Visiter Meknès pendant le coronavirus

Visiter Meknès pendant le coronavirus

Je vous rassure tout de suite, je ne me suis pas rendu clandestinement à Meknès, bien que l’envie commençât à s’en faire sentir après trois mois d’enfermement. En cette fin du mois de juin, le confinement est derrière nous et le déconfinement s’est enfin étendu en dehors de la province de Boulemane (dans laquelle se trouve Missour). Il est donc grand temps de reprendre les visites ! Et mon dévolu se jette sur Meknès, l’une des villes royales du Maroc, à proximité d’autres points d’intérêt. Départ vendredi soir après le travail, retour prévu le dimanche soir. Sans tarder, découvrons ce qu’il y a à visiter pendant un week-end à Meknès !

 

L’histoire de Meknès

 

Avant de commencer, je vous renvoie à l’article sur l’histoire du Maroc si vous voulez vous rafraîchir la mémoire à propos des noms des différentes dynasties ayant régné sur le Maroc.

Les débuts de Meknès : une ville comme une autre

Si le nom de Meknès vient de la tribu berbère des Meknassa qui s’installèrent ici au Xe siècle, la ville était déjà fondée depuis au moins deux siècles. Ce n’est alors qu’un petit village rural. Au XIIe siècle, les Almohades détruisent ce village et construisent une plus grande ville ainsi que la Grande Mosquée. Les Mérinides agrandissent la ville, construisent des kasbahs, des medersas et plus de mosquées. Ainsi, Meknès est une ville de taille moyenne, comme il en existe d’autres au Maroc. Cette situation durera jusqu’en 1672.

La métamorphose de la ville

En cette année 1672, Moulay Ismaïl devient le deuxième sultan de la dynastie des alaouites. La capitale est alors Fès, mais Moulay, il en a un peu marre de l’esprit frondeur des fassis. Ayant été gouverneur de Meknès dans sa jeunesse, il s’y installe donc et en fait sa capitale. Après tout, maintenant qu’il est sultan, il peut bien se permettre ce petit déménagement !

Mais Meknès n’est encore qu’une ville sans grand intérêt. Moulay Ismaïl veut donc lui donner un air de cité royale. Il veut quelque-chose qui en met plein la vue. Il se lance donc dans de grandes constructions : des jardins, 40 km de murailles, de grandes portes monumentales… Car Moulay, il sait ce qu’il veut. Il a déjà en vue le château de ses rêves : Versailles, le château de ce Roi-Soleil qui l’impressionne tant. D’ailleurs, n’a-t-il pas, comme lui, déplacé son château de la capitale ? Il demande même sa fille en mariage, sans succès. Depuis sa nouvelle cité, Moulay Ismaïl réorganise le royaume et mène des campagnes militaires contre des tribus berbères rebelles, les Ottomans, les Espagnols et les Portugais. Les prisonniers sont enfermés dans l’immense prison souterraine de la ville avant d’être vendus. Cela aurait rapporté beaucoup d’argent à la ville.

Cependant, elle ne survivra pas à la mort du sultan en 1727. Elle perd son statut de capitale et en 1755, un séisme détruit un grand nombre de ses monuments, comme pour tirer un trait sur ce rêve éphémère. Elle ne retrouve une seconde vie qu’en 1912 sous le protectorat français, qui y installe une garnison. Enfin, certains monuments ont maintenant commencé à être restaurés, pour notre plus grand bonheur !

 

Une matinée pour visiter les alentours de Meknès

 

Si l’article porte bien sur la ville de Meknès, nous avons commencé par visiter les deux sites d’intérêt proches de la ville : Volubilis et Moulay Idriss. Depuis notre campement dans la forêt non loin de la ville d’Azrou où nous avons rencontré les singes du Maroc, deux heures de route nous ont permis d’atteindre Volubilis, située à une trentaine de kilomètres au nord de Meknès.

 

Les ruines antiques du Maroc

Présentation de l’histoire de Volubilis

S’il existe d’autres sites antiques dans le pays chérifien, celui de Volubilis est sûrement le plus connu. Les romains prirent le contrôle du site, qui avait auparavant été sous influence carthaginoise, au roi de Mauritanie en l’an 40. La culture d’olives va se développer et permettre à la ville de Volubilis de prospérer. Il est important de noter qu’en plus de cela, la cité est proche de deux cours d’eau et les alentours contiennent de nombreux matériaux de construction. Elle fut l’une des plus grandes villes du Maroc avant de commencer un long déclin dès le IIIe siècle, lorsque les romains perdent peu à peu le contrôle de la région.

Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que soit porté le coup fatal à la ville. Son marbre est pillé par Moulay Idriss pour la construction de ses grands palais et le séisme de 1755 finit par avoir raison de la plupart des monuments. Ce n’est qu’en 1874 que les vestiges de la cité romaine sont identifiés par le français Tissot. Les fouilles, débutées en 1889, permettront de dévoiler le site, dont 18 ha (sur les 40) sont accessibles au public. Et d’autres vestiges demeurent sûrement encore sous terre.

Pour ceux qui seraient intéressés par l’histoire de Volubilis, il y a de nombreuses ressources sur le net et l’article Wikipedia est très fourni. Je me permets de vous renvoyer à celui-ci pour plus de détails.

Visiter Volubilis pendant le covid-19

Quand nous arrivons, le site est entièrement vide ! C’est une aubaine. Je m’attendais, en raison du Covid, à ce qu’il y ait moins de monde, mais de là à avoir le site pour nous tout seuls, je n’en demandais pas tant. Nous trouvons l’entrée après quelques minutes de recherche (le Maroc et les panneaux de signalisation…), mais il n’y a vraiment personne. Qu’il n’y ait pas de touristes, tant mieux, mais un réceptionniste, ce serait la moindre des choses. Finalement, le gardien finit par surgir et après une course effrénée, nous apprend que le site est fermé. C’était trop beau pour être vrai…

Nous prenons tout de même quelques photos de loin. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir le site désert !

L’arc de Caracalla

Arc de Caracalla

L’arc de Caracalla a été construit en  hommage à l’empereur du même nom. C’est un monuments ostentatoire témoignant de la puissance de l’Empire Romain. Le séisme de Lisbonne qui a eu raison de lui en 1755.

La basilique

basilique de volubilis

Contrairement aux basiliques que l’on connait en France, la basilique de Volubilis n’est pas un bâtiment religieux mais a une fonction commerciale. C’est ici que les marchands se regroupaient pour vendre leurs produits. Sa construction a débuté en 210, soit à la même période que l’arc de Caracalla.

Le Capitole

capitole de volubilis

Le Capitole est consacré à trois divinités romaines : Jupiter, Junon et Minerve (respectivement le dieu gouvernant la terre le ciel et tout ce qui s’y trouve, la déesse reine des autres dieux, femme de Jupiter, et la déesse des métiers et des artisans). C’est là que les habitants imploraient les faveurs des dieux ou les remerciaient pour les succès qu’ils leurs avaient accordés. Il a été construit autour de l’an 218.

En plus de ces monuments (et quelques autres !), vous pourrez admirer de nombreuses mosaïques. Il était malheureusement impossible de les photographier de loin ! Même s’il était frustrant de ne pas pouvoir y rentrer, cela aura au moins permis à mon collègue d’avoir un peu plus de temps à Meknès pour mieux profiter de la cité impériale, tout en faisant un tour dans la médina.

Comment se rendre à Volubilis depuis Meknès

En temps normal, pour vous y rendre, vous pouvez prendre un grand taxi ou un taxi touristique depuis Meknès. Vous pouvez prendre le bus, mais il s’arrête à Moulay Iriss. Depuis là, il faut marcher 25 minutes pour atteindre Volubilis.

 

Visiter Moulay Idriss, la ville sainte du Maroc

Si vous vous souvenez de l’histoire marocaine, le roi Idriss Ier se réfugia au Maroc alors qu’il était poursuivi par les tueurs du calife de Bagdad. Cet arrière-petit-fils du prophète de l’Islam convertit les habitants de la région avant de finir assassiné. C’est dans cette petite ville, située entre deux pics rocheux, que son mausolée a été construit. C’est depuis un site de pèlerinage pour les marocains ne pouvant se rendre à la Mecque.

Vous pouvez vous amusez à parcourir les petites ruelles de la ville qui ont leur charme, ou recourir aux services d’un guide qui vous permettra de voir rapidement les 3 sites d’intérêt de la ville.

Non loin de la place principale, après 3 marches et un petit passage à l’ombre vous trouverez le mausolée de Moulay Idriss, fermé au non-musulmans. Ou fermé tout court, en cette période de Covid-19. Le grand pèlerinage a lieu le dernier jeudi du mois d’Août.

vue sur Moulay Idriss et le mausolée
Vue sur Moulay Idriss : l’une des deux collines et le mausolée en bas de celle-ci

Quelque-part dans les ruelles de la ville, vous pourrez voir l’unique minaret cylindrique du Maroc, construit en 1939 (ou en 1358 pour les musulmans), comme l’inscription à son sommet l’indique.

Le minaret cylindrique vert au bout d'une petite ruelle
C’est l’un des seuls minarets cylindriques du monde, et le seul au Maroc.

Visiter Meknès

 

J’ai visité la ville sur un jour et demi, bien que le dimanche, j’ai principalement revisité ce que j’avais vu le samedi. Mon collègue partant le samedi soir, nous avons été dans les endroits de la médina proches de la place. Puis nous sommes allés visiter la cité impériale. Le dimanche, j’ai revu la cité impériale avec une amie mais j’ai aussi visité la médina plus en profondeur.

La grande question étant de savoir si Meknès peut rivaliser avec sa célèbre voisine : Fès !

 

La démesure de la cité impériale de Meknès

Comme expliqué dans le paragraphe historique, Moulay Ismaïl voulait quelque-chose à la hauteur de sa personne, et digne de son égal, le roi soleil. Il n’a donc pas lésiné sur les moyens mis en place.

L’entrée par la porte Bab Mansour jusqu’à la prison de Kara

Porte Bab el Mansour
Le problème avec les photos sur les articles, c’est que le lecteur découvre la ville avant de l’avoir visitée. Pas de problème : voici une partie de la porte Bab el Mansour pour ne gâcher entièrement l’effet de surprise !

Non, je plaisante, j’ai essayé de montrer la porte et l’un des côtés afin que vous puissiez voir les différentes parties de la porte mais en conservant les détails.

En face de la place el-Hedim, vous pouvez facilement voir la porte Bab Mansour el-Aleuj, construite par un chrétien converti. Ce serait l’une des plus belles portes du Maroc ! Vous pourrez accéder à la place Lalla-Aouda, située en face du palais de Moulay Ismaïl, par une porte adjacente ou par l’entrée des voitures. Ce dernier inspectait tous les jours à cet endroit sa fameuse Garde noire, un contingent de 16000 hommes d’Afrique noire que le sultan entraînait pour constituer sa garde d’élite et fournissait en femmes pour assurer la relève de cette armée.

la place Lalla Aouda
Derrière la porte Bab Mansour se cache la place Lalla Aouda.

En continuant sur la droite, nous passons devant la prison des chrétiens, aussi appelée prison de Kara, du nom du prisonnier portugais qui aurait racheté sa liberté en la construisant. Seule une partie de la prison est ouverte à la visite, mais c’est suffisant pour imaginer la taille de toutes les galeries qui, dit-on, atteindraient la ville voisine de Taza.

La place au dessus de la prison de Kara
Si un prisonnier sur ses gardes se tient à un endroit de cette prison, dit-on qu’il se tient à carreau ou qu’il se tient à Kara ?
colonne d'aération de la prison des chrétiens
Le sultan a tout de même pris la peine de décorer la grille sur la colonne d’aération de la prison !

La porte, le mausolée de Moulay Ismaïl et la place principale

la porte Bab Moulay Ismaïl
Cette porte est pour moi emblématique de Meknès

Passez sous la Bab Moulay Ismaïl, une porte d’un autre style. Sur la gauche, nous apercevons le mausolée de Moulay Ismaïl. Il est ouvert aux non-musulmans, qui ne peuvent simplement pas s’approcher du tombeau. Mais pendant le coronavirus, il est fermé ! A l’intérieur, il y a une horloge offerte au sultan Ismaïl par Louis XIV. Il aura bien eu un cadeau de son idole, à défaut de la main de sa fille…

entrée du mausolée de Moulay Ismaïl
L’entrée du mausolée de Moulay Ismaïl. J’imagine que d’habitude, elle est remarquable par la file d’attente de touristes !

Nous continuons notre marche sur la route qui mène au prochain monument en passant par l’entrée du palais du sultan. Deux murs gigantesques bordent la route et représentent bien la démesure de ces constructions.

une route entre les murs de la cité impériale de Meknès
Ce n’est pas dans la cité impériale de Meknès que vous profiterez du paysage en conduisant !
grande place devant la porte du palais impérial
Cette grande place fait face à l’entrée du palais impérial.
porte du palais impérial de Meknès
Il y a quelques arbres tout de même…

Je ne compte pas le nombre de fois que je suis passé sur cette place !

Les écuries et le bassin d’Agdal

Au bout de la route se trouve Heri es-Souani. Ces immenses écuries et greniers pouvaient accueillir 12000 chevaux et de quoi les nourrir ! Les petites fenêtres permettaient habilement de conserver de la fraicheur dans le bâtiment. Et en cette fin de mois de Juin, on en aurait bien besoin ! D’autant plus que l’ombre se fait plus rare entre ces murs depuis que le tremblement de terre de 1755 a provoqué l’effondrement du toit.

Le monument Heri es Souani
Certains bâtiments manquent de décoration, mais n’en sont pas moins impressionnants.

Le samedi, nous sommes passés devant sans réaliser ce que c’était. Mais le lendemain, quand j’y suis retourné, nous avons failli rentrer. Manque de chance, il y avait deux gardiens. L’un était d’accord pour nous laisser rentrer (normal, il y gagne 70 dirhams) mais l’autre s’y opposait. Et visiblement, c’était lui le chef car nous sommes restés dehors ! Et au moins, nous sommes restés dans les règles, ce qui n’est pas non plus un mal.

Enfin, en quittant les hauts murs, on arrive au bassin d’Agdal. Cette étendue d’eau de 4 ha, alimentée par 25 canaux, servait à la fois de réserve d’eau et de bassin décoratif. Il y a normalement de l’animation sur la place juste à côté. C’est maintenant un lieu de promenade pour les habitants de la ville.

le bassin Agdal
On fait des longueurs ?

S’aventurer dans la médina de Meknès

 

La médina de Meknès, si elle est plus petite que celle de Fès, n’en est pas moins intéressante à visiter. Ces rues moins étroites sont bien moins fréquentées, ce qui améliore la qualité des déplacements d’un magasin à l’autre. En parlant de magasin, commençons par cela. Puisqu’une fois à Meknès, j’en ai profité pour faire les courses, au cas où…

 

Acheter de la damasquinerie

Je n’ai pas tout vu, mais je pense que la médina de Meknès propose, tout comme celle de Fès, une grande diversité de produits. Mais s’il y a une chose que vous ne devez pas manquer, c’est la damasquinerie. Cet artisanat traditionnel se pratique principalement dans la région de Meknès. Ce sont des objets en fer dans lesquels on incruste du fil en argent. Le prix dépend de la taille de l’objet, mais aussi de la quantité et de la complexité des motifs. Les motifs peuvent avoir une signification, mais peuvent aussi être le résultat de l’inspiration du moment du concepteur. Dans le magasin où nous sommes allés, il y avait deux apprentis. La profession va donc se maintenir, ici tout du moins.

sculpture en damasquinerie
Une décoration en damasquinerie pour le jardin. Je me suis contenté de deux petites assiettes !

La médina de Meknès pendant le Covid 19

Je profite de parler de la médina pour glisser quelques mots à ce sujet. J’appréhendais un peu ce moment, le fait d’être le seul touriste depuis 3 mois (ou presque). Mais finalement, ça ne s’est pas mal passé. Nous n’avons pas été assaillis de marchands. Le vide de la médina rend la ballade plus plaisante et permet de rencontrer le dimanche les gens croisés la veille. Ma pote qui m’a rejoint le dimanche avait même l’impression que je connaissais beaucoup de gens dans la médina !

L’entrée de la médina

Ce serait dommage de visiter la médina sans parler de la place el-Hedim qui en constitue comme une porte d’entrée. C’est la place animée de la ville, qui pourrait rappeler la place Jemaa el Fna à Marrakech.

Il est temps d’admirer une dernière fois les murs de la Cité Impériale avant de s’enfoncer dans les ruelles de la médina. Lorsque vous êtes face à la médina, au fond à droite, vous trouverez le musée de Meknès, qui présente des vêtements traditionnels et des objets issus de l’artisanat local. Il était fermé pour cause de travaux lorsque j’y étais.

Sur la gauche, prenez la première rue. On y rencontre les premiers marchands, avec un marchand de chaussures dans le virage à droite. En tournant ensuite sur la gauche (voir le bâtiment sur la photo ci-dessous), vous arrivez devant la grande mosquée et la médersa Bou Inania.

La médersa Bou Inania et la grande mosquée de Meknès

Bâtie au XIIe siècle par les Almoravides, la Grande Mosquée de Meknès se trouve juste à côté de la médersa Bou Inania. Cette médersa a été construite au XIIIe siècle et fut terminée par le sultan Abou Inan, d’où son nom. Nom qui devrait d’ailleurs vous rappeler une médersa de Fès. Elle était également fermée ! Comme tous les monuments de cette ville en fin de compte… Apparemment, elle vaut vraiment le coup d’œil, sa cour intérieure serait très bien conservée, avec des faïences noires, blanches et vertes. Ses murs sont ornés de bois finement travaillé.

le toit de la grande mosquée de meknès
Du haut de mon hébergement, j’ai pu photographier la Grande Mosquée de Meknès. Ce toit m’en rappelle d’ailleurs un autre à Fès.

minaret de la grande mosquée de meknès

porte arrière de la grande mosquée de meknès
Voici la porte arrière de la Grande Mosquée de Meknès. Comme tout était fermé, j’ai pris en photo tout ce que je pouvais à l’extérieur !

Il y a ensuite tout un ensemble de magasins. Si vous cherchez de la damasquinerie, c’est sur la gauche. Il y a un magasin indiqué dans le guide que j’avais dans un virage sur la droite. Derrière la médersa, vous trouverez des ateliers de moulinage de fil de soie. En allant vers la droite, vous pourrez voir d’autres portes.

Ce n’est pas à cette petite porte que je pense, mais je la mets ici pour illustrer du style architectural présent sur les murs de la médina. Mur qui était lui-même l’intérieur d’une petite arche ouvrant la voie d’une petite ruelle.
Des portes dans la médina de Meknès

Je n’ai malheureusement pas pu continuer ma route. A un moment, j’ai croisé un fou bien résigné à ne pas me laisser passer ! Rien à faire, si ce n’est rebrousser chemin et prendre un taxi. Je n’ai donc pas pu voir la porte Bab Jdid, à l’entrée d’un souk avec des instruments de musique. Avec le taxi, j’ai en revanche pu admirer la porte Bab Berdaine et son allure médiévale. En face, il y a un bon point de vue sur la vallée.

La porte Bab Berdaine est sûrement celle qui a l’aspect le plus médiéval. Même quand il y a une camionnette juste devant !
porte Bab Khémis
Moulay Ismaïl a aussi fait construire la porte Bab Khémis.
Les décorations de la porte Bab Berdaine en rappellent d’autres. Ce style semble typique de l’architecture des grandes portes marocaines.

Ensuite, il était déjà temps de retourner à Missour pour une nouvelle semaine de travail.

 

Rentrer à Missour en passant par Ifrane

 

Comme l’intérêt d’Ifrane n’est pas suffisant pour y consacrer un article, j’en parle ici. En effet après Meknès, j’ai passé la nuit de dimanche à lundi à Ifrane. C’était complètement imprévu, mais suite à quelques rebondissements dans mes prévisions, je me suis retrouvé à 14h à Meknès sans trop de moyens de retour à Missour. En fait si, j’avais quelques possibilités. Cependant, mon côté aventureux a pris le dessus. Rentrer au gré du vent était clairement attirant. Le travail commençant à 8h le lendemain, ça rajoutait tout de même un peu de piquant à cette aventure.

Après quelques débats avec ma pote, il fut décidé que nous nous arrêterions à Ifrane pour y passer la nuit, la ville étant mieux dotée en hôtels que Boulemane. En revanche le lendemain, il nous faudra encore au moins deux heures de route pour atteindre Missour.

L’histoire rapide d’Ifrane

La ville d’Ifrane est pour le moins surprenante ! Qui s’attendrait à trouver une ville suisse en plein cœur du Maroc ? Les français fondèrent cette ville en 1929. Cela va me permettre de rédiger le paragraphe historique assez rapidement ! En 1936, ils y aménagent des pistes de ski. Car Ifrane est située à 1650 mètres d’altitude, et il y neige l’hiver. Et en été, il est toujours possible d’y randonner. Alors est-ce que ça vaut le détour ?

Que faire à Ifrane ?

Le lion d’Ifrane

C’est une statue représentant un lion, sculpté pendant la Seconde Guerre Mondiale par un prisonnier allemand. S’il n’était pas italien, ou encore un légionnaire. Rien n’est sûr. Pas même sa date de création, puisque de nombreux livres mentionnent la période de la Seconde Guerre Mondiale. Il faudrait alors expliquer comment il pouvait se trouver sur un plan d’Ifrane datant de 1932… S’il y a une chose qui est sûre, c’est situé près de l’hôtel Chamonix.

Le lion d’Ifrane n’a pas révélé tous ses secrets !

La source Vittel

A 4 km d’Ifrane, sur la route de Meknès, vous trouverez la source Vittel. C’est un coin ombragé où les habitants viennent se reposer. Très reposant en été, j’y serais bien resté ! Malheureusement avec le coronavirus, il n’y avait pas beaucoup d’animation. En effet, il y a habituellement de la musique traditionnelle qui est jouée dans le parc.

le parc de la source Vittel d'Ifrane
Ce petit coin tranquille est parfait pour oublier les cailloux de Missour ne serait-ce qu’un instant.

Zaouïa de Sidi Abdesslam

Indiqué par une pancarte sur la route de Meknès, ce village est un coin tranquille au milieu des oliviers, où vous pourrez voir des maisons troglodytiques. C’est dans ce village que le marabout Sidi Abdesslam a passé les dernières années de sa vie au XVIe siècle. Pour ceux qui se demandent ce qu’est un marabout : c’est un ermite reconnu pour sa piété en Islam dont le tombeau fait l’objet de pèlerinages.

L’université Al-Akhawayn

Il y a tout de même une université à Ifrane, construite en 1993, signe que ce n’est pas une petite ville ! Et ce n’est pas n’importe quelle université, puisqu’elle forme les futurs hauts cadres du pays. Il est possible de visiter le campus en faisant la demande au préalable et de visiter le jardin en semaine. Les bâtiments sont là aussi des copies chalets suisses.

Pour répondre à la question posée au début de cette partie, visiter Ifrane n’est clairement pas indispensable à mon sens. Mais si vous passez par là, vous pouvez toujours vous arrêter pour profiter de l’ambiance pittoresque du lieu.

rue et maisons à Ifrane
Les rues d’Ifrane donnent un petit goût européen dans cette zone déjà atypique.

La fin du voyage : d’Ifrane à Missour

Après une soirée à Ifrane, nous avons réussi à trouver un logement. Comme à Meknès, les hôtels étaient fermés mais ma pote logeait chez un particulier, qui a accepté de m’héberger. Heureusement que c’était une connaissance, car avec le coronavirus, la personne aurait été réticente sinon !

Le lendemain matin, il a fallu se lever à 5h du matin pour partir le plus tôt possible. C’est trop tôt pour observer les oiseaux sur le lac au centre-ville, mais il est quand même possible d’apercevoir la cigogne sur le toit de l’une des maisons, qui semble se reposer paisiblement. A cette heure, il n’y a personne sur les routes. Les étudiants et autres habitants sont remplacés par des chiens errants qui, pour certains, ne sont vraiment pas très commodes… Nous avons malgré tout réussi à atteindre le lac puis le parking où les taxis se regroupent. Pour 400 DH, un taxi peut vous emmener à Missour. Finalement, je suis arrivé au bureau à 8h30, en sac à dos et chaussures de randonnée.

 

Conclusion

 

Même si la ville de Meknès est moins réputée que sa voisine Fès, elle n’en reste pas moins l’une des villes royales du Maroc, qui vous surprendra et vous permettra de découvrir l’architecture locale (avec les nombreuses portes notamment) et qui est moins visitée par les touristes. La proximité de Volubilis apportera une autre dimension à votre voyage, le site n’étant pas forcément ce à quoi on pense quand on entend « Maroc ».

Cet article n’a pas été le plus évident à compléter : l’absence de guide s’est faite sentir. Ainsi, j’ai eu beaucoup de mal à identifier certains bâtiments se trouvant sur les photos. Au contraire, j’ai parfois découvert certains éléments sur les photos, les ayant photographiés sans savoir ce qu’ils étaient. Le déconfinement était en fin de compte très partiel. L’absence de touriste explique la fermeture toujours effective de tous les monuments, malheureusement sans exception !

Et pour terminer, et histoire de répondre à la question posée plus tôt, vous êtes plutôt team Fès ou team Meknès ? Faîtes nous part de votre avis dans les commentaires !

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