Préparer son voyage à Madagascar
Comme je l’expliquais dans ma page « à propos« , Madagascar fut ma première expérience de voyage à l’étranger par moi-même.
Comment tout a débuté
Nous sommes en janvier 2017. N’ayant pas été pris en Erasmus au premier semestre de ma deuxième année, je dois chercher un stage pour la fin de cette même année, à l’étranger. J’avais pour objectif d’aller dans un pays anglophone. La Nouvelle-Zélande me tentait vraiment beaucoup. En effet, qui n’est pas attiré par ces immenses espaces, dont on a un bon aperçu quand on est fan du seigneur des anneaux ?!
J’ai donc envoyé mon CV dans plusieurs organismes dans ces pays. Puis à un moment, je l’ai envoyé un peu par hasard à une ONG qui est basée à Madagascar, dans la ville de Tamatave.
Il n’a fallu que quelques jours pour que je reçoive une réponse de la directrice de recherche de l’ONG, très enthousiaste. Malgré une deuxième proposition de stage en Australie, l’aventure à Madagascar venait de commencer.
Quand partir à Madagascar
La saison sèche s’étend d’avril à octobre. Cela répond à la question, non ? Cependant, il y a plus de touristes en juillet et août, comme vous pouvez vous en douter. Ensuite, il faut différencier différentes zones de l’île. En effet, le climat est beaucoup plus humide à l’est et la saison sèche y est plus courte (jusqu’à fin septembre – début octobre). Quant au sud, les températures sont plus élevées, ce qui se lit dans le paysage moins tropical et plus désertique. Les Hautes-Terres, c’est à dire le centre de l’île et notamment la région de la capitale, Antananarivo, sont plus froides. Pas étonnant étant donné l’altitude (vous remarquerez que le nom est bien choisi !).
La saison des pluies dure de novembre à avril. Sur la côte est, il y a parfois des ouragans, donc à éviter ! Ce fut le cas en fin d’année 2017 à Tamatave. Enfin, on dit souvent qu’il y a deux saisons à Madagascar : la saison des pluies et la saison durant laquelle il pleut ! Donc prévoyez un K-way en toute saison.
Pour conclure ce paragraphe, le temps est tout de même bien plus clément qu’en Indonésie !
La réservation du vol
Madagascar se trouve à 8500 km de la France, ce qui représente environ 11h de vol en partant de Paris. Le décalage horaire est en revanche faible, puisque Tamatave n’a qu’une heure d’avance sur Paris, en été du moins.
Comme toujours, le mieux est de s’y prendre avec beaucoup d’avance pour espérer avoir les prix les plus bas possible tout en choisissant une période hors de la pleine saison. Pour ma part, je n’avais pas trop le choix et le stage, d’une durée de 13 semaines, s’est déroulé du 23 mai 2017 au 24 août 2017. La réservation s’est faite avec le plus d’avance possible et j’ai bénéficié de l’aide de mon grand père qui m’a payé le billet. Je le remercie beaucoup pour cela car ça a grandement contribué à faire rentrer ce stage dans un budget étudiant.
Plusieurs possibilités au départ de Paris :
- Un vol pour Antananarivo puis un deuxième vol vers Tamatave. Ou bien aller d’Antananarivo à Tamatave en bus, des compagnies comme Cotisse proposent le voyage à partir de 20 000 Ar (6.25€). A noter que si vous avez pris Air Madagascar pour entrer sur le territoire malgache, vous bénéficiez d’une réduction sur les vols de cette compagnie à l’intérieur du pays. Mais pas sûr que ce soit intéressant au vu des risques d’énormes retards et d’annulation de cette compagnie …
- Un vol pour Saint-Denis puis un deuxième jusqu’à Tamatave
La première solution nécessitera sûrement de réserver un hôtel à Tana avant de pouvoir prendre l’avion le lendemain. Si vous prenez le bus, j’ai eu l’occasion de prendre le bus de la compagnie Cotisse. Il y a un départ par heure le matin jusqu’à 12h. Les suivants sont à 19h puis 20h. Vous pouvez profiter de votre présence dans la capitale pour vous occuper de vos papiers si besoin.
Pour ma part, j’ai opté pour la seconde option avec un vol Air France puis Air Austral. Cela m’a permis d’enchaîner directement les deux vols et d’arriver à Tamatave sans avoir à rester à Tana. J’ai trouvé que cette solution facilitait mon arrivée et mon installation au parc Ivoloina, non loin de là.
Vaccins et maladies
Aller dans un pays tel que Madagascar, ça nécessite malheureusement une vigilance particulière pour certaines maladies. Ainsi, il est nécessaire de faire plusieurs vaccins avant le départ.
En plus des vaccins universels, j’ai fait le vaccin contre l’hépatite A (une injection, immunité à vie avec une deuxième injection) et la fièvre typhoïde (les deux en une fois). J’ai aussi fait un vaccin contre la rage, mesure de prudence étant donné que j’ai été dans la campagne. Cela se fait en trois injections, qui doivent être espacées d’une semaine les unes des autres. Il faut donc prévoir cela en avance ! Quand on lâche 89€ dans les premiers vaccins, on en dépense 55 pour la première piqûre contre la rage et 35€ pour chacune des deux suivantes. Elles se réalisent dans les centres de santé voyage, bien que l’on m’ait envoyé à l’institut Pasteur à Paris pour faire la première piqûre contre la rage. Prévoyez du temps si vous faîtes de même, car quand j’y étais, l’attente a été TRÈS longue.
Finalement, ça ne m’a pas servi puisque je ne me suis jamais fait ni mordre ni griffer. Mais avec la quantité de chiens dans les villages et le temps de trajet sur les routes pour se rendre à l’hôpital le plus proche, vous ne regretterez pas le temps que le vaccin vous fait gagner si jamais vous avez une mauvaise expérience !
En plus de la trousse à pharmacie classique, il faut faire très attention aux risques de paludisme ! Tamatave se trouve sur la côte est, la zone la plus exposée, même en hiver (les Hautes-Terres sont moins vulnérables en hiver austral grâce aux basses températures qui y règnent). Les hôtels sont généralement équipés de moustiquaires ( généralement car je suis tombé sur un seul hôtel qui n’en était pas pourvu).
Avant le départ, je me suis muni d’insecticides, dont des sprays à mettre sur les vêtements pour empêcher les piqûres à travers le tissu, à renouveler après un mois et demi, des sprays pour la peau et des médicaments.
Ces médicaments sont fournis sous ordonnance, les effets secondaires ont l’air de pouvoir être assez néfastes. Étant donné la durée de mon séjour (3 mois) et le peu de quantité de médicaments que j’ai eu, j’ai choisi de ne pas m’en servir pour la prévention, mais plutôt pour le traitement pour ne pas en manquer en cas de besoin. Si vous n’y allez qu’une ou deux semaines, il sera préférable de le prendre en préventif. Le virus peut rester en incubation pendant plusieurs semaines, il est donc nécessaire de continuer le traitement après le retour en France. En effet, un moustique vous piquant pourra s’infecter et infecter ensuite d’autres personnes ! De plus, ce n’est pas une maladie dont on se débarrasse facilement, loin de là…
Vous l’aurez compris, il faut faire attention mais pas de psychose !!! Je suis resté trois mois à Madagascar sans qu’il ne m’arrive quoi que ce soit de tout ça. Le mieux est, de toutes façons, d’en parler à votre médecin et de faire attention une fois sur place.
Insecticides, T-shirts à longues manches imprégnés, moustiquaire, médicaments : ça a été mes maîtres-mots dans ce domaine.
En cas de gros soucis, il sera préférable de profiter de votre assurance rapatriement, l’île de la Réunion n’est pas loin.
Moins grave, mais difficile d’échapper à la turista.
Enfin, pensez à vous équiper de pastilles de purification d’eau ou de filtres si vous partez en randonnée dans des coins reculés.
Les papiers administratifs
En plus du passeport, il faut prévoir un VISA. On peut obtenir le VISA court séjour dans les consulats. En revanche, le VISA d’un mois transformable en long séjour est à faire à l’ambassade de Madagascar à Paris !
Les tarifs sont les suivants : 27€ pour le VISA d’un mois, 39€ pour un VISA de 60 jours, 46€ pour un VISA de 90 jours et 105€ pour un VISA d’un mois transformable en long séjour.
J’ai pris cette dernière option. Il a en plus fallu que je me rende au ministère de l’intérieur à Antananarivo afin de faire une photographie et une prise d’empreintes digitales pour faire prolonger mon VISA. Car bien sûr, il est impossible de le faire à Tamatave ! Je suis donc parti à la capitale avec la compagnie de transport Cotisse. Je vous conseille de faire la même chose (que ce soit avec cette compagnie ou une compagnie concurrente). Les bus sont plus confortables que les taxis-brousse et il y a moins de risques de problèmes techniques. Le premier prix étant à 20 000 Ar, c’est vraiment bon marché ! Et pour finir, c’est beaucoup plus ponctuel.
Il faut enfin ne pas être pressé. En effet, la personne qui s’occupait de mes papiers était vraiment très lente dans son travail. Et encore, ça c’est quand elle ne s’arrêtait pas pour parler avec son collègue ! Ce qui en France aurait duré 10 minutes en a pris ici 45 … Et 420 000 Ar (un peu plus de 130€), un coût malheureusement trop élevé, surtout que je doute qu’il bénéficie pleinement au développement du pays… Enfin, on dit que Madagascar est le pays du mora-mora. Ce qui signifie tout doucement !
Mais cela m’a permis de prendre des photos de la capitale et de la route qui y mène depuis Tamatave. Le changement de paysage est brutal. Tout comme la chute de température ! Je vous en parlais plus haut : les Hautes-Terres sont plus froides. Venant de Tamatave, je suis arrivé comme une fleur avec mon T-shirt et quand même un gilet. Quand je suis arrivé à Tana très tôt dans la matinée, j’ai eu très froid ! Je suis vite reparti une fois mon VISA en règles. Suite à un parcours en moto défiant à peu près 20 règles du code de la route, j’ai réussi à prendre place dans le bus de 12 heures. Sur le siège de devant, d’où on peut tout voir ! Je vous mets quelques photographies d’Antananarivo, même si je n’en ai pas vu grand chose.
C’était le château des souverains de Madagascar. Au début, ce fut le palais d’un souverain en 1610, qui dota l’endroit d’une forte garnison. Environ 1000 soldats qui, à défaut de se trouver dans les mémoires de chacun, se trouvent dans le nom de la capitale de l’île : Antananarivo, soit la « ville au mille soldats ». Il unifie les villages avoisinants et la ville commence à se développer.
Le palais de la reine à proprement parler est construit dans la première moitié du XIXe siècle selon les plans de l’architecte français Jean Laborde (ceci, bien que la reine ait fait chasser les chrétiens du royaume, on ne va quand même pas arrêter le business. Ce cher Jean a du l’aborder avec des arguments convaincants…). Il sera rénové une vingtaine d’années plus tard par l’anglais James Cameron (Il est connu en tous temps celui-ci…). A l’époque coloniale, quand la royauté est abolie, il abritera les reliques de la famille royale. Du moins jusqu’à la destruction du palais dans un incendie criminel en 1995. Les élections à Madagascar sont des périodes de trouble… Après de nombreuses restaurations, il se lève de nouveau fièrement et surplombe la capitale.
Ce palais du premier ministre de la reine Ranavalona abrite un musée dans lequel se trouve les objets sauvés de l’incendie du Palais de la Reine. Ce sont des objets de valeur offerts par les souverains français et anglais. Ils témoignent de la compétition livrée entre les deux pays pour augmenter leur influence sur leurs homologues de Madagascar. Le musée est fermé depuis le vol de la couronne de la reine.
La préparation de la valise
Une fois le billet d’avion acheté, les vaccins effectués, j’ai terminé mes cours et j’ai commencé la dernière semaine avant le départ. Quand on a passé plusieurs mois à préparer un voyage, les derniers jours passent vraiment très vite ! Et il est préférable de ne rien oublier !
Alors on prend assez de vêtements bien sûr, et on n’oublie pas les chaussures de marche et l’imperméable. Ce dernier est indispensable car même en hiver, il pleut beaucoup ! J’ai complété avec des pochettes étanches qui ne m’ont finalement pas servi. Elles sont cependant pratiques dans les périodes de fortes pluies si vous voulez y ranger quelques bricoles. Des papiers importants par exemple.
En parlant de papiers, pensez à vous envoyer par mail votre passeport et vos billets d’avion. Je vous conseille aussi de vous munir d’une photocopie de votre passeport que vous ferez légaliser une fois sur place. Ça permet de ne pas se promener partout avec son passeport. Ce serait dommage de le perdre ou de se le faire voler avec votre argent, n’est-ce pas ?
Je vous conseille de prendre une petite sacoche dans laquelle vous pourrez mettre vos papiers et l’argent (jamais en intégralité). Placez-la sous votre T-shirt afin de ne pas attirer les convoitises. Je l’avais toujours sur moi et tout s’est bien passé ! En revanche, comme j’avais tendance à y mettre mon passeport, avoir les copies légalisées dans mon sac n’avait pas trop d’intérêt ! A mettre au fond du sac en tous cas.
Et bien sûr, on n’oublie pas son appareil-photo et des jumelles !
Le petit mot de la fin
Un article tout bête qui, je l’espère, vous aidera à savoir ce que vous devez faire avant de partir visiter Madagascar. Et si vous sortiez du papier et commenciez à faire votre liste pour ne rien oublier ? 😛
Vous pouvez noter que l’insécurité est un thème qui peut ressortir de certains paragraphes, ou de forum sur le net. J’aimerais revenir sur ce point avant de vous laisser quitter cette page. Madagascar est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Malheureusement, cela est souvent associé à l’insécurité, puisque qui dit pauvreté dit pickpockets, parfois même agressions. Cependant, il ne faut pas tomber dans la paranoïa ! Je le répète, je suis parti 3 mois, il ne m’est rien arrivé. Et pourtant, je pense que vous pouvez être plus prudent que moi. Oui, j’ai été dans des villages dans la campagne tout seul. Oui, je l’ai même fait de nuit avec un collègue. Les malgaches sont très accueillants et respectent les étrangers, pour peu que ce respect soit bilatéral (comme tout le monde, en fait !).
Alors oui, quand je suis arrivé d’Antananarivo en fin de soirée, un policier à la gare routière était prêt à m’emmener au poste de police, pour ne pas que je traîne dehors. Il a finalement appelé un collègue en repos pour qu’il me conduise à un hôtel.
Une autre histoire plus rassurante. La monnaie actuelle est l’Ariary et un Ariary correspond à 5 francs malgaches. Il n’est pas rare que les commerçants, par habitude, donnent le prix en francs malgaches. C’est ce qui m’est arrivé un jour quand j’ai acheté un paquet de biscuits dans le village près du parc. Je n’ai pas réfléchi et j’ai donné le prix indiqué en Ariary (soit cinq fois le prix demandé !). En plus, cela était toujours peu cher comparé au prix que j’aurais payé en France ! C’est la vendeuse qui m’a rappelé pour me rendre la monnaie. Et je peux vous assurer qu’elle avait pourtant bien plus besoin de cet argent que moi. Et que je ne me serais JAMAIS rendu compte de l’erreur…
Donc faîtes attention, mais ne laissez pas la peur prendre le dessus. Madagascar vaut vraiment le coup pour un, deux, trois voyages… Certains ne s’en lassent pas et y sont restés !
PS : dédicace à ma sœur qui est devenue la dessinatrice officielle de ThibaudVoyage, merci à elle.