n’en a pas fini ! C’est tout pour l’introduction, allons visiter Yogyakarta.
Yogyakarta de nuit : la rue Malioboro
De retour du temple de Borobudur, nous nous sommes arrêtés dans la rue Malioboro, de nuit (c’est bon, tout le monde suit ?). Très grande avenue commerciale, elle est très animée le soir. Nous sommes allés faire un tour au McDo, pas très dépaysant ! Mais ensuite, il suffisait de faire quelque mètres sur le trottoir (enfin des trottoirs dignes de ce nom !) pour trouver des spectacles de musique traditionnelles. Vous vous souvenez de l’Angklung à Bandung ? On peut le retrouver ici.
J’ai fait une petite vidéo dont voici la bande sonore…
Vous pouvez aussi, et cela est valable partout à Yogyakarta, trouver des petits restaurants sur le bord de rues qui proposent plein de plats traditionnels. Vous pourriez être surpris au gré de vos pérégrinations. C’est une rue avec beaucoup de vendeurs, et donc avec des vêtements. Vous pouvez chercher du batik, personnellement j’ai pris des T-shirts souvenirs de Yogyakarta. A 30 000 IDR, ça ne se refuse pas !
Le kraton de Yogyakarta
Le kraton (palais de sultan) de Yogyakarta est toujours habité par le sultan de ce territoire spécial. Il a conservé son statut grâce au rôle qu’il a joué lors de l’indépendance du pays.
Il est ouvert tous les jours de 8h30 à 14h (13h le vendredi). Le mieux est d’y aller assez tôt pour assister à des spectacles de musique ou de danse. Danse traditionnelle le jeudi et dimanche de 10h30 à 12h et musique traditionnelle le lundi et le mardi dans le même horaire. Nous sommes arrivés trop tard pour cela, il n’y avait rien. Mais nous n’avons croisé aucun rabatteurs non plus. L’entrée coûte 12 000 IDR, plus 1000 IDR si vous souhaitez prendre des photos.
A l’intérieur, il y a une grande salle avec plein de petits piliers et du mobilier au centre. En tournant à droite, vous pourrez voir des costumes exposés. Danseurs, soldats… Puis à l’intérieur de deux salles, nous voyons des tableaux et des photos, notamment de voitures anciennes. potentiellement un bon échantillon retraçant l’évolution de la calèche à la voiture ! Il y a aussi quelques portraits et des instruments de musique traditionnels.
Globalement, je suis déçu de cette visite. Je m’attendais à voir plus de choses, je n’ai pas compris grand chose. Il y a un petit livret pour expliquer mais le mieux est sûrement de prendre un guide ! Bizarrement, je n’en ai pas trouvé. Je ne dirai pas que j’en ai cherché mais je me serais attendu à ce qu’on nous en propose naturellement ! Mais bon, j’ai vu un site touristique de la ville et je me suis bien amusé avec mes amis, c’est le plus important, non ?
Panorama et nombreuses marches à Imogiri
Imogiri est un petit village situé à 27 km de Yogyakarta. Nous y sommes allés en scooter pour voir les maisons du village mais aussi l’entrée d’un kraton. Tout d’abord, il faut se lancer dans une marche pour gravir les très nombreuses marches de l’escalier (hoho !). Au début, elles sont très espacées puis ça devient un escalier plus classique avec facilement plus de 200 marches ! Le tout en plein soleil, n’oubliez-pas votre casquette. Un fois en haut, il y a trois possibilités.
A gauche, un point de vue sur Solo est indiqué. Nous commençons par là. Je ne sais pas si c’est parce-que je n’ai pas osé grimper aux arbres, mais je n’ai pas vu Solo ! Bon, au moins, on était à l’ombre. A droite, vous pouvez admirer le point de vue sur la plaine de Yogyakarta, apparemment jusqu’au volcan Merapi. En prenant un peu de hauteur, il est même possible de voir une partie de la cour intérieure du kraton.
Enfin, en allant en face, vous pouvez profiter de la porte d’entrée du kraton, qui est fermée. Et chose non négligeable, il y a de l’ombre !
Non loin d’Imogiri, il y a une forêt de pins. l’entrée n’est pas chère et il y a quelques activités à l’intérieur. Mon pote avait déjà fait donc nous ne sommes pas entrés. Quand on habite en Nouvelle-Aquitaine, ce n’est qu’une forêt de pins… On en fait des meilleures !
Que faire d’autre à Yogyakarta ?
Après Imogiri, qui nous a occupé un peu plus que la matinée, je souhaitais bien sûr continuer. Mais avant cela, il fallait passer à Western Union pour retirer de l’argent. Ce fût compliqué ! Nous n’avons pas trouvé la première indiquée par Google… Je sais bien que je me perds dans les rues indonésiennes mais en toute logique, le numéro 111 devrait se trouver entre le 108 et le 113, non ? Je vous passe les endroits où il n’est possible que d’envoyer de l’argent et pas d’en retirer… Finalement, j’aurai passé plus de deux heures à chercher… J’avais voulu intituler ce paragraphe « ce que j’aurais pu visiter à Yogyakarta » mais je l’ai encore en travers de la gorge…
Acheter du batik
Je vous ai déjà parlé du batik dans l’article sur Solo. Yogyakarta est une bonne ville où acheter du batik. Vous pouvez en trouver sur la rue Malioboro, mais aussi à l’Original Batik Gallery, où il est possible de voir la fabrication du batik par des élèves de l’école. Il y en a aussi près du kraton. Ainsi, vous avez l’embarras du choix !
Par contre, pensez à vous doter de vos fins talents de négociateur, comme dans tout magasin fortement visité par des touristes !
Le Taman Sari
Ouvert de 9h à 15h, entrée à 7000 IDR.
Le jardin des fleurs (vous avez bien reconnu ces mots en javanais, n’est-ce pas ?) se trouve à 200 mètres du kraton, ce serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce pas ? Je vous confirme, ça l’est ! Il a été construit au XIIIe siècle pour servir de lieu de détente, de cachette, d’atelier, de bâtiment militaire… Ou même un lieu pour les jeux amoureux du sultan. On ne s’embête pas, autant avoir un bâtiment pour toutes ces choses. Car s’entraîner, ça donne envie de se reposer. Et on peut se cacher sous l’eau. Ouais bon, peut-être pas une très bonne idée… Le jardin a malheureusement été endommagé par la guerre de Java puis par un séisme. Vous pourrez quand même voir les bassins ! Ainsi que la mosquée souterraine. De ce que j’en vois, j’aurais préféré ça au kraton ! Pensez au plan et au guide.
Le marché aux oiseaux
J’ai pu le constater à Imogiri, les indonésiens semblent bien aimer les oiseaux de compagnie, plus ou moins exotiques… Si vous aimez aussi, vous pouvez vous rendre au marché des oiseaux ! N’oubliez pas de négocier avec votre becak pour ne pas vous faire pigeonner ! Et surveiller vos affaires pour ne pas qu’elles s’envolent ! Enfin, que quelqu’un vous les vole. Bref, vous m’avez compris… Oups, excusez moi, on me prévient qu’il y a trop d’humour de merde dans cet article..
Le Street Art
Vous voyez les dessins sur les murs ? Je vous parle de beaux dessins ! Et bien, si vous voulez en voir, vous êtes au bon endroit ! Le mieux est d’aller chercher du côté du Taman Sari, du quartier de Prawirotaman… On en trouve un peu partout. Et pour preuve, des artistes commençaient à peindre celui-ci près de la chambre de l’ami chez qui je logeais (dans une petite rue avec rien de spécial !).
Deux stratégies j’ai envie de dire : vous pouvez aller voir les classiques, ou vous perdre un peu dans les rues de la ville pour espérer tomber sur une surprise moins connue.
Le musée Affandi
Il est ouvert tous les jours, de 8h30 à 16h ! Soit des horaires quand même un peu plus habituels pour nous ! L’entrée coûte 50 000 IDR et vous pouvez prendre la ligne 1B du transjodja pour vous y rendre depuis la rue Malioboro (3000I IDR).
On continue dans le domaine de l’art avec ce peintre du courant expressionnisme. Peignant directement avec les tubes de peinture, il acquiert une renommée mondiale, devient professeur honoraire en peinture aux Etats-Unis et obtient un doctorat honorifique à Singapour ! Son atelier est perché sur un arbre et ce ne sont pas moins de 250 tableaux que comporte son musée.
Le musée d’art Sono-Budoyo
Situé au nord du kraton, il est ouvert les mardi, mercredi, jeudi et dimanche de 8h30 à 13h et le vendredi et le samedi jusqu’à 11h pour 5000 IDR.
Ce musée-là comporte des marionnettes, du batik, des instruments de musique tels qu’un gamelan et des statues hindoues et bouddhistes. Les marionnettes font partie intégrante de l’art indonésien. Vous pourrez d’ailleurs assister à des spectacles dans ce musée, tous les soirs à partir de 20h.
Passer une soirée sur la place du kraton
Après avoir visiter Yogyakarta toute la journée, quoi de mieux que de faire des activités un peu déjantées telles que des tours de la place en petite voiture ? Je ne me serais jamais attendu à voir cela ici. Mais du coup, je regrette encore plus d’avoir raté ça. Il est aussi possible de faire un petit chemin les yeux bandés, voyons si vous arrivez à passer entre les deux arbres !
Des temples, des temples, et encore des temples
Il y a d’autres temples bien plus petits que Borobudur et Prambanan autour de Yogyakarta. Ainsi, vous pouvez continuer votre visite, de quoi commencer une collection de photos ! Personnellement, j’avais vu assez de temples, donc nous avons visité Imogiri le troisième jour. Mais il y en a qui sont assez proches des deux connus. Au moins un près de Borobudur et ne ratez pas ceux qui sont dans le même domaine que Prambanan ! En effet, il n’y a que 800 mètres à parcourir !
Le volcan Merapi
Encore un volcan que l’on peut escalader pour voir le lever de soleil de son sommet. Pour mon voyage, Bromo et le kawah Ijen me suffisent ! Et accessoirement, le Merapi serait plus ou moins proche de l’éruption. Ça me parait être un prétexte assez convainquant. J’ai lu que l’ascension était difficile, prenez un guide.
Préparer la suite de votre voyage
Si vous prévoyez d’aller au mont Bromo après Yogyakarta, vous ne remporterez pas la palme de l’originalité. Mais est-ce une raison pour s’en priver ? C’est le sujet du prochain article, mais si vous voulez y aller avec une agence locale, vous pouvez aller voir l’une des agences en ville. Comme je vous l’expliquerai, ce n’est pas la solution que j’ai retenu.
Néanmoins, l’office du tourisme se trouve 12 Jl. Malioboro. Des agences sont rue Sosrowijayan. Tant qu’on parle de l’Office du tourisme, vous pouvez vous y renseigner à propos des différents spectacles pouvant avoir lieu en ville.
Le mot de la fin
Trois jours à Yogyakarta, c’était bien. Je ne conseillerai pas la visite des temples le même jour, mais elle peut vous faire économiser 100.000 IDR. Si je devais refaire Yogyakarta en trois jours, voici ce que je ferais.
Jour 1 : Marché aux oiseaux le matin, Borobudur/Prambanan l’après-midi,la rue Malioboro de soir.
Jour 2 : Borobudur/Prambanan le matin, kraton + Taman Sari l’après-midi, street art en attendant le soir, course de voiture le soir. Ainsi, c’est top au niveau de l’organisation, mais je ne regrette pas Prambanan le soir, donc j’inverserais sûrement.
Jour 3 : Imogiri le matin, batik l’après-midi, agences éventuellement (et repos avant le mont Bromo !).
Ça pourrait faire partie des villes où je retournerais si je repassais à Java, mais je prévois plutôt Sumatra et les Moluques pour l’instant !